Mardi 21 juin : (suite)

En passant sur la route n° 34, elle nous donne l'impression de traverser la mer, avec l'océan qui borde cette route pittoresque par la droite, et l‘estuaire d’une rivière qui la borde par la gauche.

Après avoir refait, certainement pour la dernière du séjour, des courses au supermarché Krónan de Selfoss (très bien ce supermarché) et refait le plein d'essence et d'air (mais, c'est certain que ce ne sera pas la dernière fois du séjour), nous entamons un programme un peu surprenant pour cette première journée d'été, jour de fête nationale en Islande. Notre but, rentrer le plus possible à l'intérieur de l'île, pour en avoir un aperçu, en n'empruntant que des routes goudronnées ! Pour cela, nous suivons la route n° 1 en direction de l'est, puis nous bifurquons sur la n° 30, puis la n° 32 qui se prolonge ensuite sur la route n° 26, jusqu'à ce qu'elle devienne la F-26, interdite à notre camping-car. C'est la présence de barrages hydroélectriques dans les parages qui nous permet d'aller si loin, ou presque, à l'intérieur de l'île.

Ce programme insolite nous permet alors de découvrir un magnifique panorama, depuis le haut d'un gros rocher, sur le volcan Hekla et le désert de pierres l'environnant, désert de pierres nervurés de multiples bras de rivière de couleur bleu turquoise. Au passage d'un petit pont, nous en profitons enfin pour faire des photos de lupins, ces fleurs violettes qui poussent partout en Islande (et qui fleurissent en juin). Autre curiosité de cet itinéraire : nous retrouvons le doux bruit que nous avons découvert au lac Mývatn, celui des moustiques et autres insectes qui viennent s'écraser (ou carrément s'incruster, nous ne sommes pas arrivés à les décoller au nettoyeur haute pression) par milliers sur le capot du fourgon. Notre escapade ne tarde pas à se terminer quelques kilomètres après une insolite station service perdue au milieu de rien, la dernière avant les prochains 243 km (que nous ne faisons donc pas). Après avoir fait demi-tour, nous remarquons une activité assez particulière : au milieu de ces déserts de pierres, dans ces champs de cailloux immenses, des tracteurs agricoles s'affairent ! Ils semblent récolter des cailloux et en remplir des gros sacs. Mais pourquoi ? Nous ne le saurons jamais. Ce mystère nous hantera à jamais, ou pas du tout .

De retour sur la route n° 32, nous nous arrêtons à la chute d'Hjálparfoss, une double cascade entourée d'orgues basaltiques (la rivière est même coupée en deux par des colonnes de basalte pour former la double cascade). Elle est magnifique, le courant est assez fort, il fait grand soleil, c'est bien mieux que la cascade de Svartifoss. C'était une bonne idée de faire cette petite escapade jusqu’au bout du monde de ce coin d'Islande.

Nous bifurquons ensuite sur la route n° 30 pour remonter vers le nord et après un petit tronçon non goudronné situé au dessus de Flúðir, nous ne tardons pas à arriver sur la route n° 35 qui mène tout droit aux chutes d'eau de Gullfoss. Nous comptons profiter du soleil pour refaire de meilleures photos qu'au second jour de notre séjour islandais. L'aspect des chutes est en effet bien plus extraordinaire que lors de notre premier passage, un arc-en-ciel se dessine majestueusement au dessus des chutes, ça valait vraiment le coup de revenir, même s'il y a bien plus de monde sur le site qu'un dimanche à 8 heures du matin.

Bien évidemment, nous repassons ensuite à Geysir où nous retournons au camping pour y passer la nuit. Quand nous arrivons à proximité de Strokkur, celui-ci ne tarde pas à nous montrer sa joie de nous revoir, avec une belle et haute éruption... D'accord, le geyser n'a éprouvé aucun sentiment à notre égard, mais nous, nous sommes bien contents de le revoir sous le soleil, même si quelques nuages ont attendu notre arrivée pour nous gâcher un peu le plaisir. Christophe grimpe alors sur la colline située à proximité du geyser pour tenter la photo d’une "grande éruption de Strokkur, sans nuage pour masquer le soleil". Et bien évidemment, c'est au moment où il renonce que les nuages décident de s'en aller définitivement... Les vacances, c'est vraiment trop dur .