A travers le monde avec Jean-Jacques Annaud !

Article n° 106, publié le 12-Mars-2016, par Christophe.
Catégorie(s) : science & culture.

Dessins Jean-Jacques Annaud

Le cinéma m'a souvent permis de voyager alors que je n'en avais pas encore les moyens et un réalisateur français, le seul à qui j'ai eu la chance de serrer la main à la sortie d'une avant-première d'un de ses films à Kourou (en Guyane Française), est un des maîtres incontestés en matière de films qui vous transportent sous des latitudes diverses, sans qu'il s'agissent de documentaires : il s'agit de Jean-Jacques Annaud ! Voici donc une petite rétrospective de ses films, à voir et à revoir.

• «La Victoire en chantant» (1976) : En 1915, des colons français, sous les ordres du sergent Bosselet, joué par Jean Carmet, mènent leur première guerre mondiale à eux, contre leurs voisins allemands, au cœur de l'Afrique équatoriale. Même si le film a été tourné en Côte d'Ivoire, ce n'est pas l'œuvre de Jean-Jacques Annaud qui incite le plus au voyage mais c'est un film très intéressant qui met en lumière le comportement colonialiste des Français, que l'on retrouve malheureusement parfois chez certains «métropolitains» installés dans les départements d'Outre-mer, surtout pour ce qui concerne leur rapport avec la population d'origine africaine (heureusement, c'est aujourd'hui sans commune mesure avec les comportements du début du XXème siècle).

• «Coup de tête» (1979) : Bien que ce soit un bon film avec Patrick Dewaere, très intéressant, c'est l'exception qui confirme la règle, puisque l'action de ce film se déroule en France bien hexagonale. Je passe rapidement aux films suivants, mais je conseille quand même à tout le monde de visionner ce film !

• «La Guerre du Feu» (1981) : D'accord, on pourrait croire que l'action de ce film se déroule dans les grottes de la vallée de la Dordogne mais il s'agit du premier «road movie» de l'espèce humaine : le film conte les aventures survenant à trois hominidés du paléolithique, partis à la recherche du feu ! Outre le fait que les dialogues du film sont simples à comprendre («âtre !») et que le film est très instructif pour de jeunes adolescent boutonneux (mais avec internet, aujourd'hui, ils n'ont plus besoin de «La Guerre du Feu» ;-)), les paysages du film sont splendides car il a entièrement été tourné en décors naturels, au Kenya et Ecosse ! A revoir sans modération (en hiver, au coin du feu, sous une fourrure synthétique d'ours ;-)).

• «La Nom de la Rose» (1986) : Mon film préféré de Jean-Jacques Annaud et un de mes films préférés tous réalisateurs confondus ! En l'an 1337, le moine franciscain Guillaume de Baskerville, joué par Sean Connery, mène une l'enquête policière au sein d'une abbaye plongée dans l'obscurantisme prôné par la Sainte Inquisition. C'est un film culte, plein d'enseignements (spirituels, ou presque ;-)), tourné dans des décors somptueux. Même si l'abbaye n'existe pas réellement, son donjon (pour les vues extérieures) est celui du «Castel del Monte» situé dans les Pouilles en Italie, maintenant classé au patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO ! De quoi donner envie de visiter cette région d'Italie !

• «L'Ours» (1988) : C'est ce film que Jean-Jacques Annaud est venu présenter en avant-première à Kourou en 1988. C'est l'histoire d'un petit ourson, orphelin, qui deviendra grand, malgré les méchants chasseurs. D'accord, raconté comme ça, on pourrait croire que c'est une histoire simpliste mais pourtant c'est un très bon film, qui donne envie d'aller visiter les Rocheuses Canadiennes alors que le tournage a entièrement eu lieu en Italie dans les Dolomites, Allemagne et en Autriche dans le Tyrol. En anecdote, Jean-Jacques Annaud nous avait raconté que, lors du tournage, l'ours adulte avait échappé au contrôle de ses dresseurs et ils avaient ordonné à Jean-Jacques Annaud de faire le mort pour éviter une attaque de l'ours. Mais la grosse bestiole, environ une tonne sur la balance, avait quand même fini sur le dos du réalisateur !

• «L'Amant» (1992) : Alors, disons qu'il y a Jane March, l'actrice principale du film, souvent dénudée, et que j'ai du mal à me souvenir du reste du film... Non, je plaisante ;-) ! Ce joli film a été tourné, en partie, au Viêt Nam et peut donner envie de visiter ce magnifique pays !

• «Guillaumet, les ailes du courage» (1995) : C'est un film que peu de Français ont certainement dû voir car j'ai eu la chance de le voir dans une salle Imax à Montréal (mais il est toujours projeté au Futuroscope à Poitier). A ceux qui pensent que le cinéma français est dépassé, à cent milles lieux des superproductions américaines en Imax 3D, il n'y a qu'une réponse à leur apporter : ce film est le tout premier film de fiction en Imax 3D, na ! Puis, les super héros américains, c'est que de la gnognotte à côté du pilote français Henri Guillaumet qui a survécu au crash de son biplan Potez 25 dans la cordillère des Andes ;-). Quant aux lieux de tournage, le film, censé se dérouler dans la cordillère des Andes, entre l'Argentine et le Chili, a pourtant été tourné dans les Rocheuses Canadiennes, entre l'Alberta et la Colombie Britannique, là où est censée se dérouler l'action du film «l'Ours» (voir deux chapitres avant).

• «Sept ans au Tibet» (1997) : Si on peut se demander pourquoi Jean-Jacques Annaud a tourné dans les Alpes un film censé se dérouler dans les Rocheuses Canadiennes, et a tourné dans les Rocheuses Canadiennes un film censé se dérouler dans les Andes, là, on se doute bien pourquoi il n'a pas pu aller tourner, au Tibet, un film sur les déboires d'un alpiniste nazi, interprété par Brad Pitt, un peu avant l'invasion du Tibet par la Chine (dont le gouvernement ne veut pas entendre parler du Dalaï-lama). En toute logique, le film a donc été tourné en Argentine (dans les Andes, dans les environs de l'Aconcagua, là où se déroule l'action de «Guillaumet, les ailes du courage»), au Canada (en Colombie Britannique, dans les Rocheuses Canadiennes, là où se déroule l'action de «l'Ours») et en Autriche (dans le Tyrol)... J'aime le cinéma (car bien évidemment, Jean-Jacques Annaud n'est pas le seul à utiliser ce genre de supercheries) ;-) !

• «Stalingrad» (2001) : Excellent film de guerre, avec Jude Law, censé se dérouler à Stalingrad... Bien évidemment, le film n'a pas été tourné à Stalingrad et de toute façon, il ne donne pas envie de visiter Stalingrad. Même si je lui préfère «le Nom de la Rose», c'est certainement le meilleur film de Jean-Jacques Annaud qui rivalise haut la main avec un réalisateur américain bien connu, celui qui a réalisé «Il faut sauver le soldat Ryan», c'est-à-dire Steven Spielberg ! C'est un film à voir absolument, tout comme «Il faut sauver le soldat Ryan», surtout par ceux pensant qu'une bonne petite guerre apprendrait à vivre aux jeunes !

• «Deux Frères» (2004) : Cette histoire, un peu simpliste, de deux tigres n'est pas le meilleur film de Jean-Jacques Annaud mais je l'aime bien car je suis un grand gamin et cette histoire marche quand même très bien avec moi ;-). Puis, cette fable n'est pas aussi simpliste qu'il n'y paraît : les tigres ont de moins en moins de territoires leur permettant de vivre en paix. Faut-il alors les exterminer jusqu'au dernier ou protéger cette espèce en voie de disparition (ce qui n'est pas le cas de l'Homme) ? A méditer ! Quoi qu'il en soit, ce film est surtout celui de Jean-Jacques Annaud, ayant été tourné dans les plus prestigieux décors naturels : la cité d'Angkor au Cambodge, classée au patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNSECO !

• «Sa Majesté Minor» (2007) : Film surnaturel et assez fantasmagorique... Alors, comment dire ? Film semi-animalier ou historique ? Car on a José Garcia en créature, mi-homme, mi-cochon, et Vincent Cassel en satyre, donc mi-homme, mi-bouc, et ce film est censé se dérouler au XVIIe siècle avant JC, sur une île grecque, en mer Égée... Même si ce film n'incite pas vraiment à visiter les Cyclades (il a été tourné en Espagne), ces îles grecques sont pourtant magnifiques !

• «Or Noir» (2011) : C'est presque «Tintin au pays de l'Or Noir» avec Tahar Rahim en prince Abdallah et Antonio Banderas en prince Ben Kalish Ezab, mais sans Tintin... Blague à part, Tahar Rahim joue le rôle du prince Auda, un jeune prince arabe lettré, beaucoup moins agité que le personnage d'Hergé, et le film n'a rien à voir avec la bande dessinée, même si la trame de fond, le pétrole et les guerres pour accaparer cette ressource, est la même. Ce film sympathique (même s'il n'est pas au niveau du «Nom de la Rose» ou de «Stalingrad») a été tourné principalement en Tunisie et en partie, au Qatar (pour la partie sable).

• «Le Dernier Loup» (2015) : Ce très bon film signe le retour de Jean-Jacques Annaud au film animalier, tourné dans les superbes paysages de Mongolie Intérieure (pour une fois que le film a été tourné à l'endroit même où est censé se dérouler l'action ;-)), avec l'histoire d'un jeune étudiant chinois qui capture un louveteau pour l'apprivoiser. J'ai bien aimé ce film, même si les critiques faites par des certains internautes bien naïfs, m'ont navré : Jean-Jacques Annaud n'a certainement pas décimé un troupeau de chevaux pour les besoins de son film (alors, comment dire ? Vous savez, les Na'vis d'Avatar n'existent pas ;-)) et les loups, magnifiques animaux, sont des prédateurs comme l'Homme, qui chassent, tuent et dévorent leurs proies, même si ceux du film, des animaux dressés, n'ont certainement tué aucun cheval lors du tournage !!! Des personnes ont été horrifiées par les scènes de chasse mais c'est la réalité, pure et dure, de ce qui se passe dans la nature, que Jean-Jacques Annaud a su parfaitement rendre à l'écran !

Certains films de Jean-Jacques peuvent paraître simplistes (sauf «Sa Majesté Minor» que je n'ai toujours pas compris), parfois un peu enfantins, mais quoi qu'il en soit, ils offrent toujours un spectacle plaisant et un bon moment à passer. Puis, ils incitent très souvent à voyager, à partir à la rencontre de la nature majestueuse, peuplée d'animaux sauvages (et donc en dehors de l'hexagone où le dernier prédateur pouvant être observé dans les campagnes françaises, n'est d'autre que le chasseur inhibé au «jaune», prenant les cueilleurs de champignons pour des chevreuils :-$). Bref, Jean-Jacques Annaud est l'un de mes réalisateurs préférés (avec Steven Spielberg, Jean-Pierre Jeunet, Clint Eastwood, Étienne Chatiliez...) et je ne peux que conseiller de voir et revoir ses films !

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