Train vs avion !

Article n° 236, publié le 1er-Novembre-2025, par Christophe.
Catégorie(s) : environnement.

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BD train vs avion - 2

BD train vs avion - 3

BD suite

Prenez le train car il va plus vite que l'avion puisqu'il faut arriver à l'avance à l'aéroport pour l'enregistrement et les contrôles de sécurité et parce que les gares sont directement situées en centre-ville ! Cet argument de journaliste parisien m'énerve au plus haut point ! Qui habite au centre des grandes villes ? Qui fait vraiment un trajet de la place du Capitole à Toulouse au 5 de la rue de Lobau à Paris ? D'ailleurs, les privilégiés habitant dans cet arrondissement parisien ou l'avenue des Champs-Élysées, ont certainement plus l'habitude de rejoindre l'aéroport de Paris-Le Bourget (pour prendre leur jet privé) que se rendre dans une gare parisienne. Les journalistes parisiens pourraient-ils se rendre compte, un jour, que les villes de province ne sont pas gigantesques comme leur capitale adorée, que nombreux sont les provinciaux (terme limite dédaigneux dans la bouche d'un journaliste parisien) qui habitent à quelques dizaines de kilomètres des centres-villes pour profiter d'un coin de jardin, que dans ce cas, l'aéroport est peut-être plus proche (en distance mais aussi ou surtout en temps) que la gare et qu'enfin, l'affirmation «le train est plus rapide que l'avion» n'est pas toujours vraie ? Démonstration (absurde, mais n'est vraiment absurde que l'absurdité des ayatollahs de l'écologie) :

Prenons comme exemple un plongeur qui veut partir plonger dans les Antilles Françaises pour plusieurs jours (avec son propre matériel de plongée qui contient un caisson de photographie sous-marine ; toute coïncidence avec la personne ayant rédigé cet article n'est que purement fortuite, bien entendu). Disons que ce plongeur-voyageur habite Tournefeuille qui est l'une des villes les plus peuplées de la banlieue toulousaine (ce plongeur n'est donc pas l'auteur de cet article puisque ce dernier n'habite pas à Tournefeuille ;-)) et que cet homme-grenouille-vadrouilleur doit prendre un vol à 12h35 à Paris-Orly, à destination des Antilles Françaises :

⎈ S'il prend l'avion :

- Trajet domicile - aéroport Toulouse-Blagnac en taxi ou Uber : 20 minutes

- Marge de sécurité (en cas de bouchon) : 10 minutes

- Temps d'attente à Toulouse avant le vol (enregistrement, contrôle de sécurité, etc...) : 60 minutes

- Temps de vol Toulouse - Orly (décollage à 9h00, atterrissage à 10h20) : 80 minutes

- Temps d'attente à Orly avant le décollage du vol pour les Antilles : 135 minutes

TOTAL : 305 minutes, soit 5 heures et 5 minutes!

⎈ S'il prend le train :

- Trajet domicile - gare Toulouse-Matabiau en taxi ou Uber : 40 minutes

- Marge de sécurité avant de monter dans le train : 10 minutes

- Temps pour rejoindre la gare Montparnasse (départ à 6h10 pour le 1er train du matin, arrivée à 10h57) : 287 minutes

- Temps pour rejoindre l'aéroport d'Orly en taxi ou Uber : 40 minutes

- Heure d'arrivée à Orly : 11h37 pour un vol transatlantique à 12h35...

GAME OVER !

Cela veut tout simplement dire que l'on ne peut pas prendre ce train de 6h10 qui est pourtant le premier de la matinée en partance de Toulouse à destination de Paris ! On peut certes prendre le train à 18h10 à Toulouse, arriver à Paris à 23h13 et passer la nuit dans un hôtel avant de prendre l'avion le lendemain pour les Antilles. Mais cela veut dire une demi-journée de vacances perdue (pour prendre le train à 18h10, il faut partir de son domicile à 17h30, au plus tard si on habite Tournefeuille, et donc être rentré du travail encore plus tôt pour avoir le temps de se préparer avant de quitter son domicile pour la gare). Autre possibilité : prendre le train de nuit, départ de Toulouse à 22h16, arrivée à la gare Montparnasse à 7h03 le matin, complètement naze (car ce n'est pas donné à tout le monde d'arriver à dormir dans un train de nuit), ce qui donnerait une arrivée à Orly à 7h43 (hors bouchons), pour attendre presque 5 heures, debout ou assis sur de mauvais fauteuils de l'aérogare. Cela signifie de la fatigue accumulée durant le voyage et donc, d'une certaine manière, une journée de vacances gâchée une fois arrivé à destination.

Quoi qu'il en soit, prendre le train pose aussi un autre gros problème : la gestion du retard ! Lors d'une correspondance entre deux avions de la même compagnie aérienne, en cas de retard du premier vol, c'est à la compagnie aérienne de prendre en charge les passagers, soit potentiellement en retardant légèrement le second vol (si cela est possible, ce qui doit être rarement le cas), soit en trouvant un autre vol pour permettre à ses passagers de continuer leurs voyages (moyennant une indemnisation et la prise en charge des repas et d'une potentielle nuit d'hôtel). Ce retard n'est peut-être pas géré de manière sereine pour les passagers mais il doit toutefois être géré par la compagnie aérienne. Mais dans le cas d'un préacheminement en train, la compagnie aérienne n'en a rien à cirer d'un retard à cause d'un rupture de caténaires et là, ce sont toutes vos vacances qui risquent d'être gâchée. Et qu'arriverait-il en cas d'énorme bouchon sur le trajet entre la gare et l'aéroport ? Multiplier le nombre de transporteurs augmente aussi le risque de retard et donc de vol loupé !

Enfin, dernier inconvénient du train par rapport à l'avion : l'inconfort des correspondances ! Lors d'une correspondance aérienne dans un même aéroport, on n'a pas besoin de se coltiner ses bagages placés en soute, ils sont transférés sur le vol en correspondance par le personnel de l'aéroport (avec parfois des loupés, certes). Mais en train, il faut gérer soi-même ses bagages, dans la gare, dans le taxi (ou pire, dans le métro), et à nouveau dans l'aérogare de la correspondance. Le train n'est vraiment pas pratique pour les voyageurs qui ont une correspondance aérienne ! Et tout ça génère du stress supplémentaire, donc de la fatigue et des heures de vacances gâchées...

Donc le train, c'est non ! Je sais que ma démonstration est absurde car tout le monde ne part pas plonger dans les Antilles Françaises depuis Toulouse mais ça serait bien que, justement, les journalistes parisiens arrêtent de prendre leur cas pour une généralité : tout le monde n'habite pas au centre de Paris et ne part pas en week-end pour dîner dans un bouchon lyonnais, emportant juste une petite valise pour porter leur brosse à dent et leurs sous-vêtements de rechange. Certes, mon exemple de voyageur toulousain est très particulier (vu qu'il n'existe heureusement pas de liaison TGV vraiment rapide pour rejoindre Paris depuis Toulouse) et je sais que les voyageurs comme nous représentent une minorité mais qu'on arrête de nous faire la morale avec le train qui ne sauvera pas la planète (vu la politique environnementale de Donald Trump, ce n'est pas 4 x 80 kg de CO2 en moins par an, c'est-à-dire la différence d'émissions de CO2 entre le train et l'avion pour deux voyages aller-retour par an et par personne, qui vont permettre à la planète de se refroidir ; à titre informatif, 320 kg de CO2, c'est ce qu'émet un pick-up états-unien pour parcourir un peu plus de 600 miles, ce qui est une toute petite distance aux USA).

PS-1 : Certes, durant un long trajet en train, on peut lire un livre ou regarder un film sur une tablette comme j'ai pu le faire lors d'escales longues dans un aéroport. Cependant, pour moi, le but des vacances n'est pas de se reposer afin d'être en forme pour le travail. Pour moi, les vacances permettent d'avoir du temps libre pour découvrir un nouveau lieu, plonger ou randonner en toute décontraction, c'est-à-dire faire une activité autre que celles que l'on fait durant les week-ends pour se reposer de la semaine de travail (d'accord, on peut tout à fait plonger ou randonner durant le week-end mais on ne peut pas le faire avec autant de plaisir et de décontraction que lorsqu'on est en vacances). Les heures de train, comme les heures de vol ou d'attente dans une gare ou un aéroport, ne sont donc pas pour moi des vacances. S'il est difficile de se rendre dans les Antilles Françaises sans perdre une vingtaine d'heures de vacances dans un avion, je préfère néanmoins éviter de perdre une dizaine d'heures supplémentaires dans un train car on n'a pas tant de jours de congés payés que ça ! Cela dit, si quelqu'un voulait accorder des heures de congés payés supplémentaires pour les heures passées dans un train, ça ne serait plus la même histoire. Mais les ayatollahs de l'écologie préfèrent interdire plutôt que d'inciter...

PS-2 : Mais au fait, j'ai dit que mon plongeur-voyageur avait un bagage un peu encombrant. La SNCF ne fait-elle pas la guerre contre les bagages encombrants ?

PS-3 : Et qu'en est-il pour un Bordelais ? Bin, il ne peut plus prendre l'avion pour rejoindre Paris, il est obligé de se coltiner ses bagages dans le train et de tenter de les charger dans un taxi parisien qui pensera peut-être qu'«il n'y a pas idée de voyager avec autant de bagages» (cf cet article). Certes, l'interdiction d’exploiter une ligne aérienne à l’intérieur du territoire français, lorsque le trajet est assuré par rail en moins de 2h30 (sans compter sur les grèves des cheminots, mais les contrôleurs aériens peuvent être aussi pénibles que les cheminots), est peut-être légitime mais elle lèse les voyageurs qui ont une correspondance aérienne ! Je serais Bordelais, je prendrais un billet d'avion pour les Antilles Néerlandaises en passant par Amsterdam. Ce qui veut dire un trajet plus long en avion (donc plus d'émissions de CO2) mais aussi moins de touristes dans les Antilles Françaises et donc moins de travail pour les Antillais travaillant sur le territoire français. Ca, c'est ce que j'appelle l'effet contre-productif des mesures des ayatollahs de l'écologie ! Et encore, j'ai parlé des Antilles Néerlandaises, mais pour encore plus de CO2, le Bordelais voyageur pourrait partir plonger à Bali...

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