Samedi 31 mai : (suite)
Le seul intérêt de cette grimpette n'est bien évidemment pas artistique (bien qu'il y ait quelques salles à visiter pendant la montée) : il s'agit juste de contempler de ce haut point de vue, les terrasses de Séville et les autres monuments de Séville, comme l'Alcázar, les Archives des Indes, la "Plaza de Toro", les toits de la cathédrale avec la cour des Orangers juste au pied de la Giralda, et au loin, le parc de l'exposition universelle de 1992 (d'où se dresse Ariane 4).
Après une trentaine de minutes, nous redescendons dans la cathédrale pour faire coucou à Cristobal, enfin, s'il y a au moins un petit bout d'os lui appartenant dans ce tombeau censé recueillir la dépouille de Christophe Colomb (qui a presque plus voyagé de manière post-mortem que de son vivant). La partie la plus intéressante de la cathédrale, à notre goût, est la nef aux plafonds richement sculptés. Le seul souci, c'est qu'ils sont 42 mètres au dessus de nos têtes. Heureusement, pour éviter le torticolis, un miroir a été installé devant le tombeau de Cristobal pour contempler les plafonds. Nous continuons ensuite la visite par la salle du trésor et la grande sacristie (dont la coupole est remarquable, surtout de l'extérieur), mais ces salles sont moins intéressantes (sauf pour des amateurs de représentations diverses de "Virgen con el Niño", que nous ne sommes pas). Au fait, le char de procession exposé aujourd'hui dans la cathédrale n'est plus le même que celui de la veille, celui-ci est tout doré et semble à moitié démonté. La visite se termine par la cour des Orangers, assez intéressante avec son système d'irrigation.
Pour manger ce midi, direction la "Freiduria Puerta de la Carne" : adobo (moreaux de poisson mariné, excellentissime), morceaux de morue frits, croquetas et beignets de crevettes (il n'y avait plus de chipirones frits). Nous prenons en tout 580 grammes de poissons frits (pour 14 euros) que nous pouvons manger sur les tables juste devant la freiduria. Celles-ci semblent appartenir au bar avoisinant mais tout le monde (espagnols y compris) semblent faire comme nous : venir y manger leur poisson frit en commandant une boisson au bar. Nous commandons donc deux bières (assez amères). Pour le dessert, nous passons à la "Pasteleria Los Angelistos", toute à côté. Anne-Marie prend une sorte de meringue et Christophe prend des orangettes (écorces d'oranges confites passées dans du chocolat). Elles ne sont pas trop bonnes, elles n'avaient pas vraiment le goût de l'orange.
Nous rentrons ensuite au studio faire la sieste jusqu'à 16 heures. Au programme de l'après-midi, nous avons prévu d'aller voir le "Metropol Parasol", surnommé les champignons, un monument moderne dont l'architecture, surprenante, fait polémique. Nous ne prenons pas l'ascenseur (3 euros par personne) qui mène au dessus du monument car nous jugeons que ça ne vaut pas le coup (le bâtiment ne semble pas être beaucoup plus haut que les immeubles avoisinants) mais du coup, tout notre programme de l'après-midi se trouve alors fortement amputé. Nous décidons alors de nous rendre au "Barrio de Triana" que le Guide du Routard encense. Nous retraversons le centre-ville pour rejoindre le pont de "San Telmo", afin de traverser en face de la "Torre del Oro", et nous suivons ensuite la rive occidentale du canal Alphonse XIII, depuis le haut de la digue d'où l'on jouit d'une magnifique vue sur la rive orientale, avec la "Plaza de Toro" en toile de fond. Par contre, arrivé à la "Plaza del Altozane", cœur du "Barrio de Triana", nous sommes un peu déçus car il n'y a rien d'extraordinaire dans les parages, si ce n'est un quartier moins touristique où les sévillans viennent manger (des plats moins chers et d'une meilleure qualité que dans les environs de la cathédrale). Il y a aussi des magasins de chaussures qui attirent irrésistiblement Anne-Marie.
Après cette courte balade, nous sommes de retour au studio à 17 heures. Nous montons à la terrasse en haut de l'immeuble avec la bouteille de vin blanc (légèrement sucré) que nous avons achetée la veille. Nous en sirotons un verre tout en contemplant la Giralda.
A 7 heures moins le quart, nous quittons le studio pour nous rendre à la "Casa del Flamenco" où Anne-Marie a réservé pour un spectacle de Flamenco à 19h30. Malheureusement, nous n'aurons pas le droit de filmer pendant le tout spectacle (interdiction qui est facilement contournable avec les appareils photo numériques mais nous avons joué le jeu) et nous n'aurons le droit de prendre des photos qu'à la fin. Le spectacle commence par une danse en couple d'un homme et une femme qui prend un regard de tueuse, avant de continuer par une danse en solo de la femme, puis une de l'homme. Ils frappent très fort et très rapidement sur la scène, c'est impressionnant ! Il y a des soulevés de jupe ou de veste, des regards incendiaires... Ils finissent leurs danses complètement trempés de sueur.