Plongée sous-marine en scaphandre autonome...

Article n° 12, publié le 14-Janvier-2012, par Christophe.
Catégorie(s) : plongée.

BD plongée 1

BD plongée 2

BD plongée 3

Qui ? A l'exception des personnes souffrant de troubles respiratoires ou cardiaques et des femmes enceintes, tout le monde peut faire de la plongée en bouteille, ou tout au moins faire un baptême de plongée dans une structure agrée (il n'y a pas besoin de certificat médical pour un simple baptême). On peut commencer la plongée «en scaphandre» à partir de 8 ans, mais on peut aussi commencer beaucoup plus vieux. Il n'y a pas besoin d'être un grand sportif ou amateur de sensations fortes !

Où ? Sous l'eau ;-), n'importe où dans le monde ou presque. Disons pour que ce soit agréable, l'eau ne doit pas être trop froide et que la clarté de l'eau doit permettre de voir quelque chose. Certains plongent bien sous la glace et d'autres dans des eaux où la visibilité ne dépasse pas 20 cm (les bons jours) mais il faut dans ce cas être très passionné ! Heureusement, en Méditerranée en été, il est possible d'avoir une eau supérieure à 20 °C avec une visibilité de plusieurs mètres, ce sont des conditions parfaites pour faire de la plongée.

Quand ? N'importe quand ! On rejoint alors les restrictions de la question précédente, mais avec un billet d'avion en poche, on peut plonger dans une eau à 28 °C en plein cœur de l'hiver boréal ! On peut aussi s'entraîner toute l'année en piscine : ce n'est pas un mal de préparer un niveau de plongée doucement en piscine pour le valider ensuite en mer et ainsi profiter plus longuement de la mer pour l'exploration des fonds sous-marins (car les fonds de la piscine municipale sont loin d'être extraordinaires).

Comment ? C'est assez simple, il suffit de s'inscrire dans un club de plongée, associatif ou professionnel. Les sites internet de la fédération française (www.ffessm.fr) et des comités régionaux vous permettront de localiser les clubs les plus proches de chez vous ou de votre lieu de vacances.

Pourquoi ? Pour plusieurs raisons :

1 - Pour observer la faune et la flore (sauvage) sous-marine ! C'est incroyable comment on arrive à se rapprocher aussi près des poissons

2 - Le relief sous-marin peut aussi s'avérer d'un grand intérêt, mais généralement, l'observation de la faune sous-marine va de pair.

3 - Pour les épaves : cela va de l'épave de machine à laver :-$ aux bateaux, en passant par les avions de guerre. Malheureusement, certaines épaves sont profondes, il est un peu difficile d'aller les visiter (comme le Titanic). Les autres font la joie des plongeurs plus ou moins expérimentés.

4 - Il y a aussi d'autres raisons qui dépassent parfois le cadre de la plongée «loisir». La plongée est aussi considérée par certains comme un sport extrême source de sensations fortes. Je préfère ne pas en parler.

A quoi sert ?

• La bouteille : elle sert à avoir une grande réserve d'air ! Dans la grande majorité des cas, il s'agit tout simplement d'air, comme celui que l'on respire autour de nous. Cet air est comprimé à 200 bars, c'est-à-dire 200 fois la pression atmosphérique. Cette grande réserve d'air permet de rester plusieurs dizaines de minutes sous l'eau.

• Le détendeur : sa fonction principale est de transformer la haute pression de la bouteille en pression utilisable par le plongeur. Il est équipé d'un embout pour permettre au plongeur de respirer confortablement et il délivre l'air à la demande, quand le plongeur inspire.

• Le masque : il permet de voir tout simplement sous l'eau ! Il est possible de s'en passer, d'ouvrir les yeux sous l'eau mais on voit alors tout trouble, ce n'est pas spécialement pratique pour l'observation les poissons.

• Les palmes : elles servent à se déplacer sans effort sous l'eau et sans marcher au fond comme le faisaient les plongeurs «pieds lourds» au début du XXème siècle, et donc sans abimer les fonds sous-marins qui n'ont pas l'habitude d'être piétinés.

• La combinaison : elle sert à ne pas avoir froid. Même avec une eau 20°C, sans combinaison, c'est assez peu agréable de rester une trentaine de minutes dans l'eau. Une combinaison de plongée est composée de néoprène, c'est-à-dire un caoutchouc contenant des petites bulles d'air. Ce sont ces petites bulles qui vont faire l'isolation entre le corps du plongeur et l'eau, comme un double vitrage.

• La ceinture de plomb : le souci avec la combinaison, c'est que les petites bulles d'air du néoprène nous font flotter comme une bouée de sauvetage, ce qui est un peu ennuyeux pour plonger. Le plongeur ajoute donc un peu de poids, avec une ceinture de plomb, pour vaincre la flottabilité de la combinaison et se maintenir sous l'eau.

• Le gilet stabilisateur : il y a encore un souci avec les bulles d'air du néoprène de la combinaison, plus on va descendre sous l'eau, plus l'eau va les compresser et moins on flottera. Quand on a besoin de 3 kg de plomb pour compenser la flottaison de la combinaison par 3 mètres de fond, il ne faudrait plus qu'un seul kilo par 20 mètres de fond. Comme on ne va pas abandonner les plombs au fond, on peut alors envoyer de l'air (comprimé en provenance de la bouteille) dans une poche gonflable du gilet stabilisateur qui va ainsi compenser la perte de flottabilité de la combinaison due à la profondeur. Le gilet permet aussi de tenir la bouteille comme un sac à dos, d'avoir des poches pour emmener une lampe de plongée, les tables de plongée, etc...

• Le tuba : il ne sert à rien sous l'eau ! Il peut juste servir pour nager en surface.

• Le couteau : il ne sert qu'à découper le saucisson sur le bateau après la plongée. Certaines réglementations obligent les plongeurs à en avoir un, mais une cisaille est bien plus pratique pour découper un filet de pêche (et comme en plus de 400 plongées, je ne me suis jamais pris dans un filet, le saucisson reste la seule chose que j'ai découpé avec mon couteau de plongée).

• Le fusil de chasse sous-marine : en France, on n'a pas le droit de plonger en scaphandre avec un fusil. On plonge pour observer la faune sous-marine, pas pour la chasser !

• Les tables de plongée, la montre de plongée, le profondimètre et/ou l'ordinateur de plongée : ces équipements permettent de calculer le ou les paliers de décompression, pour les plongeurs expérimentés uniquement. Ils sont inutiles pour un baptême ou un niveau I. Pour être exact, la montre - un modèle standard suffit - est très utile pour savoir à quelle heure est l'apéro, le soir, pour discuter des plongées faites dans la journée autour d'un verre.

• Le parachute de palier : quand les plongeurs ne retournent pas sous le bateau à la fin de la plongée, ils peuvent alors gonfler une bouée de couleur vive qui flottera à la surface au-dessus d'eux pour signaler leur présence sous l'eau. C'est cette bouée qu'on appelle le parachute de palier.

• L'appareil photo sous-marin : passer le niveau I, puis le niveau II, on en reparlera plus tard. (Par contre, si vous voulez voir nos photos : https://photosub.amvdd.fr)

Les paliers de décompression :

Dès que l'Homme est arrivé à se maintenir quelques dizaines de minutes sous l'eau à une profondeur supérieure à quelques mètres, il a commencé à ressentir quelques effets néfastes après la plongée. Les premiers plongeurs «pieds lourds» ont appelé ça la maladie des profondeurs. Certains, en sortant de plongée, s'empressaient à fumer une cigarette : si le goût de la cigarette était mauvais, c'est qu'il était frappé par ce mal méconnu !

La médecine a ensuite découvert les causes de ce mal mystérieux : l'azote qui se dissout dans les tissus du corps humain lors de la plongée et qui repart en fin de plongée. C'est exactement le même phénomène que pour fabriquer de l'eau gazeuse : mettre de l'eau et un gaz (du gaz carbonique pour l'eau gazeuse et les sodas) sous-pression et attendre quelques instants. Le gaz va se dissoudre dans l'eau. Tant que la bouteille reste fermée sous pression, le gaz ne s'en échappe pas mais dès qu'on ouvre brutalement la bouteille, le gaz s'échappe rapidement à grosses bulles. Pour éviter de renverser de l'eau partout, on ouvre alors doucement le bouchon, en laissant échapper doucement le gaz.

Pour le plongeur, l'air est composé en majorité d'azote (presque 80 %), c'est donc ce gaz qui va transformer le plongeur en bouteille d'eau gazeuse pendant la plongée ! Et comme pour la bouteille, pour éviter la formation de grosses bulles d'azote dans les tissus (peau, os, sang...), il va falloir remonter doucement, comme si on ouvrait doucement la bouteille d'eau gazeuse. Après la plongée, le plongeur ne doit pas faire de gros efforts pour éviter de secouer la bouteille d'eau gazeuse qu'il représente, car il a encore de l'azote dissout dans ses tissus, comme une bouteille d'eau gazeuse ouverte depuis quelques minutes : il n'y a plus de grosses bulles mais si on secoue, elles vont réapparaître à nouveau. Pour ne plus avoir de bulles du tout, il faut laisser ouverte la bouteille longtemps. C'est exactement pareil pour le plongeur.

Exemple de saturation des tissus en azote (courbes orange, rouge et violette) en fonction du temps et de la profondeur de la plongée (courbe bleue) :

Saturation des tissus en azote

Grâce à l'échographie, on a pu étudier plus précisément ce phénomène de dissolution de l'azote dans les tissus humains à l'aide des cobayes (notamment des plongeurs de la marine nationale). Les médecins les mettaient dans un caisson sous pression un certain temps puis ils abaissaient la pression dans le caisson tout en vérifiant, à l'échographe, l'apparition de bulles d'azote dans les tissus ou «compartiments» ! C'est donc de manière expérimentale que les tables de plongée ont été établies : par exemple, si certains cobayes ont commencé à former des bulles après une plongée à 20 mètres pendant 50 minutes, les médecins ont donc pris une marge de sécurité et ont inscrit dans les tables qu'il faut faire un palier après une plongée de plus de 40 minutes à 20 mètres.

Les tables de plongée utilisées en France par la fédération française, la FFESSM, sont les MN90 : Marine Nationale 1990 ! Il y a aussi des tables établies par la COMEX (plongée professionnelle) ou des tables établies par des organismes étrangers. Mais toutes ont le même but : indiquer au plongeur quand il doit faire des paliers et quel palier il doit faire.

La durée des paliers ne dépend donc pas uniquement de la profondeur de la plongée, mais aussi du temps resté à cette profondeur. Par exemple, si un plongeur descend sur une épave par 30 mètres de profondeur et qu'il y reste 18 minutes avant de commencer sa remontée, il devra alors faire deux minutes de palier à 3 mètres de profondeur. Si le plongeur était descendu à 35 mètres et avait commencé sa remontée après seulement 14 minutes de plongée, il aurait aussi du faire deux minutes de palier à 3 mètres de profondeur. S'il était resté 18 minutes à 35 mètres, il aurait dû faire 5 minutes de palier !

Un dernier exemple : si le plongeur était resté 43 minutes par 30 mètres de profondeur, il aurait dû faire un premier palier d'une minute à 6 mètres de profondeur, suivi d'un palier de 31 minutes à 3 mètres de profondeur, ce qui fait une durée totale de plongée d'environ 1 h et 17 minutes ! Pour tenir tout ce temps sous l'eau, il lui faut bien plus d'une bouteille de 15 litres ! Les plongées profondes, avec palier, doivent donc être planifiées à l'avance par des plongeurs expérimentés qui ont été formés à l'utilisation des tables, connaissant approximativement leur consommation en air, etc...

Pour être capable de calculer les temps de paliers, un plongeur expérimenté doit avoir avec lui des tables de plongée immergeables (en plastique) pour les lire sous l'eau et de quoi mesurer sa profondeur et son temps d'immersion. On utilisait donc avant un profondimètre mécanique à aiguille trainante (qui indique donc la profondeur maximale de la plongée) et une montre de plongée. Puis, sont apparus les profondimètres électroniques qui mesurent automatiquement la profondeur maximale de la plongée et le temps de plongée, les paramètres d'entrée des tables de plongée. Ensuite, les ordinateurs de plongée sont apparus, leurs logiciels calculent en permanence le taux de saturation d'un certain nombre de compartiments et sont donc capables d'indiquer au plongeur un temps de palier plus optimisé. Par contre, l'ordinateur ne dispense pas le plongeur expérimenté d'avoir sous la main de véritables tables de plongée afin de planifier sa plongée avant la mise à l'eau.

Dernier point important : comme les tables ont été établies de manière expérimentale, il faut que tout plongeur respecte une règle simple, même les débutants avec un niveau 1 en poche, histoire d'éviter que son corps ne se rapproche des marges de sécurité des tables. Le plongeur, sans avoir besoin d'être un marathonien, doit être en bonne condition physique et s'abstenir de plongée lorsqu'il se sent fatigué, stressé, alcoolisé, etc... Donc, un seul conseil pour les plongeurs : gros dodo récupérateur la nuit avant la plongée, pas d'apéro à midi mais sieste après le repas et surtout plongée «cool, zen», comme celles que l'on fait dans le cadre de la plongée «loisir».

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