Téléphone au volant, mort au tournant !

Article n° 41, publié le 8-Juin-2013, par Christophe.
Catégorie(s) : conseils aux voyageurs.

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L'adage «Femme au volant, mort au tournant !» semble être remplacé par «Téléphone au volant, mort au tournant !» surtout celle du piéton, du motard ou du cycliste qui se sera retrouvé devant le pare-choc de l'individu en train de décrocher son téléphone portable pour répondre à un appel. Vitesse inadaptée, franchissement de ligne blanche, dépassement sans visibilité, non respect des priorités, conduite sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiant, conducteur de VW Golf ;-), la vie sur la route ne tient parfois qu'à fil. Par exemple (d'après des données trouvées sur internet) en 2008, c'est l'équivalent des passagers de 90 Boeing 747 qui ont perdues la vie sur les routes brésiliennes. Imaginez : 90 crashs d'avions gros porteurs, rien que pour le Brésil, ça ferait réagir, non ? En France, le nombre de tués sur les routes, par an, est equivalent aux crashs de 7 Airbus A380 où il n'y aurait aucun survivant ! Ca fait froid dans le dos, surtout celui du voyageur qui, par définition, passe généralement une grande partie de son temps sur les routes. Le voyageur est donc fortement exposé aux risques liés à celles-ci, risques plus ou moins importants selon les pays. Voici donc, pour les pays que nous avons visités, notre retour d'expérience :

- Départements & Territoires français d'Outre-mer :

• Guadeloupe, Martinique : la visite au volant de ces îles ne pose pas de problème, en tous cas, moins de problèmes que de conduire en France métropolitaine (en particulier en région parisienne ou marseillaise ; voire même en région toulousaine où certains imbéciles commencent à faire n'importe quoi derrière leur volant). Parfois, il est possible de croiser quelques conducteurs excités de la pédale d'accélérateur mais heureusement, cela reste des cas très isolés. Les routes sont généralement en bon état mais sinueuses et parfois très pentues. Il faut aussi faire particulièrement attention lors de grosses pluies. Au fait, la Martinique se distingue par ses monstrueux bouchons autour de Fort-de-France, attention donc si vous devez prendre un avion.

• Ile de la Réunion : même topo que pour la Guadeloupe/Martinique, à cela dit que les ravins sur le bord des routes sont parfois très vertigineux (dans les cirques en particulier). A noter aussi la présence de nombreux radiers submersibles qu'il ne faut pas franchir en cas d'inondation. Quelques conducteurs jouent parfois du frein à main pour prendre les virages, ça surprend ! Attention aussi lors des heures de sortie des boîtes de nuit où le rhum coule à flot (c'est important de le noter car pour partir randonner au lever du soleil, il faut parfois prendre le volant quand d'autres rentrent se coucher). La Réunion est aussi connu pour ses bouchons : ceux que l'on peut manger dans un sandwich gratiné, ou ceux où l'on avance au millimètre par heure au volant d'une voiture ! Entre Fort-de-France et Saint-Denis de la Réunion, je ne sais pas qui remporte la palme du temps perdu dans les bouchons.

• Nouvelle-Calédonie : pas beaucoup de voitures sauf autour de Nouméa, zone de reproduction des Porsche Cayenne. Donc, pas de réelle difficulté avec la circulation routière hormis l'état lamentable des routes (et de la signalisation routière) : ce ne sont plus des nids de poule, mais de véritables nids d'autruche qu'il faut franchir au pas ! A noter, que sur les lambeaux de bitume qui persistent, la limitation de vitesse est à 110 km/h... C'est vraiment du n'importe quoi sur ce territoire !

- Europe :

• Ecosse : à part, le fait de devoir conduire sur la gauche de la chaussée et de devoir emprunter des routes étroites à une seule voie, la conduite en Ecosse ne pose aucun problème car l'Ecossais est d'une grande courtoisie au volant. Il n'y a strictement aucun reproche à faire aux conducteurs écossais, ils remportent, haut la main, la première place des meilleurs conducteurs au monde !

• Irlande : parcourir en voiture cette verte et très arrosée île ne pose pas de réel problème. Les conducteurs irlandais font presque aussi bien que les Ecossais, ils ont juste un gros défaut du côté stationnement : ils se garent n'importe où et n'importe comment (en particulier devant les églises). Parfois, leur vitesse est excessive, surtout sous la pluie et sur des très étroits chemins. Dernier petit souci de la conduite en terre irlandaise : les panneaux de direction en gaëlique (quand il y en a) !

• Italie (Toscane principalement) : les conducteurs italiens sont, euh, loin, mais loin derrière les conducteurs écossais en ce qui concerne la courtoisie au volant. Je n'en veux pas aux Italiens, ils ont bien d'autres talents mais ils manient bien mieux la fourchette que le volant. Malheureusement, ce n'est pas un article sur la cuisine, dommage, les Italiens auraient été très bien notés... Ce n'est pas la peine que je continue plus loin, ils font du n'importe quoi au volant, c'est comme ça ! Quant aux routes, il y en a en bon état et il y en a des vraiment pas terribles. En fait, Venise est la plus belle ville d'Italie, parce qu'il n'y a aucune route que puisse emprunter une voiture...

• Croatie : les conducteurs croates ont une réputation de mauvais conducteurs mais elle ne s'est pas révélée exacte ! Sincèrement, nous n'avons pas eu de réelle difficulté à conduire en Croatie, ce qui n'est pas toujours le cas partout en France. En fait, en période estivale, il faut plus faire attentions aux Italiens (et aux Allemands, si, si !) qui viennent passer leurs vacances en Croatie. La principale plaie de la conduite en Croatie est le stationnement, surtout dans le sud du pays autour de Dubrovnik : les places de parking y sont extrêmement rares !

• Grèce : nous n'avons pas conduit en Grèce continentale mais les chauffeurs de bus passaient parfois à 3 véhicules de front sur une route à deux voies, cherchez l'erreur ! Les conducteurs grecs sont peut-être pires que les Italiens. Les panneaux de direction sont écrits en alphabet grec (et parfois en anglais), ça ne doit pas aider à déchiffrer. La conduite dans cet historique pays semble donc requérir une attention triplée !

- Amériques :

• USA, Canada : conduite généralement très cool, à faible vitesse mais assez déboussolante dans les villes à cause du nombre de voitures et de voies de circulation. Les routes sont généralement grandes, bien larges et bien entretenues. Attention, les feux de circulation sont situés de l'autre côté des croisements, ne vous arrêtez donc pas au pied des feux, vous auriez déjà traversé le croisement. Les «4 stops» sont assez déstabilisants : premier arrivé sur le croisement, premier qui redémarre.

• Mexique (Yucatan) : il n'y a pas grand monde sur les routes dans les campagnes, ça simplifie le problème. Dans les villes, c'est un peu plus stressant, surtout à cause des taxis qui déboulent dans tous les sens. Les «topes», des ventripotents gendarmes couchés, ralentissent bien les ardeurs des conducteurs, les chauffeurs de taxi font donc n'importent quoi au volant mais à faible allure. Les routes sont plus ou moins bien entretenues mais pas trop mauvaises tout de même. Attention à ne pas rouler de nuit car beaucoup d'objets roulants, pas vraiment bien identifiés, circulent dans des états lamentables (et donc sans éclairage).

• Bonaire : routes pas terribles mais, aux exceptions qui confirment la règle, les conducteurs roulent à 60 km/h. La conduite à Bonaire est donc assez sécuritaire. Attention toutefois, certains ont des motos d'enfer et la (seule) route qui traverse l'île d'est en ouest présente de nombreuses traces de pneus ; quand s'amusent-ils à faire des «runs» ? Mystère !

• Chili (nord, de Santiago à Arica) : le conducteur chilien est plutôt calme de nature (les routiers chiliens sont sympas) mais se rendre au volant d'un véhicule dans le centre de Santiago représente quand même un stress non négligeable. La principale difficulté de la conduite au Chili provient des distances à parcourir entre les villes, et donc de la distance entre les stations-essence. Il faut donc être attentif au niveau de son réservoir et ne pas s'endormir au volant. Les routes et les pistes principales sont généralement en bon état mais certaines pistes sont très difficiles, l'utilisation d'un véritable 4x4 s'avère alors nécessaire. Evitez de monter de nuit aux geysers d'«El Tatio» depuis «San Pedro de Atacama», passez plutôt par une agence pour vous y rendre : la piste pour y aller n'est pas en bon état et il faut l'emprunter de nuit.

- Moyen-Orient et Afrique :

• Jordanie : ce n'est peut-être pas impossible d'y conduire par soi-même, les routes semblent être en bon état MAIS la ligne blanche au milieu de la route ne semble être qu'une décoration artistique. De plus, les dépassements en haut d'une côte sans visibilité sont assez courants. Cela semble assez dangereux d'y conduire par soi-même !

• Egypte : si j'ai classé la conduite en Jordanie en catégorie «dangereuse», je classe la conduite en Egypte en catégorie «suicidaire» ! Heureusement, nous n'y avons jamais conduit mais nos chauffeurs de car nous ont fait parfois très peur.

• Sénégal : nous n'y avons pas conduit mais ça ne semble pas être aussi chaotique qu'en Egypte. La principale difficulté vient de l'orientation : les panneaux indicateurs sont rares. A noter que les membres des forces de l'ordre semblent enclins à une certaine corruption, même si le conducteur auprès duquel ils réclament un petit pécule n'a pas commis d'infraction.

• Kenya : heureusement, nous n'y avons pas conduit mais ça ressemble au chao absolu, peut-être même pire qu'en Egypte. On est censé y conduire à gauche mais notre chauffeur roulait parfois à droite de la piste... Les pistes vers l'équateur sont défoncées par les pluies, les ornières ressemblent parfois à des tranchées de la guerre 14-18.

• Madagascar : Nous n'avons pas conduit sur la grande île mais cela ne semble pas impossible d'y conduire par soi-même. Il faut particulièrement faire attention aux routiers, certainement très sympathiques, mais qui roulent beaucoup trop vite par rapport aux conditions, pas vraiment optimum, des routes. Nous avons vu le résultat d'une collision frontale entre deux camions sur un pont à une seule voie, les deux cabines étaient bien encastrées l'une dans l'autre. Principal fléau de la conduite en territoire malgache (en 2001, mais je ne vois aucune raison que cela ait changé) : les pots de vin auprès des gendarmes ou policiers... Sans commentaires !

• Afrique du Sud, Namibie, Botswana : lors de notre voyage en 2002, nous n'avions pas conduit dans ces contrées mais ça nous semblait tout à fait envisageable, n'ayant pas relevé de problèmes particuliers (routes et pistes en bonne état, bonne signalisation routière, respect du code de la route), à part le fait de devoir conduire à gauche. Depuis, nous sommes retournés en Namibie (2012) et nous confirmons le fait qu'il n'y a aucun problème en restant sur les pistes principales (sur les pistes secondaires, l'utilisation d'un 4x4 est parfois nécessaires). Attention, il est interdit d'y conduire la nuit à cause des animaux sauvages ou domestiques qui vadrouillent partout, sans être équipés de gilets réfléchissants ;-) (faire aussi attention dans la journée).

- Asie :

• Maldives : nous n'y avons emprunté aucune route terrestre, cela simplifie à l'extrême le problème de la conduite ;-).

• Viêt Nam : c'est simple, pour des raisons d'assurance, un touriste ne peut pas conduire au Viêt Nam ! On ne peut donc louer que des voitures avec chauffeur (moins cher qu'une voiture sans chauffeur en Europe). Notre chauffeur (pour la partie nord) était très prudent (et très sympathique) mais il a parfois eu peur dans des virages en montagne, en découvrant des deux roues qui ne tenaient pas leur droite. Traverser une rue d'Hanoi est une expérience hors du commun : il faut se laisser englober dans le flux continu de deux roues, c'est un peu stressant au début, mais ça passe sans problème.

Voilà donc notre petit topo sur la conduite à l'étranger, j'espère que ça pourra vous aider. N'oubliez pas que le danger peut aussi venir de vous. Par exemple, après un vol de nuit en classe économique pendant lequel vous avez mal dormi, vous n'aurez peut-être pas toute l'attention requise pour une conduite prudente. Pire, vous risquez de vous endormir au volant ? Le principal n'est pas d'arriver le plus vite à votre destination, mais d'y arriver entier !

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