Jeudi 16 juin : (suite)

Au final, au lieu de nous arrêter pour la nuit à Djúpivogur, nous continuons jusqu’à Höfn où nous nous arrêtons au grand camping à l’entrée du village. Cette fois, c’est 1.200 couronnes par personne, sans la douche chaude (qui fonctionne avec un minuteur, 50 kr les deux minutes ; la réception du camping fournit la monnaie si nécessaire ; du coup, nous jouons à celui qui met le moins de pièces dans le minuteur). C’est l’un des mieux organisés du séjour, avec de grands emplacements bien protégés du vent. En plus, nous sommes proches du port qui est la capitale islandaise de la pêche à la langoustine. Anne-Marie a eu le temps de potasser le Guide du Routard pendant la route et elle a repéré un restaurant dont la spécialité est la langoustine... Disons que, comme c’est presque la fin de la première semaine du séjour et malgré le fait que le frigo du camping-car soit encore rempli, ça peut le faire (puis, la route avec les cyclistes a été bien harassante).

Nous nous rendons donc à pied au port où nous trouvons le restaurant "Humarhöfnin Veitingahús" référencé par le Guide du Routard. Heureusement (pour nos papilles, pas pour le compte en banque), alors qu’il est bien bondé, il reste une table. Quand la serveuse nous amène les menus, c’est l’électrochoc car il y a beaucoup de chiffres devant les sigles "kr". Malgré cela, nous décidons de prendre la même chose que nos voisins : une assiette - chacun - de queues de langoustines (sans les têtes) poêlées (juste beurre et ail), servie avec deux sauces et de la salade, à 7.400 kr (nous pouvions aussi prendre 400 gr de langoustines entières à 7.300 kr, mais dans la tête et les pinces des langoustines, il n’y a pas grand-chose à manger). Puis, comme nous n’allons quand-même pas manger ces délicieux crustacés sans boire un verre de vin blanc, nous optons pour du vin chilien car celui-ci est souvent une valeur sûre...Mais il est aussi le moins cher de la carte ! Au lieu de nous servir le vin au verre, la serveuse nous apporte alors deux petites bouteilles de 13 cl. Quant aux queues de langoustines, c’est un régal ! Elles sont vraiment très bonnes et parfaitement cuites, les meilleures que nous n’ayons jamais mangées (de toute notre vie, alors qu’elle commence à être bien longue) ! Avec 300 gr, nous en avons largement assez mais il nous reste un peu de place : Anne-Marie se prend un dessert au skyr et Christophe tente un fromage local qui s’avère être un très bon bleu, genre roquefort ! L’addition grimpe (20.500 kr en tout) mais au moins, nous savons que nous ne ferons pas d’autre restaurant avant le dernier jour à Reykjavík.

Météo de la journée :
Magnifique lever de soleil, tout rouge, à 4 heures du matin, avant que se déversent de grosses pluies jusqu’à 9 heures du matin. La journée a globalement été belle (les essuies-glaces n’ont fonctionné que 10 minutes) même si nous nous sommes pris une averse pendant la randonnée, avant que le soleil revienne. Un peu de brouillard (ou nuages bas) sur la route n° 1, sur sa section non goudronnée mais grand soleil à Höfn !

Vendredi 17 juin : Beautiful icebergs...

Nous quittons le camping peu après 8 heures du matin, après avoir refait le plein d’eau potable. Nous passons aussitôt faire le plein de gasoil et le plein d’air (pour le pneu avant droit) à la station essence située en face du camping. En route pour la lagune de Jökulsárlón, nous croisons ensuite deux canards eiders, des mâles au plumage blanc et noir, posés sur la gauche de la route. Ils s’envolent vers la gauche lorsque nous arrivons à leur hauteur mais l’un des canards fait alors un brusque virage serré vers la droite, juste devant nous, à basse altitude, c’est à dire l’altitude de notre pare-chocs qu’il heurte violemment avant de passer sous le fourgon. Christophe, tout penaud, observe alors un grand nuage de plumes dans le rétroviseur. Cette tendance suicidaire semble être commune aux canards eiders car nous remarquons ensuite d’autres cadavres au bord de la route. Peu après, ce sont des agneaux qui tentent aussi de tester notre pare-chocs mais nous nous sommes méfiés (le comportement des agneaux est plus simple à comprendre : ils rejoignent leur mère, au plus vite, en cas de danger !).

Peu après, nous ne tardons pas à arriver à la lagune de Jökulsárlón. Impossible de remarquer aussitôt le changement d'ambiance par rapport au nord de l’île : le parking du site est bondé ! Certes, à Dettifoss, il y avait aussi du monde sur le parking mais les lieux possèdent aussi indéniablement une touche très "tourisme de masse" avec ces véhicules amphibies "promène couillons" qui embarquent les touristes par dizaines, tous affublés d'un gros gilet de sauvetage orange. Le pire est que ces engins ne s'approchent même pas du front du glacier (à raison car c'est assez dangereux si un énorme iceberg venait à se décrocher du glacier : la vague produite par la chute risquerait de submerger ces véhicules amphibies). Ils se contentent de s'approcher des icebergs isolés qui sont surtout présents juste à côté du parking, poussés par le courant qui les mène vers l'embouchure de la lagune.