Jeudi 5 juin : L'Alhambra
Le réveil a sonné à 7 heures et demie du matin et nous quittons le studio à 8 heures 10. Après une vingtaine de minutes de grimpette, nous arrivons à la billetterie de l'Alhambra pour y retirer un seul audio-guide. Nous traversons alors la médina située derrière la billetterie et nous rejoignons le point de départ pour la visite des palais Nasrides. En ce début de matinée, la porte du vin est superbement éclairée côté pile (on va dire que le côté face est celui côté "Plaza de los Ajibes"). A 9 heures 25 (très précises), nous nous mettons dans la file d'attente pour les palais Nasrides et à 9h30, nous entrons dans les palais (en fait, il faut entrer dans les palais à l'heure précisée sur le billet mais après, on a tout le temps que l'on veut pour les visiter).
La première salle, par laquelle commence la visite, est celle du Mexuar : c'est whaoouuuuuuu ! Ensuite, nous arrivons au patio de la chambre Dorée, dont l'une des façades est celle du palais des Comares : c'est whaaaaoouuuuuuu ! Christophe a juste envie d'éparpiller façon puzzle une touriste qui touche aux magnifiques panneaux de stuc : ce "matériau" est relativement fragile car il s'agit d'un mélange de chaux, ou de plâtre, et de poudre de marbre. Ces stucs de l'Alhambra ont traversé plus de 5 siècles, ce n'est pas pour qu'un stupide touriste vienne les abîmer en les touchant (comme les 2.000 autres imbéciles qui vont faire de même dans la journée). Bref, on ne touche qu'avec les yeux ! La visite continue ensuite crescendo par la cour des Myrtes avec son bassin central : WHAAAoouuuuuuu ! La salle du Trône : WHAAAAOOOUUUUU ! Un gros con de touriste, francophone, s'appuie sur les panneaux en stuc pour poser sur une photo... Il a eu la chance de demander à Anne-Marie de prendre la photo, avec Christophe, l'appareil photo tombait à terre ! Le palais des deux Sœurs, le mirador de Lindaraja, la cour des Lions avec sa fontaine centrale ornée de lions en marbre, la salle des Abencérages : c'est WHAAAAAAAAOOOUUUUUUUU puissance 10 !
Vous allez nous dire que des "whaaaaoouuuuuuu", ça n'explique pas grand chose des beautés que nous découvrons au fil des salles et patios des palais, mais pourtant, c'est bien ce qui résume le plus l'émotion grandissante que nous ressentons. Les arcs outrepassés superbement décorés de panneaux en stuc finement sculptés, les azulejos aux multiples couleurs (généralement disposés au bas des murs, endroit trop exposé pour les fragiles panneaux de stuc), les plafonds en marqueterie ou encore les stalagmites descendant d'autres plafonds sont de pures merveilles réalisées par les artisans Mudejar du moyen-âge ! Pas un millimètre carré des murs intérieurs des salles, ou des portiques des patios, ne semble avoir échappé aux mains des sculpteurs. C'est exceptionnel ! Quand on découvre ces palais depuis l'extérieur, avec leur aspect très austère, on est loin d'imaginer ce qu'ils cachent à l'intérieur de leurs murs !
Par contre, il y a du monde, même si l'administration du site limite le nombre de visites. Il y a des touristes en individuel mais aussi des groupes, dont un groupe de japonais relativement discrets (en tous cas, très compact) et un groupe de français, d'un âge avancé, dont nous comprenons malheureusement les barbarismes. Les voyages forment la jeunesse dit-on, ils auraient dû voyager il y a longtemps, maintenant, c'est trop tard... Ils sont sans gène, râleurs et à la connerie difficilement bornable... Bref, ce sont des gros beaufs franchouillards (surtout deux ou trois individus bien gratinés) ! Ca ne sert rien d'écrire cela sur internet puisqu'ils ne devraient jamais lire ce texte mais nous avons supporté sans rien dire leurs remarques désobligeantes (ça ne servait à rien non plus de réagir sur le chaud) sauf que maintenant, pendant la rédaction de ce récit, ça défoule et ça fait un bien fou (et il est toujours bon de se faire du bien) !
Après avoir passé une heure et demie dans les palais Nasrides (nous ne nous en lassons pas mais ça fait quand-même du bien de ressortir pour échapper à la foule), nous longeons alors les remparts et les tours nord de l'Alhambra pour rejoindre le Generalife. Les jardins de ce palais d'été sont beaux (mais les végétaux n'ont pas traversé les siècles, ils ont du être replantés depuis le moyen-âge), le bassin tout en longueur du patio du canal est magnifique mais le pavillon nord, dont on ne visite que le rez-de-chaussée, n'a pas la splendeur de ce que nous venons de voir dans les palais Nasrides (il y a quand-même des endroits magnifiques, mais moins qu'aux palais Nasrides).