Jeudi 16 juin : (suite)
Au début, la randonnée commence par grimper sec mais elle n’est pas très longue (4,80 km aller-retour et 230 mètres de dénivelé). A mi-chemin, nous arrivons devant la cascade de Litlanesfoss qui est magnifique puissance 10 ! Elle est certes étroite, mais entourée d’orgues de basalte dont les colonnes sont courbées (le processus de cristallisation du basalte avait commencé alors que la coulée de lave avançait encore). Quant à la cascade d'Hengifoss, blottie au fond d’un petit cirque auquel on accède après avoir traversé un gué (et avoir subi une belle averse ; nous avons alors enfilé nos pantalons de pluie, la seule fois du séjour), sa beauté est due aux couleurs de la falaise l’entourant. La roche est stratifiée de rouge (des couches sédimentaires d’argile, rouge à cause de la présence d’oxyde de fer) et de noir (des coulées de lave). Arrivé au but de la randonnée, après une heure de marche, nous attendons un long moment que les nuages disparaissent mais, même si du ciel bleu est de retour, des nuages s’accrochent encore juste au dessus de la cascade... Au bout d’un moment, nous abandonnons tout espoir de voir partir ces nuages et nous rebroussons chemin. Nous profitons alors de l’éclaircie au dessus de la cascade de Litlanesfoss, finalement, la plus belle !
Nous sommes de retour à 3 heures et demie au camping-car. Initialement, nous avions prévu de camper dans les environs, sur les rives du lac Lagarfljót. Mais, tant qu’à ne rien faire du reste de la journée à part jouer aux cartes, nous décidons d’avancer vers la prochaine étape importante de notre programme : la lagune de Jökulsárlón (d’autant plus que du soleil est annoncé pour demain, mais pas pour samedi) ! Bien évidemment, cela fait trop de kilomètres pour rejoindre cette lagune directement (où nous ne pourrons pas camper dans les environs) mais nous pouvons peut-être nous arrêter à Djúpivogur ? D’après le GPS, il nous reste jusque 53 km à parcourir. C’est donc parti !
Bien évidemment, de retour sur la route circulaire n° 1, nous retrouvons les cyclistes qui se sont multipliés depuis ce matin. De plus, quand nous arrivons sur la section non goudronnée, bien évidemment, c’est là où ils sont les plus nombreux et qu’ils sont aussi les plus difficiles à doubler, même s’ils avancent au pas. Pire encore, les paysages traversés sur cette section de la route n° 1 sont vraiment extraordinaires, nous aurions presque envie de nous arrêter toutes les 10 minutes pour prendre en photo l’un des nombreuses cascades qui jalonnent le bord de la route, sauf que nous n’osons pas nous arrêter car nous devrions à nouveau redoubler les cyclistes et leurs accompagnateurs que nous venons de doubler. Focalisé sur les difficultés engendrées par les cyclistes et leurs accompagnateurs, et pris en traître par notre GPS qui nous fait emprunter un gros raccourci, nous bifurquons sans le savoir sur le route n° 939 qui devient d’un coup plus étroite et plus difficile que la route n° 1, mais aussi beaucoup plus vertigineuse... Les lacets serrés s’enchaînent alors pour rejoindre le fjord Berufjörður mais le panorama qui s’offre devant nous est à couper le souffle ! Puis, nous ne regrettons pas d’être passés par cette mauvaise piste car nous nous sommes aussi débarrassés des cyclistes (seuls quelques accompagnateurs passent par cette piste). Nous nous arrêtons alors sur un parking pour profiter de ce magnifique panorama (une plaque en bronze, fixée dans un rocher, rend hommage à l’homme qui a construit cette piste, tâche qui a dû être bien ardue).
Nous retrouvons ensuite la route n° 1 (et le goudron) sur les rives du fjord Berufjörður. Les traversées de fjords s’enchaînent alors mais contrairement au nord, pas besoin de faire systématiquement de larges détours pour contourner les bras de mer. Certains fjords sont occupés par des sandar, de vastes plaines alluvionnaires formées par les alluvions (sic) poussées par la fonte des glaces de la calotte glaciaire qui se trouve au dessus des fjords (en plus, quand un volcan situé sous la calotte entre en éruption, la fonte des glaciers en est accélérée, au risque de créer de gigantesques torrents de boue qui se déversent dans ces sandar). Nous traversons alors de grandes et immenses plages de sable noir, entrecoupées de tronçons de route coincés à flanc de falaise, entre de hautes montagnes et le littoral. De plus, les oiseaux abondent dans ces sandar mais nous n’osons toujours pas trop nous arrêter car les cyclistes sont derrière nous mais ne vont pas tarder à arriver (nous sommes arrivés à dépasser le gros de la troupe en prenant la route n° 939, mais ça serait idiot qu’ils nous re-dépassent à nouveau).