Article n° 32, publié le 2-Janvier-2013, par Christophe.
Catégorie(s) : réflexions diverses.
Les Français ont quand même de sacrés complexes avec les vacances (je ne parle que des congés, pas nécessairement de voyages). On dirait vraiment que c'est une honte de partir en vacances, aussi bien côté dirigeants d'entreprises qui d'après leur discours ne sont jamais en vacances, que côté salariés qui, eux aussi, ne partent pas en vacances parfois par peur de perdre leur emplois ou par ambition personnelle (quand on veut être vizir à la place du vizir, on ne s'en prend qu'à soi-même). Quant aux professions libérales, difficile à dire : un jour de congés = pas de salaire ! Si pour certains, il y a un vrai risque de perte de clientèle, pour d'autres, c'est juste pour passer de l'Audi Q5 au Q7.
Mais il faudrait que tout le monde n'oublient pas que les asticots ne feront pas la différence entre un propriétaire d'Audi Q7 ou de Citroën C3. Certains rencontreront les asticots moins rapidement que d'autres, pour des raisons diverses, mais je pense sincèrement que profiter pleinement et sereinement de ces vacances permet de retarder le repas des asticots. Si en France, l'espérance de vie s'est accrue ces dernières décennies, c'est d'abord parce qu'il n'y a plus eu de guerre, parce que la médecine a fait des progrès, mais aussi certainement en partie parce que la durée légale du travail a diminué :
• 1841 : limitation du temps de travail des enfants entre 8 et 12 ans à 8 heures par jour, et pour les enfants entre 12 et 16 ans, le temps de travail est limité à 12 heures par jour.
• 1848 : limitation du temps de travail (des adultes) à 12 heures par jour.
• 1874 : limitation du temps de travail des enfants de moins de 12 ans à 6 heures par jour.
• 1892 : limitation du temps de travail des femmes à 11 heures par jour, ainsi que pour les enfants entre 12 et 16 ans.
• Entre 1900 et 1904 : limitation progressive de la durée de travail à 10 heures par jour.
• 1906 : la semaine de travail est fixée à six jours (1 jour de repos hebdomadaire).
• 1919 : limitation du temps de travail à 48 heures par semaine.
• 1936 : Instauration de 2 semaines de congés payés et limitation du temps de travail à 40 heures par semaine.
• 1956 : instauration de la 3ième semaine de congés payés.
• 1968 : instauration de la 4ième semaine de congés payés.
• 1982 : instauration de la 5ième semaine de congés payés et limitation du temps de travail à 39 heures par semaine.
• 1996 : loi Robien offrant des allégements de charges patronales en contrepartie d'embauches liées à une forte réduction du temps de travail.
• 1998 / 2000 : les 35 heures...
J'en entends râler, me traiter de gauchiste ! Que néni ! Car je n'ai tout simplement pas confiance dans l'espèce humaine. Ou si, j'ai trop confiance en l'espèce humaine : chacun tire la couverture à soit, quelles que soit les conséquences pour les autres, un point c'est tout ! Réfléchissez bien : le mot «profiteur», ça doit vous faire réagir ? Vous êtes de droite, vous allez tout de suite penser aux chômeurs qu'on paie à ne rien faire. De gauche, vous pensez aux patrons qui délocalisent dans les pays à très bas coûts. Moi, je pense surtout à celui qui commercialise des médicaments foireux ou celui qui fabrique des prothèses (mammaires, par exemple) avec de la merde chimique. On peut aussi ajouter un peu de sang contaminé au tableau (ne pas oublier tous ces «détails» de l'histoire, c'est très important !). Ces scandales sanitaires ne sont malheureusement pas restreints au domaine médical, il y en a aussi dans l'alimentaire, l'habillement ou l'ameublement. Tous les ans, nous découvrons de nouveaux produits fabriqués avec des substances toxiques. Et à l'origine de ces scandales, il y a fort à parier qu'il y a toujours un «profiteur» qui a voulu se faire de l'argent facile !
L'année 2012 vient de se finir, vous (Français) avez voté pour élire des «représentants», locaux et nationaux. En choisissant un candidat, vous avez surtout espéré gagner un peu plus d'argent, en payant un peu moins d'impôts ou en recevant un peu plus d'aides sociales. C'est comme cela, c'est dans la nature humaine, ce n'est pas la peine de chercher des explications plus compliquées, ce sont les bases de la survie de l'espèce humaine : le plus «riche» a la plus «belle» femme qui lui donnera une descendance forte. Le principe du rasoir d'Occam me donne raison, ne cherchez pas ailleurs .
Je sais bien que devant les problèmes du quotidien, vous pensez que l'argent est la seule manière de les résoudre. Vous avez une bonne excuse car votre gamin vous traite de con parce qu'il n'a pas le dernier i-bidule alors que tous ses camarades de classe l'ont. Certes, c'est difficile de lutter à arme égale avec ce qui se passe dans les cours de récréation, mais c'est sûrement parce que votre gamin passe plus de temps avec ses camarades de classe qu'avec vous. Et si vous passiez un peu plus de temps avec lui, ça ne serait pas une meilleure solution ? Prenez donc vos vacances pour profiter de vos enfants si vous en avez, même si vous ne pouvez pas partir. Par exemple, allez faire une balade à pied en forêt en famille (ça ne coûte pas cher et même à Paris, c'est possible) au lieu d'errer dans les galeries commerciales. Ou jouez aux cartes avec eux plutôt que les laisser devant la télé regarder des publicités, ça leur évitera de croire que le bonheur consiste à posséder le dernier i-bidule ! Ca leur sera certainement plus utile pour leur futur que l'i-bidule qui tombera en panne dans deux ans. Ce temps libre passé avec vos enfants, c'est ce que vous devriez avoir de plus cher au monde (après la santé, la nourriture et un logement décent, bien entendu) !
En conclusion, comme je l'ai déjà dit : «notre seul ennemi, c'est l'asticot, un point, c'est tout !». Ce qui m'importe, c'est de vivre en bonne santé en mangeant des produits sains et en ayant le temps de profiter de la vie ! Je n'ai pas d'Audi Q7 et pourtant je me considère riche et d'une manière totalement non imposable, parce que j'ai du temps libre pour profiter de la vie. Alors «keep cool, don't worry, be happy !». Profitez de ce temps libre, ce n'est pas du temps perdu ! Partez faire une randonnée en forêt ! Ou partez en voyage à l'étranger si vous le pouvez, ça vous ouvrira les yeux et vous oublierez toutes ces prédictions politico-astrologiques qui vous ruinent le moral (au passage, le temps que le PIB de la France soit identique à celui du Tuvalu, il va passer beaucoup d'eau sous les ponts mais alors vraiment beaucoup).
Et surtout, bonne année et bonne santé !
PS-1 : Ne partez pas aux USA car ces «pauvres» n'ont que deux semaines de congés payés (au passage, Léon Blum n'avait peut-être pas entièrement tord en 1936, sinon les USA n'auraient jamais suivis), c'est pour cela qu'ils achètent maladivement des tas de conneries qui sont censés faire leur bonheur .
PS-2 : Bien évidemment, je n'oublie pas les chômeurs et les travailleurs précaires qui ont du mal à boucler leur fin de mois... Je ne sais pas si donner plus de congés aux salariés permettrait réellement de créer des emplois mais je ne pense pas que réduire la durée des congés aiderait à faire baisser le chômage. En tous cas, ce n'est pas parce qu'il y a du chômage qu'il ne faut pas profiter de ses congés. Au contraire, si on le peut, il faut partir en vacances. Cela permettra au moins de créer des emplois dans le tourisme ou dans des domaines indirectement liés au tourisme. Ce sont des emplois difficilement dé-localisables puisque ce sont les Chinois qui se délocalisent en France pour monter au sommet de la tour Eiffel et voir les filles dénudées du Moulin Rouge.
PS-3 : A titre informatif, je ne me considère pas comme un privilégié à l'abri du chômage. En tant qu'informaticien, j'ai un emploi très facilement dé-localisable (ça a déjà commencé) puisque les logiciels développés en Chine ou en Inde peuvent arriver en France, sans même passer par une quelconque douane, en passant par le réseau internet. Et pour éviter que mon emploi disparaisse, je n'ai aucun espoir à attendre des politiques car il faudrait que ces vieux croutons de députés ou de sénateurs découvrent que l'informatique évolue très rapidement (la plupart des politiques doivent encore en être au «mulot» sans même savoir s'en servir). Mais ce n'est pas pour ça que je vais me morfondre au fond de mon canapé et épargner comme un hamster !