Gare au gorille !

Article n° 20, publié le 5-Mai-2012, par Christophe.
Catégorie(s) : conseils aux voyageurs.

BD paludisme 1

BD paludisme 2

BD paludisme 3

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'Homme ? Une idée ? Non, ce n'est pas le requin : les seuls nuisibles pour l'Homme sont ceux de «Wall Street». Ce n'est pas non plus le serpent à sonnette : au Kansas (USA), les accidents par arme à feu font bien plus de morts que les morsures de serpent à sonnette ! Le lion ? Encore raté ! En Afrique, l'hippopotame tue plus de personnes que le gros matou à crinière (quand l'hippopotame se sent en danger, il rejoint au plus vide son point d'eau et si vous êtes sur sa trajectoire, vous ne ferez pas le poids : c'est quand même deux tonnes de viande lancées à 30 ou 40 km/h). Mais pourtant l'hippopotame ne détient pas le record du nombre de victimes. La terreur qui décime tant de personnes est infiniment plus petite que l'hippopotame, ne possède pas de crocs comme le lion, ni de venin comme le serpent à sonnette car il s'agit du moustique ! C'est l'animal le plus dangereux de la planète car il est le vecteur de nombreuses maladies comme le paludisme (ou malaria, c'est pareil), la fièvre jaune, la dengue, le chikungunya (etc...), maladies qui sont dans les premières causes de mortalité au monde. Par exemple, dans le monde, le paludisme tue une personne toutes les 30 secondes.

Il est donc recommandé de prendre un traitement préventif lors d'un voyage dans une zone impaludée (car à ce jour, il n'y a pas encore de vaccin contre le paludisme, contrairement à la fièvre jaune) et pour cela, il vous faut consulter votre médecin. C'est le seul conseil que je puisse vous donner. Les antipaludéens sont chers (mais comparez le prix du traitement avec le prix du billet d'avion) et non remboursés par la sécurité sociale (c'est normal, c'est presque un luxe de voyager pour ses vacances, sinon restez à Palavas-les-Flots) mais il s'agit avant tout du prix de votre santé ! Au passage, je lis souvent sur des forums des gens demander s'il peuvent trouver des antipaludéens moins chers sur place. Peut-être, mais réfléchissez bien : les traitements doivent souvent débuter avant le départ (il faudra donc en acheter avant le départ) et surtout, demandez-vous pourquoi ces médicaments sont moins chers : est-ce de la contrefaçon à l'efficacité moindre ? Je n'ai pas la réponse mais pensez surtout qu'il s'agit de votre santé avant tout (je pourrais aussi dire qu'il s'agit aussi de votre santé après tout).

Comme tous médicaments, les antipaludéens ont des effets secondaires : pensez à poser la question à votre médecin lors de la prescription et lisez la notice (sans vous faire peur quand même). A titre informatif, voici les effets secondaires que nous avons ressentis lors de la prise de ces médicaments (attention, il peut y en avoir d'autres et chacun peut réagir différemment) :

• La Nivaquine : aucun effet secondaire ressenti mais cet antipaludéen n'est efficace que dans certaines régions du monde.

• La Malarone : effet secondaire important sur le porte-monnaie ;-). Nous avons quand même eu l'estomac fragilisé lors de la prise de cet antipaludéen (il est recommandé de le prendre avec du lait, mais en sortant des sentiers battus, ce n'est pas toujours facile de trouver du lait).

• La Savarine : Anne-Marie n'a pas ressenti d'effets secondaires mais j'avais la nausée une heure après la prise du cachet, tous les matins.

• Le Lariam : délirium tremens ! Je blague, ce n'est peut-être pas jusqu'à ce point mais ce médicament a des effets psychologiques redoutables. Lors du voyage en Afrique, tous ceux qui en prenaient faisaient d'horribles cauchemars (carrément des gros délires flippants) ! Heureusement, ces cauchemars ont pris fin avec l'arrêt du traitement.

Ensuite, comme deux précautions valent mieux qu'une, je conseille de :

• Porter des vêtements longs après le coucher du soleil (et même un peu avant). J'ai quand même connu des moustiques en Guyane capables de piquer à travers la toile d'un pantalon et celle, épaisse, du hamac.

• Traiter ses vêtements avec un répulsif adéquat : généralement, il suffit de laver ses habits avec le produit et il faut avouer que cela est assez efficace.

• Dormir sous une moustiquaire (imprégnée de répulsif pour plus d'efficacité) : c'est tout simple mais ça marche à merveille ! Les moustiques tournent autour de la moustiquaire comme des mouches autour d'un pot de miel mais sans pouvoir piquer (tant que votre peau ne touche pas la moustiquaire, sinon c'est le moustique qui gagne).

• Utiliser des anti-moustiques en spirale que l'on fait brûler : ça ne marche pas trop mal, par exemple, le temps du dîner avant d'aller se coucher sous la moustiquaire (noter que les versions électriques de ces anti-moustiques ne fonctionnent pas sans prise de courant - cette remarque paraît stupide mais au moins vous ne paraîtrez pas stupide avec votre diffuseur électrique à la main, sans la moindre prise de courant dans les environs).

• Appliquer du répulsif sur sa peau : mais en faisant très attention car le principe actif de ces répulsifs, le DEET, est un vraie merde chimique (et l'efficacité des produits sans DEET ne semble pas être au rendez-vous). Il faut savoir que le DEET fait fondre n'importe quelle peinture (c'est un excellent dissolvant) et que le plastique des montres (le verre quand il est en plastique ;-)) devient opaque après contact avec cette substance chimique. Je conseille donc d'appliquer ces répulsifs sur la peau avec beaucoup de modération et sur des zones très limitées : mains et cou (le reste du corps étant recouvert d'habits imprégnés de répulsif, tant pis pour les naturistes).

C'est un «ET» entre toutes ces précautions, bien sûr dans la mesure du possible, mais presque tout est possible avec un peu de préparation (pas exemple, pour en revenir au chapitre sur les effets secondaires, nous aurions pu acheter du lait en poudre avant le départ pour prendre la Malarone, il aurait fallu juste y penser avant) !

En conclusion, n'écoutez pas tous les conseils sur internet quant à la prise d'un traitement antipaludéen (certains conseillent de ne pas en prendre, à tord ou à raison) mais écoutez toujours celui-là : consulter votre médecin ! Il n'y a que lui qui peut vous donner un avis pour tout ce qui se rapporte à votre santé !

PS : Il ne faut pas oublier que l'Homme est aussi un être très dangereux pour ces congénères. Ne cherchez pas dans les poseurs de bombes, ou autres terroristes, ni les criminels, car il s'agit presque de n'importe quel quidam ... au volant d'un véhicule automobile ! Dans certains pays, la ligne blanche au milieu de la route n'est qu'une décoration routière farfelue : doubler en haut d'une côte et en plein virage semble être tout à fait normal. Et n'oubliez pas que le danger peut venir de vous-même : parce que, par exemple, vous risquez de vous endormir au volant à cause de la fatigue due au voyage. Au passage, l'Homme est aussi vecteur du sida et comme le disait une campagne de prévention antillaise : «Poté chapo, pani bobo !»

Post-PS : Ca m'énerve sacrément de voir les gros titres de la presse s'affoler devant l'arrivée du moustique tigre dans l'hexagone. Le moustique tigre est présent sur le territoire français depuis longtemps et des Français souffrent, sur le territoire français, de la dengue ou de la chikungunya. Et oui, les DOM, c'est aussi la France et les résidents de ces départements sont autant français que ceux des départements métropolitains. Enfin, c'est comme ça, la chute d'un peuplier par une tempête en Normandie (sans faire de victime) fera l'un des titres du journal national de France 2, alors que l'accident mortel du aux effondrements sur la route du littoral à la Réunion sera complètement passé sous silence !

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