Article n° 181, publié le 3-Avril-2021, par Christophe.
Catégorie(s) : environnement, réflexions diverses.
La France compte 101 départements. Nous connaissons assez bien certains départements d'Outre-mer comme la Guadeloupe ou l'Ile de la Réunion, ou les départements proches de la Haute-Garonne (Ariège, Aude, en poussant même jusqu'aux Landes et la Dordogne), mais nous ne connaissons pas du tout, ou très peu, certains départements français pourtant situés à quelques centaines de kilomètres de Toulouse. Je reconnais que certaines régions françaises de métropole ont vraiment d'énormes attraits touristiques comme la Corse, l'Auvergne, la Savoie ou la Bretagne... Par exemple, j’ai passé mon niveau 1 de plongée en Corse, à Cargèse, où l'eau était transparente et poissonneuse, et j'ai profité de ce séjour pour visiter les calanques de Piana qui offrent des paysages exceptionnels, mais je n'y suis jamais retourné, ce qui est, je l'avoue, une grosse erreur car cette île est, je n'en doute pas, de toute beauté. Alors, pourquoi ne pas visiter les régions françaises et leur préférer des destinations lointaines, quitte à balancer des tonnes de CO2 dans l'atmosphère ? Le sujet de cet article a déjà été abordé lors de précédents articles, mais je vais essayer d'approfondir la réponse car cela me semble important. Puis, n'aimant pas être considéré comme un pestiféré détruisant la planète, j'ai surtout envie de contredire la tendance actuelle qui consiste à visiter l'ensemble des départements français en vélo pendant ses vacances, pour lutter contre le réchauffement climatique (ce qui est une utopie totale tant que John Smith de Wichita, Kansas, USA, continuera d'utiliser son gros pick-up V8 pour aller chercher sa pizza ; sujet déjà abordé lors de précédents articles), trouvant mille et un intérêts à rencontrer Alsaciens, Creusois ou Palavasiens...
Dans un article publié l'année dernière, j'ai évoqué Palavas-les-Flots, ville balnéaire dont j'ai peu d'estime car, bien que j'apprécie la plage sous certaines conditions, le combiné «plage et boîte de nuit» ne m'attire pas du tout, tout comme le combiné «pastis et pétanque» (pas par snobisme de ma part, mais en signe de révolte envers la tyrannie des buveurs de pastis qui considèrent leur boisson comme la meilleure au monde). En vacances, je veux voir de belles choses, comme des animaux sauvages, des paysages escarpés ou des monuments millénaires, mais je n'ai absolument pas envie de passer la totalité de mes vacances à lancer des boules en fer ou boire de l'alcool sans modération (ce qui est dangereux pour la santé) et le cuver ensuite sur une plage ! Ces activités sont peut-être conviviales, mais je suis un sauvage et il me faut surtout de la nature ! Et je rajouterai même, il me faut aussi de l'authentique comme dirait Jean de Florette : les parcours d'accrobranche, ce n'est pas la nature, même si les arbres sont authentiques. Dans la nature authentique, il n'y a pas de pont de singe fait de câbles en acier entre les arbres mais il y a des animaux, plus ou moins difficiles à observer. Idem pour tout ce qui est «musée de reconstitution» où sont exposés trois bouts de silex entre des mannequins de plastique, couverts de peaux de bête synthétiques, reconstituant une scène de chasse au tigre à dents de sabre : sans intérêt ! Quant aux fêtes folkloriques, où l'on peut voir une poignée de nostalgiques d'un temps qu'ils n'ont pas connu, défiler en habits folkloriques, au milieu de touristes en T-shirts et jeans, vous voulez vraiment savoir ce que j'en pense ? Si j'évite d'aller visiter un faux village Massaï en Tanzanie, ou d'assister aux USA à un «pow wow» où les tenues traditionnelles sont faites de tissus synthétiques «Made in China», ce n'est pas pour aller voir des Alsaciennes décorés des mêmes tissus que les Indiens d'Amérique. Tout ça, c'est du toc, même si certains voient en ces fêtes folkloriques un attachement culturel et par un raccourci tortueux, de l'authenticité ! Pour moi, l'intérêt touristique d'une région est proportionnellement inverse au nombre de parcours d'accrobranche et de «musées de reconstitution» présents sur le territoire en question et au nombre de fêtes folkloriques organisées sur ce même territoire ! Exit donc un grand nombre de régions françaises...
Et oui, je suis un sauvage et, qui plus est, complètement déraciné (mais je n'en souffre pas, mais alors pas du tout par rapport aux êtres grégaires qui déblatèrent souvent sur ce sujet dans les documentaires télévisuels). Cependant, j'ai quelques radicelles en Guyane, région dont je ne suis pourtant pas originaire mais où j'ai découvert la liberté. Cela explique mon attachement aux départements d'Outre-mer (et au rhum). Mais, de ce fait, toute région possédant moins d'attraits touristiques que ces départements ultra-marins est classée derechef sans intérêt ! Difficile pour beaucoup de régions françaises de rivaliser avec l'eau turquoise (et chaude) des Caraïbes, la forêt luxuriante de Guyane ou les paysages volcaniques qu'offrent l'Ile de la Réunion. Franchement, pourquoi aurais-je envie d'aller visiter la Beauce pendant mes vacances, pour y voir des champs à perte de vue, dans un paysage légèrement valloné, sans grande forêt (forcément, il y a des champs), sans escarpement montagneux et sans la mer ou l'océan ? Même si la cathédrale de Chartres et le château de Châteaudun valent largement le déplacement, la visite de cette région peut être faite en deux ou trois jours, soit le temps d'un week-end. Mais comme j'évite de traverser la France en voiture pour un week-end (afin de limiter mes émissions de CO2 et ainsi préserver mon speudo-quota de gaz à effet de serre pour partir en avion aux Antilles, question de priorité ) et comme je n'ai (aujourd'hui) absolument pas envie de subir 12 heures de train pour faire un Toulouse / Chartres aller-retour en un week-end, je préfère consacrer mes fins de semaines aux balades en vélo sur les rives de la Garonne ou du canal du Midi, ou aux randonnées dans les Pyrénées, plutôt qu'aller visiter des départements français trop éloignés de Toulouse.
Cela dit, je reconnais que la Bretagne offrent de très beaux paysages, de belles forêts et même des eaux de couleur turquoise, bordant de magnifiques plages de sable doré. Mais, côté température, ce n'est pas vraiment les 30 °C sous les cocotiers comme aux Antilles (même si ça pourrait le devenir... Non, je blague ). C’est quand même ennuyeux car pour éviter la foule et profiter de tarifs avantageux, je préfère partir en dehors des vacances scolaires, c’est-à-dire quand les températures ne sont pas forcément optimales en Bretagne. Hors de question donc de partir en novembre ou mars à Belle-Ile-en-Mer, alors que les températures (air et eau) sont très agréables à Marie-Galante à ces mêmes périodes ! Certes, je pourrais visiter la Bretagne en juin comme je l'ai fait pour l’Irlande ou l’Ecosse... Mais ces deux contrées celtiques ont une densité de population presque deux fois moindre que la Bretagne, ce qui laisse de la place aux espaces naturels (authentiques). Malheureusement, cela n'est pas totalement le cas pour la contrée du kouign-amann et en toute logique, j'ai d'abord préféré goûter la Guinness et les whiskies écossais, laissant la dégustation du chouchen pour plus tard ! Enfin, il y a un dernier point qui me chagrine avec la Bretagne (dont la Pointe du Raz n'est distante que de 520 km, à vol d'oiseau, de Paris) : ils ont tout de même inventé les «bonnets rouges», bien avant l'apparition des «gilets jaunes» ! Alors que la France est un pays qui fonctionne plutôt bien par rapport au reste du monde (même si certains points doivent être largement améliorés, inutile de préciser lesquels), les Français décrochent pourtant la première place mondiale dans la catégorie «gros râleurs» et les Bretons défendent admirablement bien ce titre ! Certes, les Ecossais se plaignent aussi pour diverses raisons, mais souvent avec plus de légitimité que les Français (car, par exemple, le coût de la vie est vraiment très cher en Ecosse) et avec un flegme sans égal qui fait tout leur charme... Quoi qu'il en soit, je visiterai un jour la Bretagne, c'est certain, mais ça ne sera pas une destination que je fréquenterai aussi assidûment que la Guadeloupe car, même si une hypothétique loi destinée à limiter les émissions de gaz à effet de serre, m'empêcherait un jour de partir aux Antilles, ce n'est pas pour autant que je multiplierai la fréquence de mes expéditions sub-polaires en Bretagne, Irlande ou Ecosse .
La Corse, autre région de râleurs, nationalistes... Mais je ne vais pas déblatérer sur ce sujet car je n'ai aucun moyen de juger de la légitimité de toutes les revendications nationalistes corses. Cependant, le point qui m'intéresse particulièrement pour cet article, est la baisse de la fréquentation touristique en Corse en 2019 (je ne peux pas prendre en compte 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 qui pourrait remettre beaucoup de choses en cause), qui pourrait, si cette tendance persistait, rendre la destination plus intéressante à mes yeux car cette île offre de très beaux paysages de montagne, de belles forêts, des eaux de couleur turquoise, bordant de magnifiques plages de sable doré, le tout avec une densité de population (résidante) relativement faible (ce qui permet de laisser de la place aux espaces naturels et sur ce point, je ne peux que donner raison aux nationalistes qui n'ont pas envie de voir la côte corse se faire bétonner) et des températures bien plus chaudes qu'en Bretagne. Cela dit, ce n'est tout de même pas une destination à privilégier pour un voyage en novembre ou mars, alors qu'en mai, juin ou septembre, l'île ne manque pas d'interêts (bien que l'eau soit encore un peu fraîche en mai). Sauf que, financièrement parlant, le prix d'une location touristique dans cette île, en mai ou juin, est (ou était) un peu plus cher qu'en Guadeloupe ! Idem pour les plongées, ça revenait 20 % moins cher d'explorer la réserve Cousteau que les fonds subaquatiques corses. Certes, le prix des billets d'avion pour la Guadeloupe relativise le prix d'une location en Corse mais si on attend les premiers frimas de l'hiver en métropole, en novembre (époque où un séjour en Corse est certes aussi économique...), on pouvait s'en tirer pour moins cher en Guadeloupe, surtout pour un séjour de 2 ou 3 semaines ! Puis, je ne compare que les prix entre la Corse et la Guadeloupe, sans les comparer avec ceux d'autres destinations exotiques où le coût de la vie est faible... Alors, Corse ou pas Corse ? Oui, un jour, assurément ! Quand ? je ne sais pas, bientôt, peut-être !
N'allez pas croire que je n'aime pas la France ! J'aime ma région, l'Occitanie, avec une préférence particulière pour l'Aude et l'Ariège (je sais, il n'y a pas la mer ou l'océan en Ariège, mais la nature est bien préservée dans ce département montagnard faiblement peuplé). J'aime aussi les Landes et le bassin d'Arcachon... La France possède de nombreuses régions d'un grand intérêt touristique mais ça m'énerve beaucoup que certains Français, bien chauvins et franchouillards, affirment que l'on a tout en France et qu'il dénigrent au passage les pays étrangers (et les départements d'Outre-mer qu'ils ne considèrent pas français). Oui, on a beaucoup de Français en France, et donc aussi malheureusement beaucoup de râleurs, mais aussi beaucoup de chasseurs, ces exterminateurs d'animaux qu'ils ont attribué du qualificatif de nuisibles, comme les renards... Et, par conséquence, c'est devenu bien difficile d'observer de grands animaux sauvages en France, du moins sur le territoire métropolitain. Je ne sais pas comment se débrouillent les Ecossais qui possèdent aussi nombre de chasseurs dans leurs rangs, mais c'est quand même plus facile de voir des grands mammifères en Ecosse qu'en France. Logiquement, la densité de population des régions y fait beaucoup (une région deux fois moins peuplée, en fait une région où il y a aussi deux fois moins de chasseurs)... Et un sauvage comme moi, qui est plus attiré par les rencontres animalières qu'humaines, surtout si l'humain en question est râleur (je n'aime pas râler avec la meute, je préfère râler tout seul dans mon coin, contre la meute de râleurs), a forcément plus envie de découvrir le reste de la planète que la France (métropolitaine) ! Ca changera peut-être, par la force des choses. Je sais qu'en voulant découvrir la nature préservée à travers le monde, en prenant l'avion, je contribue (en partie et indirectement) à sa destruction mais aussi dans un certain sens, à sa préservation. C'est un paradoxe que je ne sais résoudre !
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