Mercredi 20 janvier : (suite & fin)
Nous voilà donc partis, de nuit, dans les virages de la route de la Traversée (la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de bouchon en sortant de l'aéroport) et de la route littorale avant d'arriver à Malendure. Après nous être trompés de direction au croisement situé juste après l'hôpital (et avoir fait un petit tour inutile dans le quartier), nous arrivons à 23 heures précises, heure de Guadeloupe, à "Fleur de Café" où Ellen nous attend. Le repas que nous avions commandé avant de partir nous attend aussi dans une boîte isotherme mais, à cette heure tardive, nous n'avons pas faim (nous goûtons juste une toute petite larme du planteur, pour fêter notre arrivée en Guadeloupe). Nous avons juste hâte de nous coucher. Nous nous mettons au lit à 4h46 du matin, heure de métropole, soit 22 heures et 16 minutes après la sonnerie du réveil, hier matin, mais nous sommes très heureux d'être enfin arrivés en Guadeloupe !
Jeudi 21 janvier : Pas de contrôle !
Il a dû faire 24 °C au plus froid de la nuit mais un simple drap n'a pas suffi pour nous réchauffer et nous avons donc eu froid ! Du coup, nous installerons les couettes de la chambre d'enfant sur notre lit pour les nuits prochaines. A cause de notre arrivée tardive hier au soir, et contrairement à nos habitudes qui consistent à nous lever à 6 heures du matin (décalage horaire oblige), nous glandons un long moment au lit avant de nous lever et de déjeuner. De toute façon, il nous fallait attendre l'ouverture du supermarché de Malendure car, auto-isolement oblige, nous n'irons pas faire nos courses au marché de Basse-Terre comme nous en avions pourtant l'habitude.
Nous profitons d'ailleurs de ce moment avant le petit-déjeuner pour prendre la température locale quant à ce fichu auto-confinement prophylactique. Justement, le préfet a déclaré hier dans les médias qu’il comptait sur la responsabilité des voyageurs car ce n’est qu’un engagement sur l’honneur qui ne peut être contrôlé par les forces de l'ordre et sanctionné en cas de non-respect ! Nous comprenons bien que les autorités veulent protéger la population guadeloupéenne du virus car les capacités hospitalières sont limitées en Guadeloupe, mais sincèrement, quelle différence, en termes de propagation du virus, y a-t-il entre une personne arrivée sur l'île dimanche dernier, avant l’application de cette nouvelle mesure, et une autre personnes arrivée mercredi ?
Si la personne arrivée le dimanche est "négligente" vis-à-vis des gestes barrières, ou qu'elle utilise régulièrement les transports en commun pour se rendre à son travail, elle est potentiellement bien plus propagatrice du virus que celle arrivée trois jours plus tard, respectant scrupuleusement les mesures de distanciation sanitaire et télétravaillant depuis plusieurs semaines.
Certes, hier, nous avons pris un taxi, puis deux avions, mais dans les 80 jours précédents ces vols, nous ne sommes pas allés boire l’apéritif chez des amis, ni manger avec des parents et nous avons encore moins arpenté les allées d’un centre commercial. Nous sommes restés tous les deux chez nous, seuls. A part hier, nous n’avons pas pu être contaminés juste avant ou après le test RT-PCR que nous avons fait lundi dernier (de plus, ça serait étonnant, vu notre âge et notre profil, que nous développions une forme asymptomatique de la maladie) ! Cette pseudo-septaine n'est qu'une sorte de punition collective, une mesure abusive comme tant d'autres qui nous sont imposées depuis presque un an, mesures que nous avons pourtant scrupuleusement respectées jusque maintenant alors que ce n'est pas le cas de tout le monde.
De plus, nous n’avons pas pris plus d’une semaine de vraies vacances depuis novembre 2019, même si nous avons tout de même pris des congés, mais en restant chez nous, sans vraiment nous changer les idées car les prophéties apocalyptiques des épidémiologistes restaient toujours à portée de clic. Si nous restons auto-confinés au bungalow, même en profitant de la piscine, la tablette restera à portée de main, avec internet. Nous continuerons alors à nous prendre la tête avec les trop nombreuses incertitudes sur le futur (quelle sera l’efficacité des vaccins sur les variants ou quels seront les impacts de la crise financière qui se profile derrière la crise sanitaire ?).
Nous décidons donc que nous n’irons bien évidemment pas sur les marchés ou autres lieux regroupant un large public, que par la force des choses, nous n'irons pas non plus prendre l'apéritif chez des amis ou des parents sur l'île, mais il est hors de question que nous restions enfermés, assignés à résidence ! Nous sortirons donc tous les matins du bungalow pour nous isoler, bien évidemment masqués, sous 20 mètres d’eau (ou plus), lors de la plongée de 8 heures du matin, avant de revenir au bungalow vers 10 heures du matin (rien ne nous interdit de faire la grasse matinée jusqu’à 10 heures du matin, en coupant le téléphone pour éviter d’être réveillé par quelqu’un nous appelant de métropole sans faire attention au décalage horaire).