L'aventure, est-ce encore l'aventure ?

Article n° 167, publié le 1er-Février-2020, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.

BD aventure - 1

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Slogans publicitaires pour la Peugeot 2008 : «L’aventure ne s’arrête jamais !» ou «Elle éveille les sens et déclenche l'envie de partir à l'aventure à son bord !». Ou pour la Renault Captur : «Tu veux partir à l'aventure mais t'as pas de voiture ?». Je ne voudrais pas contredire les publicitaires mais nous avons vu en Islande un Nissan Quashai, c'est-à-dire un véhicule équivalent aux SUV cités précédemment, planté sur une plage de sable noir, le châssis posé sur le sable et les roues motrices tournant dans le vide. Ce ne sont que des engins capables de monter sur les trottoirs des villes et qui peuvent potentiellement rouler sur un chemin de terre suffisamment plat, mais ce ne sont pas des vrais 4x4 tout-terrains car leur garde au sol est trop petite. Mais pourquoi les publicitaires associent-ils toujours le mot aventure aux tout-terrains et par un effroyable raccourci, aux SUV (à noter que je possède une Peugeot 2008 mais c’est pour moi, une citadine avec un grand coffre, pas un engin pour monter sur les trottoirs et encore moins pour partir à l’aventure) ? Ou alors que veut dire partir à l’aventure ?

Tout d’abord, commençons par nos propres aventures, ou que nous pourrions considérer comme telles. Pour la plus formidable aventure à notre actif, nous étions en canoë sur la rivière Porcupine, dans les territoires du Yukon au Canada, à des centaines de kilomètres du village le plus proche et sans la moindre route ou piste praticable dans les alentours, même par des vrais 4x4 tout-terrains. Mais nous étions avec un guide qui connaissait parfaitement la région et même s’il y avait des ours ou des orignaux dans les parages, jamais nous n’avons mis notre vie en danger. Les seules émotions fortes que nous avons ressenties lors de cette épopée en canoë, sont survenues quand nous avons vu des caribous traverser la rivière ou quand nous avons admiré des aurores boréales danser dans le ciel. Et encore, c’était surtout de l’excitation, sans la moindre véritable poussée d’adrénaline ! Bref, cette descente de la Porcupine ne ressemblait pas vraiment à l’aventure, même si c’étaient des vacances exceptionnelles... Prenons un autre exemple : le tour de la Namibie au volant d’un vrai 4x4 tout-terrain. Le long de la frontière avec l’Angola, nous avons eu à franchir un passage difficile, bordé d’un haut précipice, au volant de ce Toyota Hilux. Il a fallu engager les rapports courts sur la boîte de vitesse et c’est passé ... comme une lettre à la poste ! Nous étions pourtant seuls, sans chauffeur, ni guide, sur cette piste défoncée et très pentue, mais il y a fort à parier qu’en cas de problème, nous aurions facilement trouvé de l’aide dans les villages situés à proximité, dissimulés par la végétation... Au pire, si nous avions versé dans le précipice, nos cadavres auraient nourri une famille de hyènes, ce qui aurait été bien plus aventureux que finir mangé par des asticots. Mais, même si nous étions au milieu des lions, des hippopotames et d’un tas de serpents bien venimeux, jamais nous n’avons été vraiment en danger, bien que j’ai pourtant eu une petite poussée d’adrénaline quand je me suis aperçu que j’avais posé le pied à côté d’une petite vipère cornue. Franchement, est-ce que ce tour de Namibie compte pour de l’aventure ? Pourtant, il y avait de l’adrénaline et le gros 4x4 tout-terrain mais pas de région inexplorée (même si peu de français se rendent en Namibie par soi-même) ou de découverte au péril de nos vies...

Mike Horn ou Jean-Louis Etienne ? Oui, ce sont de véritables aventuriers, sans aucun doute ! Nicolas Vanier ? Euh... D’après des mushers du Yukon, ce réalisateur tient plus du larron que du véritable aventurier mais je n’en sais pas plus que ça et ce ne sont peut-être que des rumeurs, donc laissons-lui le bénéfice du doute. Doute que l’on peut aussi légitimement avoir pour Nicolas Hulot, l’aventurier du PAF. Même si quelques-uns de ses atterrissages incertains dans ses émissions (émissions à ne pas confondre avec Ushuaia, la ville argentine) pouvaient être pris pour de l’aventure, il y a fort à parier que sa plus grande aventure périlleuse fut de rester quelques mois à la tête du ministère de l’écologie, au milieu des prédateurs de la politique. Autres candidats potentiels au titre d’aventurier : les participants aux jeux télévisuels tels que Koh Lanta ? Là, je suis tordu de rire ! Certes, ces candidats ne mangent peut-être pas à leur faim mais ce ne sont que des jeux mis en scène où les participants sont filmés par des cameramen et encadrés par une équipe médicale, bref avec tout un staff qui dort dans un confortable hôtel situé à 1 kilomètre des lieux de tournage. Même s’il y a eu des morts lors de tournage de ces jeux, ce n’étaient que des accidents qui auraient très bien pu survenir sur un terrain de sport au plein centre d’une grande ville française. Ces candidats sont certes des bons sportifs mais ces jeux ressemblent tout de même à Intervilles, à la petite différence qu’ils sont filmés dans des endroits exotiques, mais aucunement sauvages ! Et pour finir le tour d’horizon des aventuriers potentiels, restent les clients des parcs d’accrobranches ou autres «Aventure Land»... Non, je déconne !

En tous cas, ces différents exemples montrent que pour être aventurier, on n’a pas besoin de SUV... Franchir une grosse ornière sur une piste défoncée, ne fait pas de vous un aventurier, même si vous êtes au volant d’un vrai 4x4 tout-terrain. De même, suivre un guide pendant des vacances sportives, même en dehors des sentiers battus, ne fait pas plus de vous un aventurier. Je ne suis donc pas un aventurier, pas plus que d’autres bloggeurs qui se réclament tout de même de ce titre ! Pour être aventurier, un vrai de vrai comme Mike Horn, je pense qu’il faut réaliser un exploit jamais accompli dans une région totalement inconnue, ou dangereuse, au prix d’efforts ultimes. Et bien évidemment, vivre une vraie aventure nécessite de ressentir de grosses poussées d’adrénaline suite à des émotions fortes ! Mais, considérant cela comme des critères nécessaires à l’aventure, est-ce que pour un provincial, traverser à 18 heures en semaine, le rond-point de l’étoile à Paris, en vélo (sans assistance électrique), pourrait être considéré comme une aventure ? Il y a pourtant quelques critères respectés dans cette entreprise surprenante : des centaines de sauvages excités derrière leurs volants, la mise en danger de soi, des émotions fortes et de l’adrénaline à profusion ? D’ailleurs, en y réfléchissant bien, j’ai finalement décidé que nous étions tout de même des aventuriers, quitte à revenir sur le début de ce paragraphe, et pour des aventures qui n’ont rien à voir avec des contrées désertes ou des gros 4x4 tout-terrains : nous avons pris le bus au Pérou et le taxi sur les autoroutes en Chine, et là, il y en avait du danger, des émotions fortes et des poussées d’adrénaline, sans le moindre doute possible !

PS : Et dire qu’il a fallu quelques centaines de mots pour arriver à cette conclusion sans intérêt, mais que j’espère quelque peu amusante... Je suis de plus en plus fort pour écrire n’importe quoi, juste pour fournir pleins de mots à Google dans l’unique but d’augmenter le référencement du site https://www.amvdd.fr, ce qui est la raison d’être de ce blog.

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