Samedi 21 octobre : (suite)
Nous nous rendons ensuite au parking de la cascade Alexandra où nous nous équipons pour la randonnée jusqu’à la cascade 500 pieds. Avant de débuter la randonnée, nous nous rendons tout de même au point de vue sur la cascade Alexandra mais il n’y a pas beaucoup d’eau et même depuis le haut d’une plate-forme surélevée en bois, nous avons du mal à la voir au travers de la végétation. Le début de la randonnée ne présente quasiment pas de dénivelé, le sentier est pratiquement plat, mais nous ne tardons pas à arriver à une section qui descend de manière très abrupte. Il faut s'accrocher aux troncs des arbres ou à leurs racines pour ne pas tomber car l'état du sentier est vraiment très mauvais. C'est difficile de voir où poser les pieds de manière fiable car, en plus, la terre est assez glissante. Alors que le sentier commence à présenter moins de difficultés, nous arrivons à un gué, très encaissé au fond d’un ravin formé par le lit de la rivière. Là, il faut carrément descendre sur les fesses pour rejoindre le bord de la rivière. Et après avoir franchi le gué, heureusement au sec en passant d'un rocher émergeant de l'eau à un autre (les bâtons de marche sont alors bien utiles pour s'assurer), il faut escalader quelques rochers pour ressortir du ravin.
Après le gué, nous ne tardons pas à arriver en haut de la cascade 500 pieds. Celle-ci s’écoule donc sous nos pieds, c’est un peu, voire très, frustrant. Sur les cartes, le sentier semble retraverser la rivière avant une improbable descente abrupte sur la rive gauche mais c’est raisonnablement impossible de continuer plus loin, d’autant plus que le haut de la cascade est en (léger) surplomb au-dessus du vide et que ses abords forment une falaise qui tombe à pic. Pour tenter de continuer sur cet hypothétique tracé du sentier, il faudrait avoir un parapente ! D’ailleurs, un drone serait utile pour photographier la cascade, de plus de 100 mètres de haut, car il est quasiment impossible de la photographier depuis l’endroit où s’arrête raisonnablement le sentier de randonnée. En plus, des bougres de Narcisse technophiles ont été capable d’atteindre cet endroit et ils posent de dos, assis tout au bord de la cascade... N’ayant pas envie d’avoir quelqu’un sur nos photos, nous essayons d’être patients. Mais attendre qu’une éclaircie passe pour éclairer la cascade et qu’il n’y ait personne sur la photo, est mission impossible, même Ethan Hunt n’y serait pas arrivé !
Après une longue attente, nous finissons par abandonner. Des bougres de Narcisse technophiles sont bien repartis mais il continue d’arriver d’autres randonneurs et il doit bien y avoir des adeptes de Narcisse dans le lot. Sur le chemin du retour (c’est finalement bien plus simple de remonter que descendre la section difficile du sentier), nous ne croisons pas grand monde. Si nous avions été un peu plus patients, peut-être que nous aurions pu prendre les photos que nous voulions, mais ce sont les nuages qui nous auraient alors ennuyés en masquant le soleil. Nous avons mis une heure pour descendre jusqu’à la cascade 500 pieds et finalement, il nous faut aussi une heure pour remonter. La randonnée n’était pas si difficile mais un Coca-Cola bien frais nous redonne des forces. Christophe l’a acheté au vendeur de glaces stationné sur le parking de la cascade Alexandra. Christophe lui a demandé s’il parlait français (parce qu’hier au soir, les serveurs du restaurant ne parlaient pas français) et le vendeur lui a répondu, en rigolant, qu’il parlait, comme tous les Mauriciens, français, anglais, chinois, indien, etc... Les Mauriciens ne sont pas les dieux du volant mais leur bonne humeur fait plaisir.
Pour éviter de reprendre la route de Plaine Champagne et ses virages (et les dépassements sans visibilité des spoutniks à roues), nous décidons de rentrer par le centre de l’île, par Vacoas-Phœnix. C’est alors que "Google Maps", pourtant connecté en 4G, décide de nous faire emprunter la "Holyrood Road" qui est en travaux, état que ne connaît visiblement pas l’application. Et malheureusement, comme nous devons dévier de l’itinéraire indiqué, "Google Maps" nous demande sans arrêt de tourner dans de très étroites rues à double sens pour nous faire revenir sur "Holyrood Road". Ne sachant quelle route emprunter avec certitude, nous essayons de suivre un grand axe, ce qui nous mène à la ville de Quatre Bornes complètement embouteillée... Là, c’est le cauchemar absolu avec toutes ces voitures, ces chauffeurs qui s’arrêtent n’importe, d’autres qui doublent à tout prix... Heureusement, au bout d’un moment, "Google Maps" reprend ses esprits et finit par nous indiquer un itinéraire judicieux !