En Bretagne, il fallait envisager de rencontrer les 4 saisons dans la même journée, un peu comme en Irlande ou en Islande. Mais un bon moyen d'esquiver tant bien se peut les effets néfastes d'une météo capricieuse, était d'éviter prendre une location à un endroit fixe et de migrer au gré de la météo comme nous l'avions fait en Islande, en louant un camper, c’est-à-dire un van aménagé ! De plus, si la location de ce van débutait à Toulouse (bien que le forfait kilométrique soit limité à 300 km par jour de location), nous pouvions prendre nos vélos pour visiter l'île de Groix ou Belle-Ile-en-Mer (nous n'allions pas prendre les ferries avec le van). Cela nous semblait jouable !

Malheureusement, en nous prenant quasiment à la dernière minute, nous avons eu un problème de disponibilité pour la garde de nos chats. Nous ne pouvions finalement pas partir avant le 26 septembre au matin et nous devions impérativement être de retour à Toulouse le 8 octobre. Nous ne pouvions donc partir que 12 jours, avec la première journée un peu écornée car nous ne pourrions pas partir de bonne heure le dimanche matin. La dernière journée serait aussi écourtée puisqu'il fallait rendre le van dans les horaires d'ouverture des bureaux du loueur. Pour rejoindre la Bretagne, il aurait fallu en plus décompter deux jours pour la route, il ne nous serait donc resté qu'un peu moins de 10 jours sur place. Christophe a alors eu l'idée de partir avec un van en Catalogne qui était une destination intéressante pour les points suivants :

- la proximité avec Toulouse (bien qu'au-delà de la frontière française pour un tout petit peu d'exotisme),

- des parcs naturels que nous voulions visiter depuis longtemps (le parc national d'Aigüestortes et le parc naturel de la "Zona Volcànica de la Garrotxa", entre autres),

- la météo devait logiquement y être bien meilleure qu'en Bretagne,

- une gastronomie alléchante (entre galette de sarrasin jambon-œuf-fromage et "sepia a la plancha", le choix était vite fait ) et moins chère qu’en France,

- la situation sanitaire s'y était grandement améliorée depuis la fin juillet, comme dans toute l'Espagne (de toute façon, le risque de contamination est amplement moins important en randonnant seul, même du côté espagnol des Pyrénées, qu'en faisant la fête dans n'importe quelle station balnéaire française),

- aucun besoin de test de dépistage au Covid-19 ou de remplir divers formulaires pour une arrivée par la route (juste le pass sanitaire européen suffisait), idem pour le retour en France (ou presque),

- le carburant moins cher qu’en France (entre 10 et 20 centimes par litres, soit entre 5 et 10 euros par plein, c'est-à-dire, un très bon tapas en plus),

Anne-Marie a trouvé l'idée séduisante mais elle a aussitôt renchéri en proposant une escapade au Pays Basque (espagnol), en allant peut-être même jusqu’en Galice si nous avions le temps. La météo du Pays Basque risquait d'être aussi arrosée qu'en Bretagne (peut-être un peu moins grâce à sa latitude, mais la région est tout de même très verte et si la végétation pousse aussi bien, c'est qu'elle est régulièrement arrosée par la pluie venant de l'Atlantique, comme en Bretagne), mais nous ne connaissions pas du tout cette contrée espagnole, ce qui était un gros plus. Puis, si la météo n'était vraiment pas complaisante au Pays Basque, nous pourrions toujours mettre cap à l’est pour nous réfugier en Catalogne !

Le 9 septembre, nous avons donc réservé un van aménagé à partir du samedi 25 septembre (ça nous laisserait alors tout le samedi après-midi pour l'équiper en fonction de la place de stockage disponible et ainsi être prêt à partir le dimanche 26 après avoir déposé nos chats à la pension) et le samedi suivant, nous sommes passés en librairie acheter des guides de voyage sur l'Espagne du Nord, de la Galice à l'Aragon (ne pas confondre avec l’un des guerriers du "Seigneur des Anneaux" ). Ces guides nous ont permis de construire un programme de visites indicatif que nous modulerions en fonction de la météo (afin d'éviter de randonner sous la pluie ou de visiter un musée un jour de grand soleil), en privilégiant les espaces naturels au détriment des zones urbaines. Nous avons donc retenu :

- le parc national d'Ordesa et "Monte Perdido" en Aragon,

- le désert des "Bardenas Reales" en Navarre,

- la ville de Bilbao au Pays Basque et son musée Guggenheim (du moins, pour l'extérieur),

- l'ermitage de "San Juan de Gaztelugatxe" sur la côte,

- la route du flysch (sentier de randonnée de 15 km) dans le géoparc de la côte basque entre Deba et Zumaia,

- et enfin, la ville de "San Sebastián".