Samedi 11 juin : (suite)
C’est donc parti pour Þingvellir, un parc national situé à une trentaine de kilomètres de Reykjavík, où nous avons prévu de passer la première nuit. Le petit problème est de saisir cette destination sur notre GPS car la lettre "Þ" n’est pas disponible sur le clavier virtuel ! Anne-Marie essaie avec un "P", la lettre graphiquement la plus proche mais ça ne marche pas... "Þ" se prononce normalement comme le "th" anglais mais Thingvellir n’est pas plus une destination connue de notre GPS. Du coup, il faut choisir une destination proche de Þingvellir mais dont le nom commence par des lettres appartenant à l’alphabet latin : ensuite, même s’il y a des lettres non latines, le GPS propose une liste de destinations commençant par les lettres saisies et le tour est joué !
Nous faisons une première halte juste avant d’arriver à Þingvellir, à un point de vue qui surplombe le lac. On se dirait dans la lande écossaise sauf que l’odeur est particulière à l’Islande : ça sent le souffre, l’hydrogène sulfuré ! Arrivé au camping de Þingvellir, nous nous demandons si nous y sommes bien : c’est tout ouvert, sans clôture, il y a juste un baraquement avec des toilettes, au milieu d’une grande prairie... On se dirait plus sur une aire d’autoroute que dans un camping (ce qui est finalement le cas de beaucoup de campings en Islande mais pour une première fois, ça surprend). Puis, nous ne sommes plus qu’à 30 km de Geysir. Anne-Marie a terriblement envie de découvrir ce champ géothermique ! Nous continuons donc la route jusqu’à ce célèbre geyser...
Nous arrivons vers 18 heures au camping de Geysir, situé tout à côté des geysers. 4.200 couronnes islandaises (1.700 couronnes par personne pour la nuit et 400 couronnes supplémentaires, par personne, pour la douche : c’était le plus cher de notre périple, si on compte la douche). Pour choisir un emplacement... Bin, il n’y en a pas vraiment ! C’est un grand champ (avec quelques bornes électriques autour) où l'on se gare où l’on veut (en faisant attention au vent pour pouvoir ouvrir les portières sans risque, mais il n’y en a pas aujourd’hui).
Une fois garé, nous partons aussitôt visiter le champ géothermique et nous découvrons alors l’un des points d’intérêt majeurs de l’Islande : le geyser Strokkur ! Celui-ci entre en éruption toutes les 5 à 10 minutes et il est difficile d'observer des symptômes avant-coureurs de l'éruption car la surface de d'eau du bassin d'où jaillit Strokkur se met parfois à onduler fortement sans qu'il y ait une éruption dans les secondes qui suivent (mais elle ondule quand-même avant chaque éruption). Quand une éruption survient, parfois brusquement, une énorme bulle de vapeur déforme alors la surface du bassin. C'est vraiment très spectaculaire et nous ne nous lassons pas du spectacle ! A proximité de Strokkur, se trouvent des sources d'eau chaude aux couleurs surnaturelles, d'un bleu foncé intense à un bleu tout laiteux. Quant à Geysir, le geyser original, il est quasiment inactif, inutile d'espérer voir une éruption de ce gros flemmard. Bien évidemment, au milieu de ces geysers, sources d'eau chaude et autres petites fumerolles, ça sent le souffre à plein nez !
De retour au camping, nous prenons le temps de ranger un peu le camping-car car nos sacs de voyage et nos courses sont posés en vrac sur le sol (sauf le frais qui a rejoint le frigo juste après les courses). Pour couper les colliers plastiques qui ferment nos sacs de voyage, il nous faudrait des ciseaux mais dans la vaisselle du camping-car, il n’y a qu’un grand couteau qui coupe beaucoup trop : Christophe s’entaille alors le petit doigt de la main gauche (blessé, il ne pourra pas faire la vaisselle du soir, c’est bête, ça ). Nous testons aussi le chauffage du camping-car : son carburant est le gasoil du moteur (il faut donc toujours garder au moins un tiers du réservoir plein). Il chauffe très vite mais il est très bruyant (nous ne l’utiliserons que pour réchauffer la cabine, le matin ou le soir, mais nous ne le laisserons pas fonctionner toute la nuit car, avec nos sacs de couchage, nous n’en aurons pas besoin).