Dimanche 20 mars : (suite)
Pour la seconde plongée, nous nous immergeons sur Seraya, un site de "muck dive". Après avoir croisé une raie pastenague et un gros diodon, nous nous retrouvons autour d'une gorgone, par 27 mètres (et quelques) de profondeur, à chercher pendant une dizaine de minutes, un hippocampe pygmée. Nicolas l'aurait vu mais nous n'étions pas dans sa palanquée et ni Julien, ni Saïd ne l'ont vu. Ni nous, même si Christophe a sorti la loupe de plongée de compétition (mais la loupe a pris l'eau, le grossissement n'est donc plus assuré là où l'eau fait contact entre les lentilles : c'était donc un loupé pour la loupe ). L'observation suivante se situe au niveau d'une grande éponge vase. Au pied de cette éponge, se trouve une murène de Java (petite) avec des grandes crevettes nettoyeuses. A l'intérieur de l’éponge, une autre (petite) murène de Java se dresse toute droite comme un piquet et de l'autre côté de l’éponge, de nouveau au pied, nous observons une murène léopard ! Ensuite, nous croisons des diodons, des platax près d'un récif artificiel, d'autres diodons, des poissons rasoirs... Bref, c'était une très belle plongée (même sans hippocampe pygmée) !
Quand les une heure et demie d'intervalle surface arrive à expiration (attente que nous avons de nouveau passée dans l’eau), le Markisa se rapproche à nouveau de l'épave du "USAT Liberty". De nouveau, il faut traverser un peu de sable avant d'arriver à l'épave et les observations commencent toute de suite en fanfare par un napoléon ! Nous repérons ensuite une tortue imbriquée mais nous nous faisons un peu brûler la priorité par une palanquée composée de 4 ou 5 photographes avec des gros caissons et de multiples flashs (et ce n'est pas parce qu'ils ont du gros matos qu'ils sont prioritaires, non mais alors ).
Les plongeurs font alors la queue pour prendre la photo de la tortue, l’un après l’autre... C'est un peu le problème de cette épave qui est atteignable depuis la plage et pouvant être plongée sans avoir à descendre profond : ça en fait du plongeur ! Et que dire de ce moniteur tenant ces deux supposés baptêmes par le premier étage (on dirait qu'il les tient en laisse) : il passe pilepoil au dessus de la bande de sable où nichent des anguilles jardinières, faisant alors disparaître les anguilles dans leurs trous ! Et encore, nous ne sommes pas en pleine saison, en juillet ou août, où il faut certainement pousser des palmes pour arriver à voir quelque chose (en cette saison, ça reste encore supportable).
Heureusement, l'épave est immense et abrite une multitude de poissons qui semblent habitués à la présence de tous ces plongeurs, comme Jojo, le (vieux et) gros barracuda qui reste indifférent à notre présence. Il semble même curieux et se rapproche assez près de nous. Mêmes constatations pour les platax, les "glass fishes", les gros diodons, le baliste titan, les diagrammes orientaux (à la station de nettoyage), etc... : la plupart ne fuit pas trop les plongeurs. Seul un poisson ange à demi-cercle ne semble pas apprécier la présence d'un de ces congénères : ils se poursuivent et virevoltent dans tous les sens avant de se séparer. Le vainqueur garde son territoire ! Cette plongée, c'était 70 minutes de folie ! L'épave du "USAT Liberty" entre haut la main dans le 10 top de nos plus belles plongées, peut-être pas à la première place (quoique) mais facilement en deuxième ou troisième position, malgré sa forte fréquentation par les plongeurs (ces deux plongées sur cette épave vont nous obliger à revoir la tête de notre top 10 ; le pire c'est que les plongées qui ont suivi ont aussi bouleversé notre classement).
Après cette plongée mémorable, nous avons de nouveau une heure de navigation pour retourner à Amed. Nous mangeons vers une heure de l'après midi, des petites brochettes avec une galette et du riz (ce repas ne nous a pas trop marqué, mais nous avions certainement encore la tête dans les entrailles du "USAT Liberty", nous n'étions pas encore remontés de la plongée ). Et l'après-midi, c'est repos avec bain dans la piscine de l'hôtel. Seule l'heure de l'apéritif arrive à nous faire sortir de l'eau !