Vive les vacances !

Article n° 141, publié le 6-Janvier-2018, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

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Les RTT, ou même les congés payés, c'est une pilule qui n'est toujours pas passée auprès d'un certain nombre de nos concitoyens pour lesquels le travail (mais pas forcément, leur travail) est sacré et passe avant tout ! Attention, ceci n'est pas un appel à l'oisiveté et encore moins un appel à profiter des autres ou de la société. Je pense surtout qu'il y a des priorités dans la vie et qu'être en bonne santé devrait être, pour toute personne logique et douée d'intelligence, la priorité numéro 1, loin devant le travail. Certes, il faut avoir un travail, pour avoir de l'argent pour se loger correctement, manger convenablement des produits sains, pour se soigner et, éventuellement, pour payer les études de ses enfants afin qu'ils puissent ensuite subvenir à ces mêmes besoins, mais ériger le travail comme priorité numéro 1, ça m'énerve au plus haut point, surtout quand il s'agit de se faire de plus en plus d'argent pour une finalité souvent peu louable ! Mais pourquoi moi, ou d'autres personnes qui doivent être dans mon cas, c'est-à-dire ayant trouvé un certain équilibre (je n'ai pas besoin de plus d'argent), devrais-je travailler plus ?

Premièrement, si je devais travailler plus, il n'est pas certain que ma productivité globale augmente parce que, même si j'y mettais la meilleure volonté du monde, je serai plus fatigué, je ferai plus d'erreurs et ma productivité horaire baisserait. Cela a été prouvé par plusieurs études pour qui le slogan «Travailler plus pour produire moins» est le seul réaliste (les «nains sur talonnettes» clamant le contraire ne sont que des imposteurs) ! Darwin et sa théorie de l'évolution, ça vous dit quelque chose ? Ce scientifique britannique du XIXème siècle se mettait au travail vers 8 heures du matin, et ne travaillait qu'une heure et demie. A ce rythme là, il a quand même écrit 19 ouvrages, dont la théorie de l'évolution. Henri Poincaré, autre scientifique, 30 ouvrages et 500 articles à son actif : il travaillait deux heures le matin et deux heures le soir. Autre argument du «Travailler plus, pour produire moins» : des professeurs de psychologie américains ont prouvé dans les années 1950, que ceux qui travaillaient plus de 35 heures par semaine étaient moitié moins productifs que ceux qui en travaillaient 20,  et ceux qui travaillaient plus de 50 heures par semaine avaient une productivité équivalente à ceux qui ne travaillaient que 5 heures par semaine ! Bien évidemment, tout le monde s'en contre balance de ces études ou exemples mais pourtant, ils prouvent qu'il existe un point optimal, ou d'équilibre, entre le nombre d'heures travaillées et la productivité. Et par ma propre expérience, ce point d'équilibre n'est pas le même pour tous les individus !

Deuxièmement, on voit tous arriver nos patrons (on a tous les mêmes) avec leurs gros souliers : nous allons devoir travailler plus, pour soi-disant produire plus (avec la même qualité) et ainsi, la marge bénéficiaire de l'entreprise augmentera ! Et nos chers patrons cherchent alors à se déresponsabiliser et devinez qui est le coupable universel des dernières années ? Le banquier, le méchant banquier ! Eh oui, une entreprise doit dépasser les 10 % de marge bénéficiaire car n'importe quel investissement financier rapporte plus de 10 %, alors pourquoi les investisseurs s'emmerderaient-ils à placer de l'argent dans une entreprise ? Sauf que dans ce raisonnement, il a un gros problème de logique : le banquier a surtout des clients à satisfaire, des «rentiers» cherchant des placements les plus rentables possibles. Et par «rentier», je ne pense pas qu'à ceux n'ayant jamais travaillé de leur vie, vivant de la fortune héritée de leurs parents. Il y a aussi ceux ont mis de l'argent de côté durant toute une vie de travail pour avoir plus d'argent à la retraite, et ce sont aussi parfois des travailleurs (ça peut très bien être un simple ouvrier qu'un cadre), qui continuent d'aller au travail tous les jours, mais qui ont eu un peu d'argent à un instant T et qui l'ont placé pour obtenir des revenus supplémentaires.

Tous ces «rentiers», uniformément répartis dans la société ou presque, attendent bien évidemment que leurs placements (actions en bourse, des placements financiers, potentiellement basés sur des actions en bourse ou immobilier) leur rapportent, plus. Mais, même sans parler de magouilles financières montées par les banques, placer de l'argent, comme par exemple dans l'immobilier, le placement préféré des Français, a forcément des conséquences néfastes sur l'économie «réelle» : comme la demande en biens immobiliers augmente (car l'offre ne suivra jamais la demande, sinon ça deviendrait un placement non rentable et les professionnels de l'immobilier y perdraient), par conséquence, le prix de l'immobilier augmente, ainsi que le prix des loyers ! Les locataires sont donc obligés de faire des économies ailleurs, comme acheter moins cher de la nourriture ou des objets de consommation bas de gamme fabriqués en Chine. Les entreprises françaises voient alors leurs ventes diminuer et leurs bénéfices fondre comme neige au soleil. Elles vont donc demander encore plus de productivité (ou peut-être même délocaliser en Chine)... On rentre alors dans un cercle vicieux car travailler plus signifiera aussi plus d'argent à placer pour ceux qui gagnent déjà assez d'argent pour vivre (qu'ils travaillent plus, en gagnant plus ou à salaire identique, ils auront de toutes façons, moins de temps libre, donc moins de dépenses dans les loisirs, le bricolage, etc... et donc moins de travail dans ces secteurs d'activité et ceux qui en découlent...), et donc une déstabilisation accrue de l'économie «réelle» !

Si le fait de devoir travailler plus permettait à des millions de personnes d'avoir un emploi et ainsi pouvoir se loger, manger et se soigner convenablement, ça serait louable mais j'ai bien peur que ce ne soit pas le cas. Il est quasi certain que ce ne sont pas les personnes nécessiteuses qui profiteront vraiment de la fin des 35 heures. Pour moi, la raison profonde de la fin des RTT n'est vraiment pas louable puisqu'il s'agit tout d'abord de satisfaire les requêtes des «rentiers», ces gens demandant (indirectement) aux autres de travailler plus pour qu'ils aient plus d'argent, sans qu'eux travaillent vraiment plus. Je crois qu'on appelle ça des parasites en biologie... Le problème est qu'on retrouve ces parasites partout dans la société. Nous avons tous en nous une part de parasite, dès qu'on cherche à placer de l'argent à un taux déraisonnable (c'est-à-dire, bien plus que l'inflation) ! C'est triste à dire mais on se tire tous, ou presque, une balle dans le pied, dès qu'on a de l'argent à placer, même par exemple, dans un quelconque studio que l'on met en location. Bien évidemment, il est plus simple de chercher un responsable autre que soi-même, comme le banquier de service, ou de sévices, alors que c'est de notre propre responsabilité (même si certains banquiers ont aussi une part de responsabilité mais s'ils ont moins de clients pour leur demander des placements financiers, les banquiers vont vite se calmer et arrêter de proposer des produits financiers aberrants). Alors, que faut-il faire ? C'est simple : profitez de la vie, c'est-à-dire pour ceux qui le peuvent, partir en vacances et dépenser leur argent ! Surtout, ne pas se priver de vacances pour placer de l'argent. Donc, vive les vacances et bonne année 2018 !

PS : Certains vont me dire que mon raisonnement simpliste ne tient pas la route. Le problème est que leurs raisonnements ne sont pas forcément plus valables que le mien que je pense plutôt réaliste (le logement est la principale dépense qui mine profondément le pouvoir d'achat des foyers français). Puis, s'il y avait une recette magique pour redresser l'économie, ça se saurait, alors que mon «Carpe Diem» (le point le plus important de cet article) est unanimement reconnu depuis l'antiquité ! Au fait, pour ceux qui pensent qu'il faut placer de l'argent pour la retraite, je n'ai qu'une seule question à leur poser : êtes-vous certain d'arriver vivant à la retraite ? L'augmentation d'une statistique (l'espérance de vie), ne signifie pas que vous aller vivre plus vieux ! Profitez donc de votre argent aujourd'hui, dépensez le, et si vous êtes encore vivant à la retraite (mais dans quel état de santé ?), il sera alors bien temps de penser au «Soleil vert», ça permettrait aussi de vaincre la famine sur Terre... Oui, je sais, je suis horrible !

Post-PS : Pour finir sur une note positive (enfin, peut-être pas), imaginons que le «travailler plus» marche (fonctionne aurait été un meilleur verbe mais marcher est plus à la mode en ce moment :-$), que le chômage baisse, qu'il soit alors plus facile de trouver un emploi tout court, ou de trouver un emploi qui convient mieux. Devinez alors vers quelles entreprises, les salariés se tourneront alors ? Celles qui proposeront un meilleur salaire (donc plus d'argent à placer, le moteur du cercle vicieux) ou plus de jours de congé. En tous cas, je suis certain que les massages, la diffusion d'huiles essentielles dans les bureaux, le baby-foot au milieu de l'open-space ou encore les petits potagers devant les bureaux ne feront pas la différence ! D'une manière ou d'une autre, en généralisant le «travailler plus», les entreprises y perdront. Elles feraient mieux de proposer des contrats à la carte, plus d'heures ou de jours de travail pour les salariés qui le veulent, et uniquement eux, mais sans l'imposer à tous !

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