Samedi 7 juin : (suite)
A 13h45, nous arrivons au hammam. L'hôtesse d'accueil nous remet des chausses en plastique à mettre sous nos chaussures pour accéder aux vestiaires. Elle ne donne qu'une serviette à Christophe qui n'a choisi que l'accès aux bassins alors qu'Anne-Marie récupère un drap et un bracelet en papier pour le massage. En plus, comme elle a payé pour 15 minutes de massage supplémentaire (qui lui donne aussi droit à 30 minutes de bain supplémentaires), l'hôtesse lui remet un autre bracelet. Après une attente d'une dizaine de minutes et le passage par les vestiaires, nous sommes accueillis à l'intérieur des bains par une jeune fille qui nous explique le fonctionnement des bains. Les trois bassins, un froid (à 18 °C), un tiède et un chaud, sont aménagés dans des pièces voûtées, ornées de colonnes. Anne-Marie est alors aussitôt invitée à passer au massage. Elle choisit une huile parfumée à la lavande pour le massage des jambes, des bras, de la nuque et du visage. Après marinage de la viande à l'huile parfumée, on la passe à la plancha : Anne-Marie est invitée à s'allonger quelques minutes sur une grande pierre chaude. Elle tente ensuite la cuisson à l'eau et la cuisson à la vapeur mais rien n'y fait le gras ne fond pas . Pendant ce temps, Christophe alterne bassin d'eau chaude et d'eau froide. Nous essayons ensemble le bain de vapeur. Anne-Marie apprécie mais Christophe ne supporte pas : quand il essaie de prendre de grandes inspirations, l'air chaud semble lui brûler la trachée ! Et, plus il se sent mal, plus il prend de grandes inspirations qui ne font d'accentuer le sentiment de mal-être. Au fait, Anne-Marie avait oublié de retirer sa bague en argent qui est devenue toute noire à cause de la désinfection au brome des bassins. Heureusement, le dentifrice nous a permis de retirer facilement cette oxydation.
Alors qu'Anne-Marie profite de sa demi-heure supplémentaire, Christophe retourne au studio pour récupérer les appareils photo (qui n'auraient pas supporté le taux d'humidité de 99 % des bains) et les chaussures fermées d'Anne-Marie, avant de retourner l'attendre au pont de la Cabrera. Il a prévu de remonter la "Cuesta del Rey Chico", pour repasser sous les remparts de l'Alhambra (nous ne l'avions pas encore fait aujourd'hui), et de rejoindre ensuite les jardins du "Carmen de los Mártires" situés un peu en contrebas de la billetterie de l'Alhambra. Le carmen est en travaux mais ces derniers jours, les jardins semblaient accessibles. Sauf qu'aujourd'hui, les grilles d'entrée sont malheureusement fermées, et Zut !
Ne sachant que faire, nous décidons finalement de refaire un tour dans la partie gratuite de l'Alhambra, en sirotant un granizado et un café frappé. Nous redescendons ensuite au centre-ville qui est très animé en ce samedi soir. Déjà, durant la journée, nous avions croisé quelques mariages et enterrements de vie de jeune fille / garçon (le must à Grenade semble de promener la future mariée à dos d'âne) mais ce soir, nombreux sont les grenadins sur leur 31. Une grande confrérie de musiciens, une tuna, s'est regroupée aux abords de la "Calle Reyes Católicos" et une autre tuna s'offre en spectacle sur le parvis de la cathédrale. Le chanteur a de la voix et les musiciens jouent vraiment très bien. Insolite : des chaises de jardin sont amenées en pile et ce sont les spectateurs qui prennent alors une chaise pour s'installer en rangée sur la place, comme dans une salle de spectacle.
Devant l'église attenante à la cathédrale (et à la chapelle royale), des porteurs de char de procession attendaient : une procession doit débuter à 20 heures. Après avoir écouté la tuna, nous retournons donc attendre devant cette église. Arrive alors deux fanfares (à la musique un peu militaire) qui attendent alors sur le parvis de l'église. Les portes de l'église s'ouvrent enfin et des mariés sortent !? Arrive ensuite un paso, orné d'une poupée de JC. Ce char de procession partant en direction de la cathédrale est alors suivi d'une des deux fanfares. Des femmes ornée de mantilla sortent ensuite de l'église (ça y est, nous avons fait tous les clichés de l'Andalousie, même si nous ne faisons pas de photo de ces femmes), suivies de porteurs de cierges et d'un second paso, décorée d'une poupée de la vierge. Ce char de procession défoule alors une ferveur incroyable : des vielles femmes dans l'assistance lancent alors des baisers avec leur main vers la poupée de la vierge. C'est désuet mais elles semblent tellement y croire à leur poupée. Derrière nous, des jeunes filles, de 14 ou 15 ans, se préparent à porter nous ne savons quoi (toutes frêles, nous ne les imaginons pas porter 40 kilos sur la tête ?), elles ont des chapelets autour des poignets, recouverts d'une bande de tissu, et des images pieuses dans leur poches... Tout cela est vraiment surnaturel pour nous.