Vendredi 6 avril : (suite)
Pour prendre le métro sans être trop mouillé, depuis le marché, il suffit de traverser l’avenue qui nous sépare de la station de métro "Cais do Sodré". Malheureusement, ça ne sera pas le cas pour rejoindre l’océanarium depuis la gigantesque station "Oriente". En ressortant du centre commercial "Vasco da Gama", nous ne savons pas où se situe l’océanarium et nous prenons en direction du nord, en tournant vers la gauche. Nous faisons alors le grand tour de la salle de spectacle située devant le centre commercial (tout le périmètre autour de cette salle est bouclé, un concert ou un match de sport va certainement avoir lieu ce soir) pour rejoindre la rive du Tage. Nous ne sommes alors pas plus avancés mais heureusement, à proximité, un policier s’est abrité de la pluie sous un grand porche pour triturer sur son smartphone. Il nous indique que l’océanarium est vers la droite.
Nous marchons alors dans cette direction quand un grand doute nous submerge d’une question primordiale : l’océanarium est situé au milieu d’un plan d’eau qui débouche sur le Tage, comme nous pouvons maintenant l’apercevoir, mais pouvons-nous y arriver en suivant la rive du fleuve ? De toute façon, comme tout le périmètre autour de la salle de spectacle est fermé, il nous faudrait revenir sur nos pas, jusque devant le centre commercial. Une passerelle en bois semble accéder directement de l’autre côté du plan d’eau, là où se trouve l’entrée de l’océanarium, mais le risque de se retrouver dans une impasse est loin d’être nul. Sous le déluge qui commence à bien tremper nos pantalons, nous voudrions pouvoir nous mettre au sec le plus vite possible : quelle route choisir, par la passerelle ou en revenant sur nos pas ? Nous essayons alors la passerelle et ce coup de poker s’avère payant, ouf !
En arrivant de ce côté de l’océanarium, nous débouchons sur l’entrée du personnel qui nous est logiquement interdit. Il nous suffit de faire le tour du bâtiment pour trouver l’entrée visiteur et la vision d’horreur d’hier se répète à nouveau (cette vision est assez récursive à Lisbonne) : la file d’attente pour acheter les billets d’entrée est gigantesque (mais à l’abri de la pluie). Ce matin, nous avions remarqué que beaucoup de touristes venaient d’arriver pour le week-end et comme il pleut, tout le monde a fait comme nous. Heureusement, la file d’attente pour les guichets automatiques est bien plus courte, nous préférons donc prendre celle-ci et l’attente est vite passée (en discutant avec un Réunionnais devant nous dans la file, qui est venu passé le week-end à Lisbonne avec sa copine belge).
Après avoir déposé nos vestes trempées dans un casier de la consigne de l’océanarium, nous passons aux choses sérieuses... La longue passerelle qui permet d’accéder au bâtiment principal situé au milieu d’un plan d’eau, débouche dans une salle ouverte sur le grand aquarium central de l’océanarium, salle où tout le monde se masse pour faire des selfies. Il faut jouer des coudes pour accéder assez près de la vitre de l’aquarium pour voir quelque chose ! Idem dans la salle suivante avec le bassin des pingouins. Le plus étonnant, ce sont les parents qui essaient de montrer les pingouins à leurs bébés en poussette : ils ne se souviendront de rien (ni la poussette, ni l’être dans la poussette). Pour le bassin de la loutre, cela se passe un peu mieux car celle-ci est discrète et les visiteurs se lassent.
En plus des touristes, il y a aussi des écoles, des hordes entières de petits écoliers portugais qui dévalent dans les couloirs obscures de l’océanarium. Le niveau sonore, dans cet endroit normalement dédié au monde du silence, est maximal (si en plongée, nous risquons un barotraumatisme, ici, c’est au sonotraumatisme que nous exposons nos oreilles) ! Pire, ce ne sont pas les gamins les plus bruyants mais leurs maîtresses : dès que le requin taureau se rapproche de la vitre du grand aquarium, l’une d’elles se met à hurler pour alerter ses écoliers. A titre informatif, il y a une vitre de plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur entre le requin taureau qui est moins méchant qu’il n’y paraît, et les gamins qui ne risquent donc rien.
Si on arrive à faire abstraction de toute cette foule bruyante, l’océanarium est toutefois très intéressant car il y a aussi du monde dans le grand aquarium central : balistes, carangues, platax, requin taureau, requins pointe noire, raie Manta, raies pastenagues, raie guitare, raie aigle et tout un tas d’autres poissons plus petits. D’après les panneaux explicatifs, nous devrions aussi voir des murènes mais celles-ci se font très discrètes. Disposés autour du grand aquarium central, d’autres aquariums, plus petits, abritent pleins d’autres espèces : méduses, anémones fluorescentes, hippocampes, etc... Plusieurs parties du globe sont représentées parmi les espèces nageant dans les différents aquariums : Océan Indien, Australie, Afrique du Sud, etc... L’océanarium propose aussi une exposition temporaire : un grand aquarium d’eau douce, tout en longueur, créé par un Japonais. Dans la grande pièce où se situe ce magnifique aquarium, une musique zen est diffusée mais celle-ci est largement couverte par le bruit des visiteurs...