Scout toujours ?

Article n° 51, publié le 7-Décembre-2013, par Christophe.
Catégorie(s) : conseils aux voyageurs.

BD Camping 1

BD Camping 2

BD Camping 3

Planter sa tente (c'est-à-dire le truc en toile, tendu par des arceaux et retenu au sol par des sardines, truc dans lequel on dort sur un tapis de sol ou un matelas pneumatique) est-elle la solution la moins chère pour se loger en vacances ? Quid des bungalows et des mobile-homes, voire des tentes meublées (parfois appelée «écolodges», tout un programme) qui sont de plus en plus fréquents dans les campings ? Je vous propose donc de faire un petit tour d'horizon du camping en France (et Navarre) mais aussi des pays où nous avons campé.

D'abord, commençons par le camping sauvage qui consiste à planter sa tente en dehors d'un lieu réservé à cet usage. En France (ou ailleurs), il faut savoir que cela n'est pas possible partout : déjà, au minimum, il faut l'accord du propriétaire du terrain (ou du maire s'il s'agit d'un terrain communal) où vous comptez planter votre tente. Dans les parcs nationaux (en montagne), le camping sauvage est très réglementé, voire carrément interdit. Il en est de même si vous comptez planter votre tente dans les dunes près d'une plage, cela est très rarement autorisé pour préserver les dunes en question.

Donc, si l'on ne veut pas se mettre hors la loi ou rechercher dans le cadastre les propriétaires des terrains, le plus simple est de se rabattre sur les campings. Commençons par la France, l'offre y est assez pléthorique : camping municipal, camping à la ferme, camping «étoilé» proposant divers services plus ou moins élaborés (piscine à vagues, toboggan aquatique, jacuzzi, sauna, etc...) ou encore, camping naturiste (ce qui permettra à cet article d'être visité par un grand nombre de mateurs qui seront forcément déçus ; au fait, pour ceux qui ne sauraient pas ce qu'est un corps humain, je leur propose de lire l'article suivant sur Wikipédia, tout en se munissant au préalable d'un paquet de mouchoirs en papier car cela risque de finir en «Rhââ Lovely» comme dirait un personnage de Gotlib : http://fr.wikipedia.org/wiki/Corps_humain ;-)). En fonction de la catégorie du camping, des services proposés et de sa position géographique, le prix varie énormément : il n'est pas le même pour un camping municipal dans le Cantal que pour un camping 3 étoiles de Palavas-les-Flots. Pourtant, l'un ne proposant qu'une soixantaine d'emplacements au bord d'un petit ruisseau, me semble beaucoup sympathique que celui de 600 emplacements (avec une piscine équipée de 6 toboggans) sur les rives de la Méditerranée.

Exemples de prix d'une nuitée pour deux personnes (avec une voiture) sur un emplacement simple en ultra-haute saison (c'est-à-dire, les deux premières semaines d'août) :

• Camping municipal au pied du Puy de Sancy : 10 euros (semaine : 70 euros)

• Camping à la ferme à Biscarosse : 11 euros (semaine : 77 euros)

• Camping 3 étoiles à Palavas-les-Flots : 36 euros (semaine : 252 euros)

• Camping 4 étoiles au Pyla-sur-Mer : 38 euros (semaine : 266 euros)

• Camping 5 étoiles à Biscarrosse : 50 euros (semaine : 350 euros)

A part le camping dans le Cantal (très belle région où l'on peut faire de jolies randonnées, mais parfois un peu humide et très rafraichissante), le camping n'est pas toujours bon marché mais ce n'est rien comparé au prix de la location d'un bungalow dans le camping 3 étoiles de Palavas-les-Flots : 910 euros la semaine (en ultra-haute saison) pour un bungalow de 34 m² ! Même si on se rabat sur une solution moins onéreuse, par exemple, une tente meublée dans le camping 5 étoiles de Biscarrosse, ça fait quand même 742 euros la semaine (toujours en ultra-haute saison). Si on compare ces prix avec celui d'une location d'une semaine d'un «grand» appartement (tout confort avec terrasse, cuisine toute équipée, séjour avec télé, chambre à coucher et salle de bain) à Malendure en Guadeloupe (en pleine saison), la différence de prix permet de payer la location de voiture (catégorie A) et une partie plus ou moins importante d'un billet d'avion pour la Guadeloupe. C'est aberrant, n'est-ce pas ? Franchement, si on vous propose de choisir entre la piscine à toboggan du camping à Palavas-les-Flots et les eaux chaudes de la mer des Caraïbes, que préférez-vous ?

Bien sûr, chacun fait, fait, fait ce qui lui plait, plait, plait, mais à 5 heures du matin, je préfère me lever pour prendre un vol vers la Guadeloupe plutôt que de rentrer ivre d'une boîte de nuit de Palavas-les-Flots. La plupart des gens pensent que le bungalow à Palavas-les-Flots est une solution moins onéreuse que partir en voyage, mais ils oublient juste de comparer les prix et ils évitent aussi généralement de comptabiliser les à-côtés, comme justement les sorties en boîte de nuit où pour le prix d'une bouteille de whisky (sinon, comment expliquer que des gens soient capables de danser sur des musiques nazes dans une atmosphère confinée ?), on peut finir de payer le premier billet d'avion pour la Guadeloupe. Bien sûr, pour une famille avec des enfants, le prix des billets d'avion va leur être prohibitif mais ils vont avoir d'autres frais comme des entrées au parc d'attraction du coin (sucer des glaces à l'eau en regardant passer les bateaux comme le faisait Michel Jonasz dans son enfance, ne semble plus être de mode)... Je ne vais pas m'amuser à faire les calculs mais ça vaudrait peut-être le coup, non ?

Laissons de côté ces considérations financières pour faire un petit tour de la planète. Commençons par les Etats-Unis et le Canada où les campings, dans les parcs nationaux, sont exceptionnels : très larges emplacements en pleine nature, distants les uns des uns (impossible d'entendre un voisin ronfler) et équipés d'un endroit pour faire du feu, sanitaires propres, c'est le top du top pour le prix du camping municipal dans le Cantal. C'est pour moi la meilleure façon de se loger lorsqu'on visite les parcs nationaux de ces pays parce que l'on reste justement à l'intérieur des parcs. Il peut, par contre, y avoir quelques désagréments avec les petites bébêtes comme les moustiques ou les ours. Pour les premiers, un répulsif est bien utile et pour les seconds, il suffit de suivre les recommandations inscrites à l'entrée du camping : pas de nourriture dans les tentes ! Notez qu'un écureuil peut aussi abimer votre tente pour aller chercher de la nourriture à l'intérieur de celle-ci. Les campings proposent généralement des «armoires» où vous pourrez stocker votre nourriture sans problème.

En Afrique australe (Namibie, Botswana et Afrique du sud), c'est quasiment le même topo qu'aux Etats-Unis / Canada, les ours en moins et parfois, des sanitaires exceptionnels en plus ! Attention toutefois pour le parc national de Moremi au Botswana où les conditions de camping sont assez rudes et où les lions et les hyènes remplacent les ours... (de toute façon, camper à Moremi ne s'improvise pas). Le camping est vraiment une très bonne solution pour se loger à faible coût dans ces pays africains.

En Jordanie, nous avons dormi dans des campements bédouins plutôt bien équipés. Ces campements ne sont pas aussi bien qu'un camping en Amérique du nord ou en Afrique australe mais tout de même bien mieux qu'un camping à Palavas-les-Flots.

Passons au «beaucoup moins bien» avec le Kenya : le pays est tourné vers un tourisme de luxe en lodge, les campeurs sont négligés, voire carrément méprisés ! Des solutions de logement en camp de toile sont bien proposées mais leurs tarifs sont à peu près identiques à ceux des lodges. Nous y avons pourtant campé, en tente igloo, mais les conditions étaient souvent très difficiles.

Autre pays qui n'est pas au top côté camping : le Chili ! Le Chilien en camping (tout comme le Français après l'apéro au pastis) est assez bruyant, voire très bruyant, la solution du camping au Chili n'est vraiment une bonne idée car on peut trouver des pensions de famille, les «residenciales», qui permettent de se loger pour assez bon marché. De plus, il est assez difficile de trouver des campings au Chili (et avec des sanitaires propres, ça semble encore plus rare). Dans les parcs nationaux, il y a parfois quelques emplacements à côté des refuges (de la Conaf) mais vue l'altitude (4.000 et quelques mètres) et les températures qui règnent à ces altitudes, il faut se préparer à gratter la glace sur la tente le lendemain matin.

Notons aussi qu'il est pratiquement impossible de camper, en tente, aux Antilles et en Guyane notamment à cause de l'humidité mais aussi, pour la Guyane, à cause des serpents, mygales ou scorpions. Pour ce DOM, la solution est de dormir en hamac dans des carbets (parfois municipaux). Pour l'Ecosse et l'Irlande, nous sommes passés devant de magnifiques campings où il est possible de planter sa tente sur de l'herbe bien verte et bien grasse... Mais si l'herbe est si verte, c'est qu'il pleut beaucoup ! Le B&B me semble alors une meilleure solution, en tous cas, bien moins humide !

En conclusion, le camping est une très bonne solution pour se loger, surtout si ça coûte autour des 10 euros la nuit pour deux personnes. Plus cher, il peut rentrer directement en concurrence avec d'autres solutions d'hébergements, ce n'est donc pas la peine de mal dormir sur un tapis de sol qui ne sera toujours pas assez épais. De toute façon, à moins que vous soyez adepte inconditionnel du camping en toutes circonstances, le mieux est de toujours préparer ses vacances ou son voyage et de rechercher les solutions d'hébergement possibles, sans a priori : chambres chez l'habitant, chambres d'hôte, gîtes, etc...

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