Samedi 21 octobre : (suite)

Après une visite relativement rapide de la Terre des 7 Couleurs, nous retournons à la cascade de Chamarel (ceux qui ont conçu la route, n'ont pas spécialement prévu que l'on pourrait effectuer la visite dans ce sens). Bien évidemment, à cette heure de la matinée, la cascade, réduite à un relativement fin filet d'eau, est en plein contre-jour depuis les points de vue situés à l'ouest de la cascade, mais nous avons préféré privilégier la belle lumière pour la Terre des 7 Couleurs. Cependant, cette contrariété lumineuse ne gêne pas les bougres de Narcisse technophiles pour leurs selfies. 13 ans après la Croatie où nous avions assisté à des poses alambiquées en la matière, nous découvrons la nouvelle mode : le selfie de dos (ou presque car c’est difficile de faire soi-même un selfie de dos) ! Cela doit certainement donner un résultat vraiment pas terrible avec le contre-jour, sûrement un truc avec la cascade en surexposition sur la photo. Mais la cascade est bien évidemment secondaire pour un bougre de Narcisse technophile. Et quand débarque un groupe d'Allemands ("eine group foto", ce n'est pas de l'allemand ? ; ce n'est pas de l'anglais en tout cas), l'accès à la rambarde du premier point de vue devient impossible ! Nous passons donc au second point de vue où d’autres bougres de Narcisse technophiles sont aussi en train de réaliser des selfies. Allez, cool, zen, Lexomil (et ti’punch) !

En ressortant du parc de Chamarel, "Google Maps" veut nous faire tourner à gauche dans ce qui semble être un chemin de terre sans issue (et c’est bien un chemin de terre sans issue sur "Open Street Map"). Nous continuons donc tout droit pensant déclencher un recalcul et donc l’élaboration de consignes de direction plus claires, mais l’application ne recalcule rien. Nous pensons alors que nous n’avions pas compris la manœuvre précédente et que nous sommes sur le bon chemin. Mais au bout d’un moment, Christophe commence à trouver étrange que la route ne fait que descendre vers la mer, alors que nous sommes censés traverser le parc national des gorges de Rivière Noire, c’est-à-dire rester à une certaine altitude, bien au-dessus du niveau de la mer. Anne-Marie découvre alors que le téléphone ne capte plus la 4G. Ceci explique peut-être l’absence de recalcul ? Quoi qu’il en soit, demi-tour donc, 10 km parcourus pour rien !

De retour à Chamarel, "Google Maps" retrouve de la 4G et ses esprits... Ou presque car l’application veut à nouveau nous faire emprunter le chemin de terre ! Anne-Marie démarre alors la navigation sur maps.me qui ne veut heureusement pas que l’on emprunte ce foutu chemin de terre. "Google Maps" sans 4G ne semble pas être bien fiable... Heureusement, nous finissons par retrouver la route de Plaine Champagne, celle qui traverse le parc national d’est en ouest.

Nous nous arrêtons ensuite au point de vue sur les gorges du parc national, lieu avec plein de monde, des singes, des boutiques à touristes qui vendent des sacs fabriqués à Madagascar, etc... Cette halte nous permet cependant de décompresser car nous avons eu l’impression que tout le monde roulait au milieu de la route dans les virages, les taxis (dont on pourrait croire que les chauffeurs mettent la pression sur les voitures de location facilement identifiables grâce à leurs plaques d’immatriculation), les bus, les vélos (l’un a failli finir sur notre capot car il n’était pas au milieu de la route mais complètement à droite dans une épingle, ce qui fait un peu désordre dans un pays où l’on roule à gauche) et les Guadeloupéens... Euh, des Guadeloupéens ? Ceux qui ont décroché la palme du plus mauvais conducteur de la planète en 2016, en doublant sans visibilité au volant de leurs berlines teutones pétaradantes ? Certes, il y a fort peu de chance que des Guadeloupéens soient présents en nombre sur l’île Maurice ou que des Mauriciens aient passé leurs permis de conduire en Guadeloupe, mais les mêmes marques de voitures produisent les mêmes abrutis au volant ! Depuis ce matin, nous avons tout de même vu de sacrées conneries au volant, en particulier des dépassements sans visibilité alors que nous arrivions en face. Espérons que les Mauriciens ne décrochent pas la palme détenue par les Guadeloupéens !