Mercredi 16 mars : Cap sur Menjangan !
A 1 heure du matin, le téléphone qui était finalement dans le sac à dos d'Anne-Marie, en mode sonnerie, retentit à nouveau... Quelle horreur, ces engins !
Le petit-déjeuner à 7 heures du matin est un peu long car il est à la carte : chacun passe sa commande et essaie de se rappeler ce qu’il a commandé quand les plats arrivent. Cela dit, le menu est varié, nous pouvons choisir entre un petit-déjeuner occidental, américain ou encore indonésien avec du riz frit, le "nasi goreng" qui est très bon (et le sucre lent, c'est parfait pour la plongée).
A 8 heures du matin, nous embarquons sur le Markisa en plusieurs rotations de zodiac. Nous avons une heure de navigation avant de rejoindre l'île de Menjangan située dans le parc national de Bali. Nous allons plonger autour de cette île et nous y débarquerons, entre les plongées, pour visiter des temples hindouistes. La première plongée s'effectue à "Eel garden", un spot situé à l'extrémité ouest de l'île et qui est nommé ainsi en raison de la présence d'anguilles jardinières. La plongée commence le long d'un tombant rempli de coraux durs et mous, de gorgones comme celle où Julien repère un magnifique poisson feuille, de nudibranches divers et variés (il y en a de toutes les formes et couleurs) et se finit sur une langue de sable où sont plantées, droites comme des piquets, les anguilles jardinières. Sur le sable, une raie pastenague à points bleus s'enfuit à notre arrivée.
Décidèment, Bali ne nous réussit pas trop car nous sommes de nouveau les premiers à arriver aux 50 bars (même si nous n'avons pas eu à palmer car un très léger courant nous poussait dans le bon sens). Au palier, Christophe en profite pour s'essayer au lâcher de parachute comme l'avait conseillé Nicolas en préparation des plongées potentiellement mouvementées du sud. Avant le séjour, il en avait racheté un nouveau, un long muni d'une soupape, mais son remplissage est un peu plus technique qu'avec l'ancien (qui était un parachute ordinaire). Peu d'air entre dans le parachute qui sort finalement très peu hors de l'eau : raté ! Par contre, Christophe avait aussi acheté un dévidoir avec 20 mètres de ficelle et cet ustensile est bien pratique : le fil ne traîne pas au fond et évite ainsi de s'emmêler lamentablement dans le corail. Il suffit ensuite de ré-enrouler le fil pendant la remontée, magique !
De retour à bord, le Markisa fait alors le tour de l'île pour nous débarquer (avec le zodiac). La visite de l'île de Menjangan (qui signifie l'île aux cerfs ; mais nous n'en verrons que deux car la végétation en cette fin de saison des pluies est très dense) commence par le temple de "Pura Kahyangan Jagat Giri Segara" (ce n'est peut-être pas le nom mentionné par Nicolas, mais tant pis ), donné pour être le plus vieux temple de Bali car fondé au Xème siècle (mais largement rebâti depuis) par un moine hindouiste, Mpu Kuturan, fuyant l'avancée des musulmans en Indonésie. Le temple est construit en corail mort et comporte, comme tout les temples balinais, trois entrées, une par caste. Derrière chaque entrée se trouve un pan de mur qui sert de rempart contre les démons, ou mauvais esprits, qui ne savent avancer qu'en ligne droite, sans contourner les obstacles. Nicolas, qui est en train de prendre un bon coup de soleil alors qu'il nous explique tout cela, nous fait remarquer la tour sur la gauche du temple : c'est le "kulkul" qui sert grosso-modo de clocher dans les villages balinais. En haut de la tour, se trouve un tronc d'arbre qui sert de cloche.
Malheureusement, nous ne visitons pas ce premier temple mais nous nous rendons aussitôt au second temple de l'île, le "Pura Taman Kelenting Sari" (où deux cerfs se reposent devant l'entrée). Nous n’entrons dans le temple qu’après avoir revêtu un sarong (un paréo peut parfaitement servir de sarong) : dans un temple balinais, il faut cacher sous un sarong, même si on porte un pantalon ou un short, ce qui est impur, c’est à dire tout ce qui est sous la ceinture ! Ce temple est moins intéressant que le premier (même si cette visite reste très intéressante) car les pavillons ou statues qui le composent, sont très bétonnés, comme la grande statue de Ganesh, dite aux ampoules électriques.