Juste avant de nous envoler pour la Tanzanie en 2019, nous avions comme idée de partir en Egypte en 2020, pour enfin visiter les pyramides et Louxor au mois de mars. Mais Anne-Marie s'est souvenue qu'en mars 2006, nous avions évité la région à cause de la météo, car c'est la saison où souffle le khamsin, un puissant vent qui peut soulever des tempêtes de sable. Ça aurait été dommage de ne rien voir et de ne rien pouvoir photographier à cause de ce vent, lors de la visite, par exemple, du temple de Karnak. Il paraît qu'il ne souffle pas tous les ans mais nous ne comptions pas prendre de risque car ce vent pourrait, d'après une légende romanesque, souffler 50 jours et 50 nuits ! Quoi qu'il en soit, nous avons renoncé à cette destination pour le mois de mars (et comme pour nous donner raison, le 12 mars 2020, une grosse tempête de sable a en effet soufflé sur Louxor, elle n'a pas duré 50 jours et 50 nuits mais elle aurait très bien pu nous gâcher la visite).
Nous avons ensuite pensé au Costa Rica mais après quelques recherches, il s'est aussi avéré que mars n'est pas spécialement la bonne saison pour voir des tortues pondre sur les plages, aussi bien côté Pacifique qu'Atlantique (c'est la fin de la période de ponte de certaines espèces et le début pour d'autres, mais en aucun cas, mars n'est au plus haut d'une période de ponte). N'étant pas adeptes d'accrobranche, de promenade à cheval ou de surf (activités régulièrement proposées par les agences de voyage), nous avons pensé qu'il serait plus sage de remettre ce voyage à plus tard, en février ou avril d'une prochaine année ! De plus, après le budget dépensé pour le voyage en Tanzanie, ce n'était pas vraiment sage pour la santé de notre porte-monnaie de partir au Costa Rica (le fait de passer par une agence de voyage proposant autre chose que de l'accrobranche, risquait de nous coûter un prix certain, surtout avec la location d'un 4x4). Puis, la durée du vol pour le Costa Rica, 14 heures, alors que nous voulions aussi éviter des vols trop longs pour 2020, ne plaidait pas vraiment en faveur de cette destination.
Nous nous retrouvions donc sans idée de destination alors que nous étions rentrés de Tanzanie depuis 3 semaines, un comble pour nous ! Enfin, presque sans idée, car nous avions tout de même en tête notre destination quasi-habituelle pour mars, celle qui convient après un voyage onéreux comme la Tanzanie ou la Nouvelle-Calédonie, la destination où nous retournons régulièrement tous les 3 ans. Et justement, la dernière fois où nous y étions allés, c'était à cheval entre décembre 2016 et janvier 2017 ! Bref, la Guadeloupe, en mars, sans tous les touristes qui y partent en décembre, sans les Guadeloupéens trop excités au volant par les touristes qui roulent doucement, c'est presque le paradis pour aller plonger, tranquillement, dans la réserve Cousteau à Malendure !
Le 9 décembre 2019, Anne-Marie a vérifié les prix des billets d’avion avant d’envoyer un mail à "Fleur de Café", le gîte où nous étions allés en 2016. Nous avons reçu la réponse le lendemain : il ne restait plus que des disponibilités pour le bungalow de 4 places, le plus cher. Anne-Marie a donc recherché dans d’autres gîtes mais les problèmes de disponibilité étaient sensiblement les mêmes. Elle a donc finalement réservé le bungalow de "Fleur de Café" (au moins, nous savions à quoi nous attendre, sans mauvaise surprise). Dans la foulée, Anne-Marie a aussi acheté les billets d’avion et le 16 décembre 2019, elle finissait par réserver la location de voiture, en prenant soin de prendre une assurance complémentaire pour ne pas avoir une franchise trop importante. Nous nous faisions une joie de retourner en Guadeloupe car ça serait la période des défilés de la mi-carême !
Mais voilà, le voyage a été réservé en décembre 2019, pour un départ le 15 mars 2020. Pendant ce temps, un nouveau virus faisait son apparition à Wuhan, en Chine, et en février, des cas ont commencé à apparaître dans l'est de la France et le nord de la région parisienne. Début mars 2020, la Polynésie Française a instauré la présentation d'un certificat médical attestant de l'absence de symptômes pour pouvoir entrer dans le territoire (certificat parfaitement inutile car l'épidémie se propageait surtout par le biais de porteurs asymptomatiques qui ne présentent donc par définition aucun symptôme) et des déficients en neurones s'en prenaient aux touristes arrivant en Martinique en caillassant leurs bus... Comme aucun cas n'avait encore été découvert en Guadeloupe, nous gardions espoir et le 11 mars, pour éviter d'attraper le Covid-19 lors du vol, nous avons réservé des sièges "duo" (situés dans une rangée ne possédant que deux sièges) pour ne pas à avoir à côtoyer de voisin immédiat.