Dimanche 1er juin : (suite)

Quand nous arrivons devant la basilique, il y a beaucoup de monde à l'intérieur et un grand panneau indique "Bienvenidos a la casa". Le paso que nous avions vu dans la cathédrale vendredi soir est posée au milieu de la basilique et une poupée est installée à l'intérieur, déclenchant une ferveur religieuse assez incroyable. Tout ça, rien que pour une poupée ? Nous avons vraiment du mal à comprendre car le fait de voir cette poupée dans le char a autant de signification pour nous que de voir Superman au cinéma (les effets spéciaux en moins, mais le scénario est largement non crédible dans les deux cas ). Peu après notre arrivée, un message est diffusé aux haut-parleurs pour signifier qu'une messe va avoir lieu et que les touristes sont priés d'évacuer les lieux. Au moins, nous avons eu la chance, non pas de voir la poupée, mais d'observer pendant quelques minutes, cette adoration religieuse pour une représentation de vierge richement décorée.

Nous reprenons nos vélos pour longer les remparts de Séville qui commencent juste au niveau de la basilique de la Macarena. Ces remparts ne sont pas extraordinaires en soit, mais ils sortent tout de même de l'ordinaire, ça vaut le coup de venir les voir. La piste cyclable continue de faire le tour du centre-ville par l'est (cette piste est bien aménagée, sans jamais n'être qu'un bout de peinture sur le côté de la route) et nous ramène directement dans notre quartier cantine situé à la "Puerta de la Carne". Il est une heure moins le quart et dans un quart d'heure, la "Freiduria Puerta de la Carne" doit normalement ouvrir ses portes. Nous pensons alors prendre du poisson à emporter pour pique-niquer dans un parc (avec les vélos, nous pourrions rejoindre facilement un endroit bien sympa). En attendant 13 heures, nous nous installons sur la terrasse d'un bar situé face de la freiduria, pour goûter un fino, un vin blanc sec andalou, au goût très particulier (2 euros le verre).

A une heure un quart, la freiduria n'a toujours pas ouvert ses portes alors qu'une femme de ménage s'active quand-même depuis plus d'une demi-heure pour tout briquer. Anne-Marie essaie de voir ce qu'il se passe en cuisine mais il ne semble y avoir que de beignets de crevette en préparation. Nous décidons alors de changer nos plans : direction le restaurant "El Pulpo" pour réserver une table pour 14h30 (ce qui donne "do y media" avec l'accent andalou), heure à laquelle nous allons rendre les vélos juste à côté.

Après avoir réservé une table, nous retournons vers le parc "Maria Luisa" que nous n'avons pas vraiment pu explorer ce matin. Sur le trajet, nous faisons le tour du casino de l'exposition de 1929 (par l'extérieur) situé devant le parc "Maria Luisa", puis nous nous rendons jusqu'au pavillon Mudejar de l'exposition de 1929, devenu musée des Arts et Traditions populaires, dont la façade est de toute beauté (mais nous ne visitons pas la musée). Devant le pavillon Mudejar, le musée archéologique est lui aussi situé dans un ancien pavillon de l'exposition de 1929 mais sa façade fait triste mine (nous ne le visitons pas non plus). Il ne reste plus qu'à revenir vers le centre-ville pour rendre les vélos et aller manger. Cette balade en vélo était vraiment bien sympa et a permis de nous rendre jusqu'au nord de la ville où nous ne serions pas allés à pied.

Au restaurant "El Pulpo", nous commençons par deux verres de vin banc (et une bouteille d'eau gazeuse) avant de commander du poulpe à la galicienne (en tapa), de la "ventresca de atún a la plancha" (la recommandation du jour, grosso-modo du ventre de thon, c'est à dire la partie sous le thon, c'est très bon), de la morue frite (servie avec de délicieuses lamelles de poivrons frits) et un calamar (d'environ 500/600 gramme) à la plancha "en su tinto" (dans son encre) qui est divin ! Ce repas est vraiment très, très bon et pas trop cher : 40 euros en tout alors que nous avons même repris deux autres verres de vin blanc. C'est maintenant l'heure de la sieste (et de la digestion) jusqu'à 5 heures moins le quart...

En repassant en fin de journée devant la "Plaza de Toro", pour faire des photos avec la bonne lumière, nous nous rendons compte que va se tenir à 19 heures 30, une corrida (ou une novillada pour être exact, c'est à dire une corrida pour toréadors "non confirmés", mais le but reste le même : la mise à mort de 6 taureaux par 3 toréadors, débutants dans le cas d'une novillada, en suivant le même cérémonial avec le même décorum). Anne-Marie en avait vu une quand elle était adolescente et qu'elle passait ses vacances en Espagne avec ses parents. Elle voudrait bien en revoir une pour se faire une idée d'adulte (d'autant plus que notre dentiste, amical matador des caries, d'origine espagnole, nous a conseillé d'aller en voir une) mais Christophe n'y tient pas vraiment car il déteste voir souffrir un être vivant. Par contre, assister à cette corrida est pratiquement le seul moyen de découvrir convenablement l'intérieur de l'arène : gros dilemme !