Mardi 8 octobre : (suite)
Curieusement, Anne-Marie commande un quart de vin pour accompagner le repas, ce qui surprend Christophe car cela est rarement dans nos habitudes quand nous ne sommes pas proche du vignoble en question (ce n'est même pas du vin de Cilaos). En dessert, on nous ramène une assiette (par personne) avec une tranche de pastèque, une tranche de goyave mais aussi une mousse au chocolat et un part de gâteau patate recouverte de fleurs comestibles (qui poussent dans le jardin du gîte, c'est la première fois que nous en mangeons). Au fait, il manque bien évidemment les qualificatifs de tous ces plats : très bon à excellent, un régal ! Jean-Yves, le propriétaire et cuisinier du gîte, passe après le repas pour nous demander si ça va (à part, notre voisine de table assise devant nous), ça va très bien ! Il nous annonce que c'est open bar pour le rhum arrangé... Bah, il n'y a que le jardin à traverser pour retrouver le lit, allons-y (avec modération) !
Météo de la journée :
Quand Christophe a ouvert les volets le matin, c'était tout gris, même s'il était possible de distinguer un coin de ciel bleu. Mais 10 minutes plus tard, c'était crachin et gris uniforme. Col des Bœufs sous les nuages qui s'étendaient jusqu'à la plaine des Tamarins. Puis, grand soleil, ciel bleu, un peu nuageux tout de même sur les hauts. Globalement beau.
Post-scriptum : Mais qu'a donc fait notre voisine de table, le soir ? Elle est juste raciste, état qu'elle a dévoilé en nous livrant sa réflexion : "les noirs semblent bien intégrés à la Réunion ! Alors qu'ils sont racistes en Guadeloupe"... Pour être exact, elle n'a pas eu le temps de finir de dire ce qu'elle pensait des guadeloupéens car nous lui avons coupé la parole avant. D'abord, ces "noirs" sont français depuis peut-être plus de générations que cette pauvre bretonne car l'esclavagisme a commencé au milieu du 17ième siècle à la Réunion et aux Antilles, donc ils n'ont pas à s'intégrer ! En Guadeloupe, ce sont les métros qui ont de sérieux problèmes d'intégration, en restant entre eux, en communauté, à l'écart d'une population noire dont leurs ancêtres sont arrivés enchaînés sur l'île (d'où, peut-être, l'origine d'une certaine méfiance qui caractérise les créoles antillais envers les "blancs") ! De toute façon, pour vexer cette pauvre imbécile, fière d'être bretonne de Nantes, il suffit de lui rappeler que les bretons de la péninsule ne considèrent pas les nantais comme des bretons...
Elle a pris ça comme une insulte et elle a essayé de répliquer. Nantes est bien bretonne et l'histoire de France le prouve : le duché de Bretagne était à Nantes ! Mais elle oublie de préciser que cela s'est terminé au 16ième siècle : elle n'est donc plus bretonne, depuis plus longtemps que les réunionnais ne sont français. Au passage, faut-il aborder l'origine de la florissante richesse de Nantes au 17ième siècle, richesse acquise par le biais de la traite négrière ? De plus, cette nantaise (capitale de la région "Pays de Loire" et non pas de la région Bretagne) est intolérante (ce qui va de paire avec raciste) : pour elle, nous ne sommes pas normaux car nous n'avons jamais visité la Bretagne (ce qui est faux dans le cas de Christophe mais c'est plus amusant de lui faire croire le contraire) alors que nous connaissons la Réunion, la Guadeloupe, la Martinique ou Mayotte... Bravo, ça vole bas et elle est chef d'escadrille !.
Lever de soleil sur Mafate
Mercredi 9 octobre : Les doigts dans le nez !
Quand Christophe se réveille pour aller aux toilettes, le soleil est encore caché par la crête des Calumets, seul le Grand Bénare est éclairé par les timides rayons du soleil levant. C'est magnifique, absolument sublime ! Et même une heure plus tard, c'est toujours aussi beau, aussi sublime, et même 2 heures plus tard, ou trois heures plus tard... Le petit-déjeuner du gîte est un peu décevant : une grosse brioche aux pépites de chocolat (de la boulangerie de La Nouvelle quand-même, elle est très bonne) et du jus de fruit en brique (thé, café, chocolat). En fait, ce petit-déjeuner n'est pas mauvais, très loin de là, mais le repas d'hier au soir était tellement bon que la barre était donc placée très haute. Mais justement, Jean-Yves est déjà en train de découper les potirons pour le repas de ce soir, il ne peut pas être partout. Donc la brioche fraîche, ça va très bien ! Puis, nous sommes mal habitués avec les confitures maison et le jus de fruit frais du gîte de la "Tourte Dorée"... Mais la literie est bien meilleure au gîte "Le Tamaréo", la bonne nuit que nous avons faites compense largement .