Jeudi 26 septembre : Baleines dans le masque !

Depuis que Jean-Patrick a ouvert le club ce matin, il observe une baleine dans le lagon en train de faire des sauts et battre l'eau de ses nageoires (c'est le point blanc intermittent, là bas, au loin). Après avoir embarqué, c'est donc vers la baleine que nous nous dirigeons. Jean-Patrick arrive à s'en rapprocher suffisamment pour qu'on puisse tenter une mise à l'eau en palmes-masque-tuba. Malheureusement, il n'a pas donné de consigne quant à la manière de s'en approcher dans l'eau. Un des plongeurs fonce alors à toute vitesse vers la baleine, en nageant avec les bras. La baleine a donc peur et sonde ! Il faut avouer que nous avons aussi nagé assez vite pour espérer voir quelque chose, parfois en sortant les palmes de l'eau, ce qui est très bruyant pour la baleine. Nous l'avons vu, mais de manière très subliminale.

Nous nous rendons ensuite à la passe bateau, côté nord en l'occurrence (Prof. max. : 45 m / Tps : 41 min. / T° eau : 26 °C). Gustavo se met l'eau pour vérifier s'il n'y a pas trop de courant : il y en a un très, très léger. Jean-Patrick nous propose alors de nous larguer sur un fond de 45 mètres, pas forcément pour descendre aussi profond, mais pour survoler le second tombant qui part de cette profondeur et descend à plus de 60 mètres. Nous acceptons, même si nous nous disons que nous n'allons pas rester longtemps à cette profondeur. Le seul souci est que Jean-Patrick nous largue un peu trop loin et que nous comptions sur le fond pour nous arrêter... Vers 40 mètres, ne voyant toujours pas le fond s'approcher, nous commençons seulement à réagir en gonflant nos stabs et nous nous stoppons par 45 mètres de profondeur. Il y a encore plus de 15 mètres d'eau sous nous. Nous remontons alors vers 40 mètres pour nager en pleine eau en direction du (premier) tombant, exercice que Christophe n'apprécie pas beaucoup. Heureusement, Anne-Marie lui prend la main et surveille la direction pendant que Christophe surveille la profondeur à l'ordinateur (sans point de repère, difficile de faire autrement). Nous ne croisons pas de "gros" jusqu'au moment où nous tombons sur une carangue à ailes bleues qui semble vouloir se faire prendre en photo (elle est peu craintive et reste autour de nous). Et là, alors que nous venions juste de commencer à remonter, nous apercevons un requin posé sur le fond vers les 30-35 mètres. Il est trop bas pour aller le voir de plus près. Quelques coups de palmes plus loin, nous arrivons alors dans un énorme banc de gros vivaneaux de couleur très foncée. Ca manque de raie manta sur cette plongée mais c'est tout de même pas mal .

Il ne reste maintenant plus qu'à finir la remontée, nous arrivons sur les 50 bars et il y a quelques minutes de palier à faire en survolant le platier, poussé par un très léger courant.

Toutes les palanquées se suivaient et lorsque tout le monde est à bord, Jean-Patrick fait un détour pour aller voir un banc de dauphins (même espèce que la veille). Mais il a encore autre à chose à nous montrer : la baleine et son baleineau, qu'il a continué de suivre du regard en surface pendant notre plongée. Il arrive à s'en approcher suffisamment pour permettre une mise à l'eau et cette fois les consignes ont été données. Nous nageons donc doucement en direction de la baleine quand, d'un coup, nous la voyons dans la masque : elle est énorme, dans les 15 mètres de long et son baleineau, bien que petit, doit faire dans les 3-4 mètres de long. Sans point de repère, difficile de s'imaginer vraiment la taille de ces deux gracieux mammifères mais c'est magique, un moment inoubliable, même s'il ne dure pas très longtemps (elles nous battent sans souci en nage avec palmes). En remontant sur le zodiac, nous revoyons la baleine jouer à 500 mètres de là où nous sommes (elles nagent vraiment très vite) mais il est temps de rentrer au club, ça restera un magnifique souvenir !

Après un burger-frite (une seule portion de frites à deux, c'est suffisant) au snack voisin du club de plongée, nous nous préparons pour la plongée de l'après-midi. Un troisième plongeur, un médecin en poste dans un dispensaire de l'île, fera partie de la palanquée (de toute façon, quand il ne s'agit pas de touristes, nous avons soit à faire à des représentants du corps médical, soit des gendarmes ou soit des professeurs ou instituteurs). Cette après-midi, nous plongeons encore sur "Chira Rani" mais sur le site nommé l'oasis, un îlot sous-marin de sable corallien entouré de patates de corail (Prof. max. : 18 m / Tps : 66 min. / T° eau : 26 °C). L'objectif de la plongée est de fouiller ces patates par 10 mètres de fond (plus bas, un brouillard de sable réduit fortement la visibilité), à la rechercher de "petit", ce que ne semble pas avoir compris notre médecin qui entre dans la catégorie "nageurs de combat" (ce n'est pas palmant qu'on arrive à voir du petit, tant pis pour lui ; il faisait deux fois le tour des patates alors que nous n'en faisions qu'un). Nous sommes bien partis pour battre un record de temps sous l'eau mais le médecin nous demande de remonter car il a froid (d'accord, nous sommes en combinaison 7 mm, voir même en semi-étanche pour Anne-Marie ; mais nous avons presque eu froid, nous aussi).