Raie Manta sur "Nusa Penida"

Mercredi 23 mars : De près !

Le petit train-train habituel : 7 heures, petit-déjeuner, 8 heures, embarquement dans le second minibus... Et oui, ce matin, il y a un léger changement de programme : il faut prendre le minibus pour rejoindre "Padang Bay" où le Markisa est au mouillage ! Puis, le groupe a été scindé en deux : la première partie du groupe est partie à 8 heures moins le quart, pour plonger avec le Markisa sous la jetée de "Padang Bay", alors que la seconde partie du groupe composée de Karine, Cécile, Philippe et nous, embarque dans un petit "speed boat" pour rejoindre le plus rapidement possible "Nusa Penida". Après l’embarquement, Nicolas nous demande de vérifier si l'équipage a bien transféré toutes nos affaires de plongée (si jamais, il manque quelque chose, le Markisa n'est pas bien loin). Nous enfilons alors nos combinaisons pour éviter d'avoir à le faire quand ça bougera.

S'en suit grosso-modo une heure de traversée à fond les manettes. Le première partie de la traversée ne pose aucun problème : la mer est d'huile, le "speed boat" semble survoler la surface de l'eau. Par contre, en arrivant entre les îles de "Nusa Penida" et "Nusa Ceningan", ça commence à bien taper. Nous passons alors devant "Crystal Bay". Elle semble calme mais une centaine de mètres plus loin, nous nous rendons compte pourquoi les courants peuvent être violents dans les parages. Au sud du détroit entre "Nusa Penida" et "Nusa Ceningan", d'énormes tourbillons agitent la surface de l'eau. Même puissamment motorisé par deux moteurs de 250 chevaux, le "speed boat" est ballotté dans tous les sens.

Les jours précédents, Nicolas nous avait raconté une de ces plongées à "Crystal Bay" où il avait rencontré un puissant courant descendant. Il lui était impossible de bouger la tête sans risquer de perdre son masque arraché par le courant (il ne pouvait donc pas regarder où étaient les membres de sa palanquée). La seule chose qu'il pouvait faire, c'est de s'accrocher au récif (il a fini les doigts en sang) et d'attendre que ça s'arrête. Ce courant a duré 15 minutes et il est arrivé sans prévenir. A peine a-t-il eu le temps de voir les poissons s'orienter tous dans le même sens, que le courant arrivait ! En plus, il lui était impossible de se déplacer pour sortir du courant. Gonfler un parachute était inimaginable car celui-ci se serait fait emmener par le courant vers le fond. Heureusement, tout le monde est remonté sain et sauf mais ils avaient senti leur fin toute proche ! Il paraît d’ailleurs qu'il y a une plaque commémorative à "Crystal Bay", avec les noms des plongeurs morts dans la baie (au passage, il est bon de noter que le site internet d'un club de plongée "industriel" de Bali, peu apprécié par les autres clubs de Bali car il casse les prix en emmenant les plongeurs en nombre sur de gros bateaux, indique que le site de "Crystal Bay" est accessible à tous les plongeurs, même les débutants et les baptêmes... Même si on peut imaginer qu'ils restent bien au fond de la baie avec les baptêmes, ça laisse songeur !).

Arrivé à "Manta Point", il y a déjà deux ou trois petits bateaux : nous ne devrions pas trop croiser de plongeurs sous l'eau (par contre, quand nous sommes remontés, il y avait bien plus de bateaux de plongée, dont un énorme semi-rigide noir du club de plongée cité dans le paragraphe précédent, bourré de plongeurs). Le capitaine du "speed boat" nous assure aussitôt qu'il y a des raies Manta. Nous avons hâte de nous mettre à l’eau ! Nicolas nous fait alors un rapide briefing : interdiction de passer au dessus du monticule qui sert de station de nettoyage aux Mantas !

Après une bascule arrière, nous descendons sur un fond de 12 mètres. Une petite houle nous fait aller d’avant en arrière mais elle ne pose pas de problème. Nous avons l'habitude de ces conditions que nous avons déjà rencontrées sur l'île de la Réunion. Il suffit juste de ne pas se battre contre la houle (comme font les raies Mantas ). La première raie Manta que nous observons est énorme ! Nous avons eu la chance d'en voir aux Maldives et en Nouvelle-Calédonie, mais celle-ci est vraiment bien plus grosse que toutes celles que nous avons pu voir auparavant.