Mercredi 2 octobre : Dauphins et baleines, mais si peu...
A 6h30 du matin, nous quittons le gîte avec beaucoup d’avance car la piste est boueuse et glissante. A Passamainty, nous débutons le bouchon jusqu’à l’entrée de Mamoudzou. Nous roulons au pas (en fait, ça bloque surtout dans les ronds-points). L’horloge tourne, les minutes sont acides et moi je rêve que passe le mauvais temps, dam dam déo oh oh oh, dam dam déo oh oh oh oh, un SMS vient d’arriver, j’ai quarante ... Ah oui, quand-même ? Euh, pardon, désolé ! C’est vrai que pour le moment, il n’y a pas trop de nuages, pourvu que ça dure . Reprenons : à 8 heures moins le quart (c'est-à-dire après 1h15 de trajet au lieu des 25 minutes que nous avions mis lundi après-midi), nous nous garons enfin devant le port de plaisance où nous avons rendez-vous pour la journée "baleine".
A peine garé, nous voyons arriver la camionnette de "Mayotte découverte". Nous allons donc à leur rencontre. Yannick et son employé sont en train de préparer les deux gros semi-rigides (équipés de tauds de soleil montés sur une armature en bambou) et de vérifier les moteurs. Après quelques minutes d'attente sur le quai, Yannick commence l'embarquement, de manière un peu chaotique car chacun s'assit où il veut ou plutôt, où il peut, en laissant son sac où il peut aussi, alors que nous sommes quand-même 14 personnes à bord. Yannick devrait un peu mieux contrôler l'embarquement (comme ça se fait généralement dans les clubs de plongées) car lorsqu'il demandera aux personnes assises à l'avant de passer à l'arrière du bateau pour ne pas se prendre trop de vagues dans la figure, on se retrouvera tous un peu coincé au milieu des sacs qui auraient pu être rangés à l'avant. Il suffirait, par exemple, de mettre une grande caisse en plastique à l'avant pour ranger les sacs (une idée pour le prochain bateau en construction). A noter que c'est juste une petite remarque car le plus important, c'est que Yannick soit un passionné et qu'il n'hésite pas à faire de nombreuses miles nautiques pour trouver des baleines (il y a fort à parier que d'autres auraient fait demi-tour bien avant pour ne pas consommer plus de carburant que prévu).
Cette petite considération pratique mise à part, nous commençons par rechercher une baleine qui faisait des sauts près de l'aéroport au lever du jour. Yannick remonte doucement la côte de Petite-Terre mais aucun souffle de baleine n’est en vue. Nous descendons ensuite vers le sud, en restant dans le lagon mais toujours rien en vue...
Au niveau de Bandrélé, Yannick passe alors la barrière de corail et continue de descendre vers le sud en dehors du lagon. En face de la pointe de Saziley, nous apercevons au loin l'îlot de sable blanc sortir son dos blanc hors des flots, un peu comme une baleine mais malheureusement, il n'y a pas de bélouga dans les parages. Yannick repère alors un banc de dauphins à long bec. Il se met à faire des ronds dans l'eau et dans la vague du sillage, les dauphins se mettent alors à sauter. Quelques uns se rapprochent du semi-rigide et passent tout près de nous. Par contre, avec une houle un peu formée et le bateau qui continue d'avancer assez vite tout en tournant, c'est difficile de rester debout et c'est encore plus difficile de cadrer les dauphins dans le viseur de l’appareil photo sans être gêner par le bras ou la tête d'un des autres participants à ce safari nautique. En plus, les dauphins ne préviennent même pas quand ils vont sauter hors de l'eau
. Heureusement, Yannick entreprend de faire quelques cercles dans l'autre sens (ce qui permet aux passagers assis de l'autre coté de voir mieux les dauphins), puis il stoppe même les moteurs. Les dauphins sont vraiment nombreux, il y a même un tout petit nouveau né d'à peine 50 cm de long (grosso-modo).
Nous revenons ensuite vers le nord, histoire de trouver une passe pour revenir dans le lagon. Yannick remet alors le cap vers le sud, vers la pluie... Quand nous traversons un gros grain, Yannick fait distribuer des cirés jaunes (parfois un peu déchirés) mais nous avions prévu les nôtres que nous avons depuis l'Irlande (nous ne pensions pas en avoir besoin sous les tropiques à l’époque). Nous ressortons du grain au niveau de la baie de M'Zouazia et c'est à ce moment là que Yannick repère le souffle d'une baleine. Il prend alors son temps pour se rapprocher tout doucement de cette baleine et de son baleineau. Nous ne savons pas si les baleines restent longtemps dans le même secteur mais il y quand-même une forte chance que cette baleine soit la même que celle de la semaine précédente, celle où nous avons pu nous mettre à l'eau (le soir, sur les photos, nous nous sommes aperçus que la caudale de la mère ressemblait énormément à celle de la baleine de la semaine précédente, avec les parasites accrochés aux extrémités).