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Article n° 16, publié le 24-Février-2012, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

Dessin destination

Depuis de nombreuses années, j'ai vraiment l'impression d'être un extra-terrestre, venu découvrir la Terre. Inutile que dire que je vais mettre une sale note à la France. AA+, c'est encore trop bien noté ! Non, je blague, je ne suis pas un extra-terrestre, je viens de l'Atlantide... J'ai parfois les pieds palmés mais jamais les doigts, donc, ce n'est pas ça non plus ;-).

C'était juste une entrée en matière farfelue pour en venir au fait, c'est-à-dire la question fatidique qu'on me pose souvent : quelle est la meilleure destination ? Je suis incapable d'y répondre ! D'abord, on ne peut pas dire qu'un pays est mieux qu'un autre, ni sa population : dire qu'un Français vaut plus qu'un Argentin, ça serait une honte de dire ça ! Deuxièmement, le temps passe : une destination qui pouvait être bien il y a 10 ans, est peut-être à déconseiller aujourd'hui. Ne travaillant pas pour un guide de voyage, certaines de nos informations ne sont obligatoirement pas à jour. Puis, tout cela est bien subjectif car nous aimons la randonnée, la plongée, l'observation des animaux sauvages. Ca ne nous intéresse pas du tout de jouer au lézard sur une plage toute une journée mais ce n'est pas peut-être pas le cas de celui qui m'a posé cette question fatidique ?

Cependant, je pourrais peut-être répondre que ce sont les Antilles Françaises qui remportent la palme de la meilleure destination, parce que nous y retournons souvent. Mais alors, je suis certain que la question suivante est : «tu préfères la Martinique ou la Guadeloupe ?» avec interdiction de répondre «les deux mon capitaine !». Dans ce cas, je réponds que ça dépend du temps que l'on a pour voyager, la Guadeloupe avec ses archipels est grande, la Martinique plus petite. Mais l'Ile de la Réunion pourrait être plus attrayante parce que c'est plus agréable de randonner par 20 °C sur les hauteurs de la Réunion, que par 28 °C avec plus de 90 % d'humidité aux Antilles. Ces considérations climatiques n'altèrent pourtant en rien le mérite des Antilles Françaises.

Donc, je ne peux pas répondre à la question fatidique ! Par contre, je peux essayer de répondre à la question suivante : quel était notre plus «beau» voyage ? Ce qui est encore extrêmement difficile, mais j'ai essayé, tant bien que mal, de classer nos voyages (en ne prenant que le dernier voyage pour certaines destinations où nous sommes retournés plusieurs fois). Pour cela, j'ai utilisé un certain nombre de critères :

• La distance depuis la France (coef. 7) : pas parce qu'un voyage lointain est mieux, mais bien parce que le décalage horaire, les heures passées assis dans l'avion, les correspondances dans les aéroports, ce n'est pas très agréable et comme je note nos voyages, ce critère a toute son importance.

• L'accueil (coef. 15) : critère très subjectif et très personnel puisque dans toutes relations, il y a obligatoirement deux parties : les tords peuvent être dus à l'une ou l'autre partie ! Il faut se rappeler que je ne note pas un pays mais un voyage que nous avons fait, donc une impression que nous avons ressentie pendant ce voyage. Prenons un exemple avec la France métropolitaine : je suis originaire du nord de la France où j'ai vécu longtemps et je vis maintenant dans le sud-ouest. Dans le nord, les ch'tis sont (certainement) très chaleureux mais j'ai le sentiment que c'est superficiel. Par contre à Toulouse, le premier abord paraît moins chaleureux, mais pour moi, les amitiés sont plus durables. Donc, si on est en vacances, il faut peut-être mieux visiter Lille que Toulouse, mais pour y vivre, je préfère nettement Toulouse (même si le contexte n'est plus le même, que j'ai vieilli, etc, etc...).

• Culture (coef. 22,5) : je ne juge pas la culture d'un pays, mais l'intérêt culturel du voyage, c'est-à-dire pour simplifier à l'extrême, l'intérêt des monuments historiques (et musées) que nous avons visités lors du voyage.

• Nature (coef. 22,5) : je note la splendeur des paysages traversés mais aussi et surtout la diversité de la faune sauvage (ours, lions, zèbres, lémuriens, fous de Bassan, macareux moines, tortues marines, raies manta, baleines...) rencontrée hors zoo et aquarium.

• Nourriture (coef. 10) : je ne note pas la présence de steak-frites à tous les repas mais bien la qualité de la nourriture préparée dans les restaurants locaux (et non pas celle que nous nous sommes préparés, histoire de donner leurs chances aux voyages dans le Yukon où nous avons mangé des conserves lors de la descente du fleuve, intérêt du voyage oblige).

• Pression touristique (coef. 10) : c'est-à-dire le nombre de touristes au mètre-carré. Faire des files d'attente pour visiter un musée, par exemple, ce n'est pas agréable. Ca dépend bien sûr de la date du voyage, c'est pourquoi celle-ci est indiquée.

• Coût du voyage, (coef. 13) à l'exception du billet d'avion qui est déjà pris en compte avec le premier critère : puisque nous ne voyageons pas avec un budget illimité, il faut bien faire attention à combien ça coûte sur place.

Pour chaque critère, j'ai appliqué un barème simple : A : très, très bien, B : très bien, C : bien, D : moyen, E : à éviter. Barème auquel j'ai ajouté quelques modulations, «+» et «-», qui permettent d'ajouter ou de retirer des points. La pire note est donc «E-» et la meilleure, «A+». Puis, j'ai fait une moyenne pondérée pour obtenir une note sur 20 pour chaque voyage.

Classement voyage

C'est le voyage «Viêt Nam & Cambodge» qui décroche la première place avec des «A» dans nombreux critères : il faut dire qu'avec la baie d'Halong pour le Viêt Nam et «Angkor Vat» pour le Cambodge, ce voyage a particulièrement été réussi (et suffisamment arrosé à l'alcool de riz). En deuxième place : le voyage au Yucatan (et Chiapas), entre les cités Mayas, les chutes d'eau d'«Agua Azul» et la plongée en cénote, encore une fois, ce n'est pas spécialement étonnant que ce voyage nous ait marqué. Et parce que notre ami Bolly a donné tout son cœur pour nous guider lors de ce voyage, la troisième place est obtenue par le voyage à Madagascar qui se voit moins bien noté que les deux premiers, uniquement parce que les bâtiments historiques sont bien moins présents à Madagascar qu'au Viêt Nam, absence largement compensée par la présence des lémuriens. Le voyage en Ecosse arrive en quatrième place. Il aurait pu facilement obtenir la première place si le coût de la vie sur place n'était pas aussi élevé. En cinquième place, se hisse le voyage en Grèce : côté paysage avec les Météores et la caldera de Santorin, côté culture, Delphes, l'Acropole, etc, etc... Par contre, en juillet, il y beaucoup, beaucoup de monde sur les marches de l'Acropole, même si pendant la seconde partie du voyage, nous avons assez peu souffert de pression touristique puisque nous étions en voilier. De plus, notre skipper connaissait les bonnes adresses pour les petites tavernes, si bien que nous nous sommes régalés.

En queue de classement, Ténérife : quelques beaux paysages mais des grosses structures touristiques à foison ! Sans oublier qu'il y est plus facile d'y manger une choucroute qu'un poulet sauce Mojo. La note légèrement en-dessous de la moyenne est méritée car c'est bien le seul voyage que nous ne referions pas. Les Maldives, la destination rêvée par beaucoup (trop ?) de personnes : les fonds sous-marins autour de l'île d'Embudu étaient en triste état après un phénomène «El Niño» dévastateur, les coraux étaient presque tous morts. Et comme, en dehors de la plongée, il n'y a pas grand-chose à faire et que la cuisine de l'hôtel était très occidentale, c'était difficile de donner de meilleures notes. En plus, nous ne sommes partis qu'une seule semaine, pour un voyage aussi loin, c'était une belle connerie.

Nouvelle-Calédonie, Yukon, Porcupine : ce sont des voyages exceptionnels à tout point de vue, c'est incontestable, surtout pour le compte en banque (même si les tarifs pratiqués par «Aventure Arctique» ne sont pas si excessifs compte tenu du caractère exceptionnel du voyage). Je devrais peut-être ouvrir une fondation «Notre visa pour le monde», vous faites des dons à cette fondation, nous voyageons et nous ramenons photos et films ? Je ne vois pas pourquoi vous êtes réticents, je peux pourtant garantir que nous ramènerons des photos ;-).

Pourquoi retourner aux Antilles Françaises alors que le Viêt Nam ou le Yucatan sont en haut du classement ? C'est tout simple : nous y retournons pour plonger et faire des photos sous-marines. Le Viêt Nam n'est pas spécialement connu pour être une destination plongée, les attraits majeurs du pays ne sont pas sous l'eau. Pour le Yucatan, les fonds sous-marins doivent ressembler à ceux des Antilles, ils sont peut-être même mieux, mais il ne faut pas oublier qu'autour de Cancun, ce n'est qu'alignement d'énormes hôtels accueillant une innombrable clientèle nord-américaine. Le fait de devoir suivre un moniteur PADI et sa palanquée de 10 plongeurs américains, n'est clairement pas ce que l'on fait de mieux pour la photo de la faune sous-marine. A Madagascar, pas de problème de surpopulation touristique mais il faut prendre un traitement antipaludéen qui me donnait envie de vomir tous les matins, ce qui m'a fait rater une plongée. En plus, en cas de problème en plongée, le caisson hyperbare de Pointe-à-Pitre est certainement plus disponible que celui de Madagascar, pays qui a subi quelques troubles politiques ces dernières années. Et la Mer Rouge ? Même problème que Cancun pour un séjour en hôtel sur la côte, peut-être même pire. En croisière «plongée», c'est bien mieux mais nous pensons qu'il est préférable de partir avec des copains pour former un petit groupe sur le bateau (un bateau, c'est petit, on vit presque les uns sur les autres et cela pendant 6 jours, il vaut mieux s'entendre même si des plongeurs auront toujours une affinité commune). Et pour réunir un groupe de copains pour les mêmes dates et sur la même croisière, ce n'est pas de la tarte !

Et en dehors de la plongée, pourquoi ne pas retourner en Grèce ou en Ecosse ? Le monde est si vaste, il faut partir à sa découverte ! Une fois qu'on a vu l'Acropole, noire de monde, on n'a peut-être pas envie de la revoir tous les ans, ni envie d'aller voir à quoi elle ressemble sans trop de visiteurs mais sous la pluie, l'hiver.

Alors pourquoi ne pas changer de destination à chaque fois ? Déjà côté plongée, la faune sous-marine vit, elle change tout le temps. Les fonds sous-marins ne sont pas figés dans le marbre contrairement aux marches de l'Acropole. Nous sommes capables de refaire plusieurs fois le même site de plongée, tout en découvrant des choses nouvelles à chaque plongée. Puis, si préparer un voyage dans les Antilles Françaises nous prend 3 heures, car il n'y a plus qu'à recopier le voyage précédent, c'est loin d'être le cas avec les autres destinations. Nous évitons les voyages de groupe et les formules toutes prêtes des tours opérateurs qui ne répondent pas totalement à nos goûts. Tant qu'à faire un voyage, autant que celui-ci nous convienne à 100 %. Il nous faut donc du temps pour préparer un voyage vers une nouvelle destination, pour savoir s'il y a des problèmes d'insécurité, pour savoir combien de temps il faut prévoir pour telle étape, combien de temps il faut pour visiter à notre rythme un site historique, où peut-on plonger, etc, etc... Une nouvelle destination, c'est toujours un peu de stress. Quand on connaît déjà la destination, c'est bien plus reposant. Nous avons la chance de faire deux voyages par an, nous en consacrons généralement un pour une destination connue, pour plonger et nous reposer (un peu quand même) et l'autre pour la découverte d'une nouvelle destination, plongée ou pas (il n'y pas que la plongée dans la vie tout de même).

Pas d'autres questions ? Non ! Merci de vote attention ;-).

Reponses du jeu des destinations

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