Jeudi 29 mai : (suite)
Le programme de visite commence alors : direction Naboo, à la force des mollets (c'est la seule que nous ayons). Pas besoin de passer la vitesse lumière, il suffit juste de marcher, de bonne allure, un bon kilomètre pour rejoindre la place d'Espagne et son palais qui furent construits pour l'exposition ibéro-américaine de 1929 et qui servirent de lieu de tournage à l'épisode II de "Star Wars". Derrière les colonnes du palais, on arrive facilement à se prendre pour Padmé Amidala et Anakin Skywalker. Il y a juste un souci aujourd'hui : la place est envahie ! Heureusement point de droïde de combat de la Fédération du Commerce dans les parages, juste des camions et des ouvriers qui installent des chaises sur une estrade au milieu la place et des rideaux aux arches du palais. Samedi prochain, une messe va être donnée ici pour célébrer la fin de l'année du jubilé de la Macarena. C'est un peu dommage, toutes ces chaises et ces camions dénaturent le côté grandiose de la place...
Nous retournons ensuite nous reposer un peu à l'appartement, après avoir acheté de l'eau et des jus de fruit pour les mettre au frais. Un peu après 6 heures, nous repartons explorer à nouveau la ville pour rejoindre les rives du Guadalquivir ou, pour être exact, les rives du canal Alphonse XIII, également appelé darse du Guadalquivir. En passant dans la rue Zaragoza, nous remarquons une superette Spar où nous pourrons faire des courses pour le petit déjeuner de demain (qui est le jour de la fête de la "San Fernando", saint patron de Séville ; la plupart des commerces devraient alors fermés). Sauf que pour le moment, ce n'est la peine de s'ennuyer avec les courses : la supérette ne fermera qu'à 23 heures !
Arrivé au pont de Triana (ou "Puente de Isabel II"), nous continuons sur la rive du canal qui est aménagée en piste cyclable (nous avions déjà repéré des loueurs de vélos, ça serait vraiment une bonne idée). Elle nous mène à la "Torre del Oro" qui abrite un petit musée naval. Par contre, ce qui pourrait être bien plus intéressant, c'est le point de vue qu'offre la terrasse de la tour sur la ville. Sauf qu'il est pratiquement 7 heures du soir, heure à laquelle la tour ferme, nous n'avons donc plus le temps de la visiter (et la tour ne sera pas ouverte demain).
Nous retournons alors vers la cathédrale et nous décidons de nous perdre dans les ruelles du "Barrio de Santa Cruz", ruelles dont la largeur permet parfois juste le passage d'un homme ! Ce qui frappe tout de suite à Séville, c'est le nombre de bars (à tapas) au mètre-carré : il y en a partout et les moindres places servent de terrasses aux bars à tapas où pendent les jambons au plafond. Nous aimons vraiment beaucoup cette ville qui nous fait penser aux villes de Croatie que nous pensions championnes du monde pour leurs nombre de bars mais visiblement, Séville gagne haut la main . Séville a aussi, du moins en cette fin de printemps, puisqu'après il fait trop chaud, quelque chose de plus que la Croatie en août, ou pour être exact, quelque chose en moins : des touristes. Ce n'est pas qu'il n'y en a pas mais la pression touristique reste supportable.
Nous n'arrivons pas à nous perdre dans les ruelles du barrio si bien que nous retournons à l'appartement prendre une douche (et profiter quelques instants de la terrasse d'où l'on jouit d'une magnifique vue sur la Giralda) avant de retourner manger. Nous retraversons à nouveau le "Barrio de Santa Cruz" pour rejoindre le restaurant "la Cava del Europa" (recommandé par un ami et le Guide du Routard). Nous faisons trois fois le tour du pâté de maisons (et nous passons donc trois fois devant le restaurant sans le voir) avant, d'enfin, repérer les trois ou quatre tables du restaurant sur le trottoir. Nous commandons plusieurs tapas : un salmorejo (une soupe froide avec quelques miettes de jambon posées dessus), des croquants de langoustines (excellents), du bœuf de Galice au grill (délicieux), du "Puro de Oveja" (fromage de brebis de Castille) et du "jamón ibérico" de gland "Lazo" servie avec du pain à la tomate en media-ración (très bon), le tout accompagné de verres de vin rouge "Finca Antigua" que nous a recommandé le serveur (excellent). Avec un dessert (et un café pour Anne-Marie), nous en avons pour 51 euros, c'est à dire presque le même prix qu'à midi mais c'était meilleur à midi... Nous avons eu de la chance avec les plats que nous avons choisis mais nos voisins de table ont eu moins de chance, en particulier avec des "patatas bravas" qui n'étaient que des frites recouvertes de mayonnaise et de ketchup, c'est à dire un truc d'un aspect peu ragoûtant, bien loin de ce que nous considérons être des "patatas bravas" dignes de ce nom !