Jeudi 17 mars : (suite)
Après la plongée, le Markisa regagne la baie de Bajul (la même qu'hier au soir) pour attendre la tombée de la nuit, heure de la parade nuptiale des poissons mandarins qui habitent dans une grosse patate de corail située dans cette baie. En attendant, les fruits achetés dans la matinée sont prêts pour la dégustation. Le mangoustan : il faut sucer la chair autour d'un gros noyau, pas mauvais mais pas transcendant. En fait, ça serait mieux de laisser tremper les morceaux de ce fruit dans du rhum, ça ferait un rhum arrangé pas mauvais du tout (d'accord, c'est un des rhums arrangés que nous avons goûté à Madagascar ). Le fruit du serpent : il ressemble à de grosses gousses d'ail qui auraient un gros noyau au milieu. Pas très juteux, pas un goût très marqué, mais pas mauvais. Le durian : ouvert, l'odeur qu'il dégage est encore plus forte... Christophe essaie d’y goûter, en fermant le nez, mais à peine en bouche, c'est pire qu'un morceau de camembert qui aurait moisi plusieurs mois ! Il recrache car c'est impossible de faire autrement. Nicolas et Dan ouvrent ensuite le "magasin" sur le sundeck du Markisa pour vendre des articles estampillés Abyss (t-shirt, sac étanche, etc...).
Peu avant la tombée du jour, nous nous mettons à l'eau après un briefing détaillé de Nicolas qui nous garantit la parade nuptiale des poissons mandarins si on ne les éclaire pas (Nicolas, Julien et Saïd ont d’ailleurs bricolé des filtres rouges sur leurs lampes de plongée avec des morceaux de plastique). La plongée ne doit normalement ne pas durer plus de 30 minutes car il n'y a rien d'autre à voir dans les parages. Une fois la parade nuptiale des mandarins terminée, nous remonterons sur le bateau. Nous nous retrouvons alors à une quinzaine de plongeur, par 5 mètres de fond, autour d'une grosse patate de corail, à attendre, attendre, attendre... Après 40 minutes d'attente, sans qu'il ne se passe rien, Nicolas vire le filtre rouge de sa lampe pour nous montrer quand même ces minuscules poissons multicolores au milieu des branches du corail... Vision furtive ! Karine est la seule à être arrivée à prendre une photo de mandarin (mais comme elle photographie aussi les pages des livres de biologie sous-marine de Nicolas, le conditionnel pourrait être de rigueur
) que nous nous sommes permis de publier ici.
De nouveau, les minibus nous attendaient au débarcadère situé au bout de la baie, pour nous ramener à l'hôtel. Ce soir, au restaurant de l'hôtel, après une salade en entrée, nous avons le droit à du poulet, du bœuf en sauce épicée et du poisson grillé : c'est toujours aussi bon ! Le dessert est par contre, un peu particulier : on dirait une sorte de porridge, avec du sirop de palme et du riz ou des lentilles (il y avait des petites graines, avec une peau foncée, qui ressemblaient à des lentilles). Le goût est un peu bizarre. Ce n’est pas bien grave car nous avons bien mangé avant.
Météo de la journée :
Belle journée même si c’était un peu nuageux, surtout après la fin de matinée, mais bien plus lumineux qu’hier dans l’ensemble (et pas de pluie).
Vendredi 18 mars : Electrique !
Comme d'habitude, petit-déjeuner à 7 heures et embarquement sur le Markisa un peu avant 8 heures. La première plongée, avec Saïd en guide de palanquée, s'effectue sur "Deep Reef", un sec situé au milieu de la baie de Pemuteran. La première observation marquante de cette plongée sont les moules électriques (que l'ont trouve sous le nom de lime électrique sur les sites de biologie sous-marine) : lorsque l’on les éclaire, une sorte de courant électrique bleuté traverse leur corps rougeâtre, tout le long de leur coquille. Il doit certainement s’agir d’un phénomène électroluminescent mais comme le "filament" qui s’éclaire fait des zigzags, ça donne vraiment l’impression d‘un courant électrique. Saïd nous montre ensuite un nudibranche spaghettis : il fait à peine un centimètre de long et on dirait qu’il a des vermicelles plantés sur tout le corps ! Bien évidemment, Saïd nous montre plein d’autres nudibranches, des gros, des petits, de multiples couleurs, mais nous n’avons pas eu besoin de lui pour voir la petite seiche, docile, sur le haut du sec. Peu après, nous tombons sur une squille, cette crevette verte assez particulière.
Au fait, qui a dit qu’il n’y avait pas de courant sur les sites de plongée du nord ? Un bon petit courant est pourtant bien présent sur le dessus du sec (Nicolas nous dira que c’était un petit courant, par rapport à ceux que l’on peut rencontrer au sud ; déjà que l’on trouvait qu’on était dans la limite haute de l’acceptable, ça nous fait craindre le pire pour le sud).