Samedi 28 septembre : (suite)
C'est donc parti pour une petite pointe jusqu'à 27 m en début de plongée mais l'essentiel se déroule sur les 15-20 mètres de fond. Nous sommes tout de suite marqués par la différence de ce site avec ceux du sud où nous avons plongé. En effet, il n'y a ici peu de corail mais des grandes, voir immenses ou en tous cas très impressionnantes, gorgones qui abritent une vie foisonnante : une multitude de petites balistes bleues, des vieilles, une langouste peinte, des poissons anges, des rascasses volantes, des poissons cochers... En fin de plongée, une palanquée arrivant derrière nous, pousse devant elle une raie aigle qui passe rapidement à côté de nous. Le vol de cette raie est magnifique ! Arrivé sur le banc de sable, Anne-Marie essaie de tirer le portrait d’une baliste lorsque Christophe aperçoit une raie pastenague à taches bleues. S'en suit alors un manège assez amusant, la raie pastenague fait un grand cercle autour de Christophe, poursuivie par Anne-Marie qui a envie de la cadrer dans le viseur de l’appareil photo. Le manège fait pratiquement un tour complet autour de Christophe, avant que la raie décide de changer de trajectoire. Mais maintenant, il ne reste plus qu'à gonfler le parachute de palier et remonter !
Une fois à la surface, nous avons l'impression d'être un peu seul au milieu du lagon, le semi-rigide paraît un peu loin. Anne-Marie est soudain prise d'une envie pressante, qu'elle ne peut pas satisfaire dans sa semi-étanche. Elle décide donc d'enlever son gilet stabilisateur et d'y accrocher sa ceinture de plongée. Christophe récupère le caisson photo et l'ordinateur (de prêt) d'Anne-Marie, ça en fait du bordel avec le parachute de palier qu’il n'a pas eu le temps de ranger car Anne-Marie ne pouvait plus attendre. Une fois la vidange urinaire effectuée, plutôt qu'attendre que les palanquées remontent sur le bateau, nous décidons de le rejoindre à la palme. Après tout, nous avons fait toute cette distance à l'aller, nous arriverons bien à la faire au retour. Christophe nage sur le dos, histoire d'être à l'aise pour ranger tant bien que mal le parachute de palier, tout en étant encombré par le caisson photo posé sur le ventre. Anne-Marie fait du "pousse-pousse", en poussant devant elle son gilet stabilisateur gonflé, très à l'aise car elle n’est encombrée d'aucune manière...
Langouste peinte
C'est pourquoi Christophe pense qu'il inaugure aujourd’hui la fonction de sherpa aquatique ! La justification d’Anne-Marie est simple, pour elle : elle porte bien l’appareil photo pendant la plongée, c’est donc au tour de Christophe de le porter (ce qui revient donc à dire qu’elle a les avantages sans les inconvénients...). Une fois tout le monde remonté à bord et sur le chemin du retour, le thé chaud est servi avec des petits gâteaux secs, c'est bien sympa.
De retour au club, après avoir débriefé ses élèves, David abandonne alors sa casquette de moniteur de plongée pour enfiler le tablier de serveur et prendre les commandes pendant que sa femme passe aux fourneaux. Un coca, un thé glacé et deux galettes complètes (et une crêpe miel-citron et une banane-chocolat en dessert) ! Ca marche plutôt bien cette idée car il n'y a pas à stresser que le service soit lent (et même s'il est lent, le serveur/moniteur ne sera pas non plus à l'heure pour la plongée), on reste en maillot de bain, entre plongeurs, à discuter de plongées et cerise sur le gâteau, les galettes et les crêpes sont bonnes. Un couple d'expatriés trouve étrange que nous ayons choisi Mayotte pour nos vacances alors que nous ne connaissons personne sur l'île ? La réponse est simple : les plongées dans le magnifique lagon mahorais ! Nous arrivons alors à parler de la sécurité sur l'île. Un des plongeurs a entendu dire par une mahoraise, travaillant au tribunal, que les messages alarmants publiés sur internet seraient dus aux profs qui voudraient décourager les potentiels candidats à l'expatriation sur l'île et ainsi maintenir leur prime d'expatriation à un bon niveau (ou leur nombre de "points" sur lequel dépend leur salaire, peu importe). Cette explication est bien évidemment à prendre avec des pincettes mais pas irréaliste (car certains commentaires lus sur internent sont réellement très exagérés). Cela dit, alors que nous commençons à nous équiper pour la plongée de l'après-midi, un couple qui venait de se faire cambrioler, est arrivé au club. L'insécurité à Mayotte n'est donc pas un mythe mais l'île n'est pas, non plus, le royaume du Mordor !