Jeudi 7 novembre : (suite)
Nous passons ensuite faire le plein de carburant (52 litres de diesel, pour 123.000 TZS, soit un peu moins d'un euro le litre), ce qui nous donne l'occasion de passer à côté d'un point d'eau où zèbres et gnous sont nombreux à venir s'abreuver. Khalid met ensuite le turbo pour rejoindre le camp suivant (un camp de luxe d'après ce qu'il nous dit) et sur la piste en tôle ondulée, c'est assez inconfortable. Heureusement que nous ne croisons pas trop d'animaux, à part quelques impalas lors de la traversée d'une rivière et une tortue léopard, car Christophe a modifié le réglage manuel de l'autofocus de son appareil photo lors de la séance avec le léopard et le mode automatique est loin de comprendre que la mise au point doit être faite sur la tête de la tortue, pas sur sa carapace !
Nous arrivons vers 13h20 au "Mbuzi Mawe Tented Camp" (qui est très surprenant pour un camp de toile, car justement, l'utilisation de la toile y est assez limitée). Visiblement, il nous attendait pour manger. Le service se veut stylé, avec des manières bien inutiles : servir un verre de Coca-Cola comme un verre de champagne "Dom Pérignon 1953" (cf. Goldfinger, un opus de la série "James Bond"), est assez ridicule ! Puis, si la soupe "légumes poulet" d'Anne-Marie est plutôt bonne, la soupe de concombres qu'a choisi Christophe est fade ! De même, si la perche du Nil que déguste Christophe en plat principal, est bonne, bien cuite, les pâtes carbonara d'Anne-Marie sont bien trop cuites et le cheddar fondu ferait mourir de rire le moindre italien... Mais c'est mangeable, le problème n’est pas là ! C'est surtout ridicule du fait que les assiettes ont été amenées avec des couvres-assiettes qui ont été enlevés devant nous sur la table... Nous aurions aimé plus de "al dente" et moins de chichi ! Quant aux boules de chocolat du dessert, nous hésitons à reprendre un verre de "Dom Pérignon d'Atlanta", tant celles-ci sont un peu étouffes-chrétiens...
Après le repas et les formalités d'enregistrement, on nous amène à notre tente, enfin, s'il est encore possible d'appeler cette chambre, une tente. Certes, trois murs sont encore en toile, ainsi que le toit, mais le sol est carrelé et la grande salle de bain, avec une grande douche, est maçonnée. Ici, nous ne sommes pas limités aux 20 litres du saut pour prendre une douche, l’eau chaude est à volonté ! Quant à l'électricité, il y a des prises partout dans la chambre. C'est joli, mais ça perd beaucoup de l'exotisme d'un vrai camp de toile comme le "Serengeti Kati Kati Tented Camp". Cela dit, la vue depuis la terrasse de la tente, sur les gros rochers est plutôt jolie et les buffles remplacent les gnous du camp précédent (et un buffle, ça fait moins de bruit que des gnous). Il faut juste faire attention aux damants des rochers qui gambadent autour de la tente. L'un d'eux, un petit, essaie même d'entrer dans la tente et Christophe doit le repousser avec le pied pour éviter qu'il parvienne à ses fins. Mais ces damants font un bon sujet pour permettre à Christophe de reconfigurer son autofocus (ce qui permet au passage de faire un peu le ménage sur les objectifs où la poussière commence à s'accumuler).
A 4 heures un quart, c'est reparti ! Khalid prend la direction du nord avant de bifurquer vers l'ouest : buffles, gnous, zèbres et posés sur de gros rochers tout ronds, deux oréotragues, des petites antilopes qui ressemblent presque à des dik-diks, en taille, mais qui ne possèdent pas des yeux aussi gros que les dik-diks. De plus, l'intérieur des oreilles des oréotragues est blanc zébré de noir (ou noir zébré de blanc). D'ailleurs en parlant de dik-diks, nous en croisons aussi un couple. Nous traversons ensuite une forêt qui semble décimée : tous les troncs des arbres sont cassés ! Aucune tempête n'est responsable de ces dégâts, ce sont juste les éléphants qui cassent les arbres pour manger les branches hautes, sans la moindre délicatesse (contrairement aux girafes). Nous ne tardons d'ailleurs pas à voir ces pachydermes à l'action, rien ne leur résiste ! Dans une vaste clairière, nous observons ensuite des topis avec des petits. Les impalas sont aussi présents en nombre dans les parages, bien plus qu'au centre du Serengeti où nous étions encore ce matin.