Vendredi 6 juin : (suite)

Nous visitons ensuite la chapelle royale, tout proche. C'est de nouveau 4 euros l'entrée pour voir 4 boîtes en métal où il n'y aurait peut-être rien à l'intérieur car les soldats de notre nabot dictateur-empereur national, alias Napoléon Bonaparte, auraient tout saccagé quand ils ont battu en retraite (au passage, ils ont aussi fait sauter quelques tours de l'Alhambra, action honteuse qui n'est bien évidement pas inscrite dans les manuels d'histoire français). Sinon, ces boîtes métalliques sont censées recueillir les dépouilles d'Isabelle de Castille (ou Isabelle la Catholique ; celle qui a envoyé Cristobal voir ailleurs et qui a organisé quelques barbecues humains en instaurant l'inquisition en Espagne), de Ferdinand d'Aragon (roi et époux d'Isabelle ; au fait, ces deux là ont été nommés "rois catholiques" par le pape Alexandre VI, alias Rodrigo de Borgia, la pape qui n'est pas resté en odeur de sainteté au Vatican) et de leur fille, Jeanne la Folle, et de son époux, Philippe le Beau (tous deux parents de Charles Quint, celui qui a détruit aussi une partie de l'Alhambra pour y construire son affreux palais). Pour ne pas être aussi négatif sur cette visite que sur celle de la cathédrale, disons que le retable est assez intéressant, ainsi que la couronne, le sceptre, l'épée et la collection de peintures flamandes d'Isabelle de Castille.

En sortant de la chapelle royale, nous repartons au hasard des rues de Grenade, sans grand succès. En revenant de cette balade, nous cherchons alors où manger tôt car ce soir, nous avons la visite de nuit des palais Nasrides. Anne-Marie avait repéré la "Taberna del Beso" dans le quartier de l'Albaycín mais quand nous arrivons devant la porte de l'établissement, celle-ci-ci est fermée. Un morceau de papier indique qu'ils rouvrent à 19 heures, mais de quel jour ? Tant pis ! Nous nous dirigeons alors vers la "Bodega La Bella y La Bestia" située au bord du "Rio Darro". Au moins, à 7 heures du soir, cette bodega est déjà ouverte puisque des japonais sont déjà en train d'y manger. Certes, à cette heure, ça ne fait pas encore très bar à tapas typique mais vu l'étroitesse des lieux, ça doit ressembler à une boîte de sardines quand débarquent les espagnols. Mais, ça reste quand même un bar à tapas typique puisque nous y mangerons, copieusement, pour 25 euros à deux (ce n'est pas de la haute gastronomie, mais ce n'était pas mauvais quand-même).

Nous avons commandé une media-ración d'assortiment ibérique (fromage, jambon, saucisson, chorizo) et une de croquetas au jambon et par deux reprises, deux verres de sangria, ce qui nous a valu deux tapas offerts, bien consistants puisque le premier consistait en deux petits bagels au bacon, avec des frites ketchup mayonnaise et un part de salade de pâtes, et le second comprenait deux mini-hamburgers (meilleurs que ceux du fast-food à l'arche dorée) avec des vraies "patatas bravas" et des olives. Nous sommes gavés en ressortant, un vrai bon plan de routard (il est bien évidement référencé dans la guide éponyme).

Nous repassons ensuite au studio pour reprendre nos sacs photo et en quelques minutes, nous gravissons les quelques mètres de dénivelé qui nous séparent de la porte de la justice (il y a juste eu un contretemps dû à Sergio qui s'est enfin décidé à remplir les papiers administratifs qu'il aurait dû faire depuis deux jours ; il ne restera qu'à lui payer le séjour en liquide demain).

Quelques minutes avant 22 heures, les gardiens finissent de faire sortir les gens venus pour une visite privée et à l'heure dite, nous entrons pour la visite de nuit des palais Nasrides. Nous passons rapidement la salle du Mexuar (car que ce soit en visite de nuit ou de jour, ça reste pareil) et nous rejoignons au plus vite le patio de la chambre Dorée où nous arrivons les premiers. La visite de nuit est formidable (Sergio nous l'avait dit), les lumières rasantes des éclairages font encore plus ressortir les arabesques sculptés sur les panneaux de stuc qui prennent alors beaucoup plus de reliefs et de couleurs. Les détails ressortent encore mieux. Nous avons parfois l'impression de redécouvrir des endroits que nous n'avions pas vraiment vus hier. Peut-être que, lors de la visite de jour, passant de l'extérieur à l'intérieur, nos pupilles n'avaient pas le temps de s'adapter, et que le soir, elles sont bien ouvertes en grand ? Nous avons du mal à l'expliquer mais faire cette visite de nuit est bien complémentaire et obligatoire à celle de jour.