Mardi 5 novembre : (suite)
Nous remontons ensuite les fleuves de gnous et de zèbres (impossible de donner une estimation du nombre d’animaux les composant, mais c’est vraiment très important) sillonnant les plaines parsemées de quelques bubales, pour rejoindre d’autres voitures de safari. Nous nous demandons alors pourquoi Khalid snobe les deux lionnes assises sur le côté droit de la piste, pour se stationner à gauche d’un buisson ? La réponse est fort simple : trois jeunes lions (des adolescents, ils n’ont pas encore atteint leur taille adulte mais ce ne sont plus vraiment des petits lionceaux) font la sieste sous l’arbre, presque aussitôt rejoints par leur mère et leur sœur. La mère se met alors à lécher l’un de ses petits qui se retourne aussitôt sur le dos. Ça reste des chats, on pourrait presque les deviner ronronner ! Après les lions, Khalid rejoint un autre attroupement de 4x4 qui assistent au bain de boue d'éléphants, dans une mare au bord de la piste. Plutôt que se jeter dans la mêlée (il y a bien une vingtaine de voitures autour des éléphants), Khalid préfère se stationner un peu plus loin sur la piste, à un endroit où nous avons une vue dégagée sur les pachydermes qui batifolent dans la mare de boue, mais aussi un endroit où nous voyons défiler juste à côté de nous, d’autres éléphants (avec des tout-petits) en train de rejoindre à leur tour la mare. Le positionnement est parfait car en allant au plus près des éléphants comme l'ont fait les autres chauffeurs, nous aurions eu du mal pour photographier cette cinquantaine d’éléphants.
Nous prenons ensuite la direction du "Serengeti Kati Kati Tented Camp" ("kati kati" veut dire centre et en swahili, langue où les mots sont facilement doublés comme "jambo jambo" ou "pole pole"). Nous commençons par déjeuner avant de rejoindre notre tente. Le serveur nous apporte pâtes, haricots, frites, sauce bolognaise pour les pâtes, etc... Bref, de quoi remplir une énorme assiette. Mais, une fois nos assiettes terminées, le serveur essaie de nous resservir en prétextant que le chef ne va pas être content si on ne finit pas les plats... Cela s’appelle du gavage ! Un peu de salade de fruits sera largement suffisant pour finir le repas.
On nous conduit ensuite à notre tente, la septième et dernière de la partie gauche du camp, vers le sud (il y en a 5 autres sur la droite). C’est une grande tente, entièrement toilée, y compris les WC et la douche, tous deux situés derrière un petit recoin équipé d’un lavabo. Pour les consignes de sécurité, nous devrons bien faire attention de refermer les fermetures éclair pour éviter qu’un serpent puisse entrer l’intérieur. Et la nuit tombée, nous devrons utiliser la lampe en mode clignotant pour demander qu’on vienne nous escorter. Pour la douche, il faudra demander 3 minutes avant, pour que quelqu’un vienne remplir le saut souple de 20 litres perché en haut d’un mat. Comme nous ne repartons en safari qu’à 4 heures de l'après-midi, nous en profitons pour nettoyer les objectifs des appareils photos qui ont pris pas mal de poussière ce matin, sur les pistes en tôle ondulée.
Dès le début du safari de l'après-midi, nous arrivons près d’une lionne qui venait de chasser. Elle a ramené un gnou tout frais à ses deux lionceaux, un petit mâle et une petite femelle, qui jouent en attendant que maman prépare le gnou (pendant qu'un vautour survole la scène). Les lionceaux doivent avoir dans les 2 ou 3 mois car, à un an, les lions ont déjà presque leur taille adulte. La lionne a commencé par manger l’arrière du ventre et dès que celui-ci est éventré, l’herbe contenue dans les intestins se déversent au sol. La lionne laisse alors la place à ses deux lionceaux qui entrent à l’intérieur de la carcasse pour en ressortir avec les babines pleines de sang. Nous découvrons ensuite un troisième lionceau venu se caresser contre sa mère. Cette petite famille est charmante, bien que cet avis ne doit pas être partagé par les millions de gnous (moins 1) qui peuplent le Serengeti à cette époque de l’année.