Lundi 11 novembre : (suite)
Ce lodge, bien situé sur les hauteurs de la vallée de la rivière Tarangire, aurait été bonne adresse pour y passer la nuit : très belle vue sur la rivière, avec des girafes remontant son lit asséché et des éléphants au loin (sans oublier le calao à bec jaune et les mangoustes naines qui rodaient dans les jardins juste devant le restaurant), repas tout à fait correct, vraies tentes et surtout, le Coca-Cola le moins cher des camps de la Tanzanie continentale (ex-Tanganyika) car la bouteille de 35 cl y est à 1 $US au restaurant (mais 2 $US au bar) ! Malheureusement, le lodge a l’air complet (nous pourrions certes raconter les mésaventures du lodge pour faire fuir les clients : Khalid nous a raconté qu’il y a quelques temps, un léopard avait tué un enfant et le lendemain de cet accident, un ouvrier s’était aussi fait attaquer).
A 15 heures, Anne-Marie passe aux toilettes (avec un détour par une extension particulière des toilettes qui s’appelle magasin de souvenirs où elle croise Khalid qui a tenu sa langue), pendant que Christophe rejoint le 4x4 pour repartir en safari. Notre chauffeur nous amène alors près de deux lions (un mâle et une femelle) en train de faire leur sieste sous un arbre. Ceux-ci ne bougent pas d’un poil, même pour faire ce que font régulièrement un lion et une lionne isolés du reste du groupe. Tant pis ! Nous les quittons ensuite pour rejoindre 4 lions (deux lionnes avec leur jeunes adolescents) qui sont (encore) en train de faire la sieste au bord de la rivière. Ils ne bougent donc pas trop, juste pour se remettre à l’ombre... Comme nous sommes un peu trop loin d’eux (même si Khalid tente un autre e pour essayer de mieux les voir), nous ne restons pas très longtemps.
Khalid nous amène ensuite (et enfin) près de quelques éléphants qui font la réputation de ce parc national. Mais 5 minutes après, nous nous joignons à un groupe de 4x4 arrêtés près d'un guépard qui avance dans la savane. Khalid doit réellement avoir un sixième sens car il se stationne pile à l’endroit où ce guépard se couche sur une petite butte de terre et se met à miauler. C’est une femelle et elle appelle son petit qui ne tarde pas à arriver. Il a encore de longs poils sur son dos, il est magnifique ! Malheureusement, la femelle (bien maigre) ne reste pas couchée et se remet à avancer parallèlement à la piste, avant de la traverser et de rejoindre la rive de la rivière toute proche. La horde métallique se déplace alors pour suivre ces deux guépards que nous perdons malheureusement de vue. La plupart des chauffeurs commencent alors à repartir mais nous restons dans les parages et nous retrouvons les deux félins qui ont traversé la rivière.
Les autres 4x4 reviennent alors vers nous, ce qui oblige Khalid à passer la marche arrière pour nous offrir un meilleur angle de vue. Après avoir bu au bord de la rivière et s’être couchés un long moment, les deux félins retraversent à nouveau la rivière mais cette fois, debout sur les sièges du 4x4, nous ne les perdons pas de vue (malgré les hautes herbes que traversent les guépards) et Khalid arrive à les suivre. La femelle cherche alors à retraverser la piste occupée par la horde métallique mais visiblement, les véhicules la trouble. Elle longe la piste pendant quelques mètres, avant de faire demi-tour pour tenter sa chance dans l’autre sens. Pendant moins d’une minute, les deux guépards sortent des hautes herbes, à 20 mètres de nous, ce qui permet à Christophe de déclencher 30 fois son appareil photo (sans toutefois passer en mode rafale). Nous sommes aux anges mais nous avons aussi un peu honte : si nous ne l’avions pas retrouvée, tous les 4x4 seraient repartis et elle pourrait chasser sans problème !
Après 3 quarts d’heure passés à observer les guépards, Khalid nous dit que nous devons y aller : 20 km nous sépare du lodge où nous allons passer la nuit (il est situé en bordure est du parc) et il faut y être arrivé avant la nuit ! Il passe alors le turbo et malgré la magnifique lumière du soleil couchant, nous ne nous arrêtons même pas pour prendre quelques photos. Certes, nous aurions pu repartir plus tôt et ainsi profiter de la bonne lumière pour photographier des girafes, mais en restant dans les environs des guépards, nous avons eu la chance de les photographier de près. Ainsi va le safari : il faut profiter de la chance qui s’offre à nous ! Quoiqu'il en soit, nous avions eu peur de nous ennuyer au Tarangire, après 5 jours passés dans le Serengeti, mais heureusement, ce n’est pas du tout le cas, même si aujourd’hui, nous avons vu plus de girafes et de félins que d’éléphants qui font pourtant la réputation du Tarangire.