Article n° 225, publié le 7-Décembre-2024, par Christophe.
Catégorie(s) : environnement.
«Paradise Island» : le concept de resort pour Américains par excellence, le complexe touristique où l'on peut tout faire sur place, avec piscine, bar au milieu de la piscine, toboggans aquatiques, sauna, spa, hammam, yoga (au bord de la plage au soleil couchant), salles de sport, cours d'aquagym, bouée tractée, parachute ascensionnel, jet ski, salles de spectacles, boîtes de nuit et bien évidemment, des magasins pour le shopping (liste d'activités diverses et avariées non exhaustive ; et plus, si on met tout ça sur un navire, ça devient un paquebot de croisière ) ! Voilà à quoi rêvent une bonne partie des Américains (qui peuvent se le permettre pour leur semaine de vacances annuelle) ou tout autre habitant la planète pour qui le rêve américain est un exemple à suivre (il y a donc des Canadiens, des Asiatiques ou des Européens qui rêvent aussi de ce genre d'endroit). Bref, ce genre de resorts fait rêver plein de personnes prêtes à traverser la planète pour passer une semaine dans de tels endroits ! Cela ne correspond pas du tout à mes rêves, mais si ça plait à certaines personnes et qu'ainsi elles ne se retrouvent pas sur les sentiers de randonnée de la Réunion ou sur les fonds sous-marins philippins, cela me convient fort bien. Mais qu'en pensent les ayatollahs de l'écologie qui mènent un véritable djihad climatique sur les réseaux sociaux ? Pour les plus extrémistes, il faudra juste se contenter de rester chez soi à cultiver son jardin bio collectif d’autosuffisance (en permaculture, bien évidemment). Mais quelques modérés pensent toutefois qu'il est possible de voyager (et même prendre l'avion, deux ou trois fois dans sa vie) pour une certaine raison, quelle est-elle ?
L'ayatollah de l'écologie, modéré, pense qu'on ne peut voyager que dans le seul et unique but de découvrir d'autres cultures, pour rencontrer des gens, des autochtones ! Oui, certes, c'est une bonne raison pour voyager. Cependant il faut avouer que ce n'est parfois pas aussi simple qu'il n'y paraît car il faut alors franchir la barrière de la langue mais aussi une barrière culturelle parfois infranchissable comme, par exemple, celle que les Français savent bien mettre entre eux et «ces imbéciles de touristes étrangers qui viennent détruire notre culture et notre patrimoine» ! Puis, la culture ne s'arrête pas au fait de rencontrer des gens, c'est aussi l'histoire d’un pays, ses musées, ses monuments historiques (à condition que ce ne soit pas qu'un prétexte pour aller se baigner au pied de ces monuments historiques comme sur la plage de Tulum ou dans les cenotes du Yucatan). La culture, c'est aussi le théâtre, l'opéra, des spectacles de danses locales (sauf si ces spectacles sont interprétés par les gentils organisateurs du resort, grimés en indigènes, et que la soirée finit par la danse des canards ou en faisant tourner les serviettes). Découvrir une autre culture peut avoir des facettes innombrables mais est-ce que participer à une (seule) soirée culturelle permet vraiment de découvrir la culture d'un pays ? À chacun de voir ! Néanmoins, je pense qu'en mangeant dans des petits restaurants de cuisine locale (mais pas dans des «fast food» de marques américaines) et en dormant chez l'habitant, ça permet déjà d'échanger avec des autochtones et de découvrir quelques facettes de la vie des habitants d'un pays. Même, aller faire ses courses alimentaires dans un supermarché permet de découvrir quelques aspects d'une culture. Mais est-ce qu'aller se beurrer la tronche dans un bar local, en fumant de l'herbe, peut rentrer dans la rubrique «découverte d'une culture étrangère» ?
Mais pourquoi voyager pour (ne) découvrir que la faune locale (sous-marine ou terrestre), est-ce si mal ? Pour l'ayatollah de l'écologie, même modéré, c'est très mal car on dérange la faune locale, on détruit les écosystèmes ou on déclenche je ne sais quel autre cataclysme ! Ce n'est certes pas entièrement faux, surtout dans certains endroits où l'on voit débouler en masse des excursionnistes pressés de prendre un selfie devant un éléphant ou un lion, avant de rentrer au plus vite dans leurs resorts pour profiter du bar, du spa, du magasin de souvenirs «made in China» et de la discothèque... Ils sont en vacances, ils ne vont pas se fatiguer à attendre des heures qu'un guépard se mette à chasser un phacochère ou qu'un léopard sorte de sa sieste. Ils ne sont là que pour faire un selfie comme leurs influenceurs préférés, se détendre, se ressourcer et profiter ... d'autre chose que de la découverte de la faune sauvage ! Néanmoins, il faut tout de même rappeler que l'on paie souvent très cher l'entrée dans les parcs nationaux comme le cratère du Ngorongoro en Tanzanie et que cet argent sert, par exemple, à protéger contre les braconniers les derniers rhinocéros vivant dans la caldeira. Ce point particulier est donc positif pour la préservation de la biodiversité (on pourrait aussi donner cet argent sans aller emmerder les rhinocéros, mais qui le fait vraiment ?). Le tourisme animalier est à double tranchant car l'environnement peut en bénéficier ou en pâtir. Que faut-il alors faire ? Interdire à tout le monde l'accès aux réserves naturelles parce que quelques malotrus font n'importe quoi ? De plus, le problème des hordes de «serial selfier» ne se pose pas que pour l'observation de la vie sauvage, elle se pose aussi dans d'autres sites naturels et même en ville.
Bien évidemment, j'ai déjà râlé contre ceux qui passent leurs vacances dans un «All Inclusive» en République Dominicaine, à boire des cocktails au bord de la piscine, sans même sortir de leur hôtel (qui ressemble donc à un ghetto pour touristes) du séjour, ou à la rigueur, juste pour aller faire du shopping dans un centre commercial sécurisé... Pour ce genre de programme, il me semble inutile de prendre l'avion pendant 16 heures (aller-retour) car il suffit d'attendre l'été et d'aller sur la «Costa Brava» en Espagne, non ? Le bilan carbone d'un voyageur restant en Europe sans prendre l'avion devrait être logiquement plus bas, logiquement car il aura (peut-être) tout de même parcouru plus de 1.000 km en voiture et ça dépend aussi des activités du voyageur et, en particulier de ses achats. Le voyageur qui aura économisé un billet d'avion, pourra tout à fait dépenser cet argent économisé dans des fringues de la «Fast Fashion» achetées dans un village de magasins d'usine près de Barcelone, ou louer un jetski, etc... Ce n'est pas parce qu'un voyageur ne prend pas l'avion qu'il va avoir un bilan carbone meilleur que celui qui le prend. Comme j'en ai souvent fait la démonstration sur ce blog (cf ces articles sur l'environnement), il ne faut pas se focaliser que sur l'avion, nom de Zeus ! D'ailleurs, ceux qui veulent couper les ailes aux voyageurs, sont-ils vraiment exemplaires pour l'environnement ? Leur bilan carbone est-il vraiment en dessous des deux tonnes de CO2 par an (ce qui est impossible pour le moindre Français à cause de l'armée, des écoles, des hôpitaux ou autres administrations et infrastructures étatiques) ? Le pire étant qu'en critiquant moi-même le voyageur au programme piscino-éthylique, je participe d'une certaine manière au djihad climatique que les ayatollahs de l'écologie mènent sur les réseaux sociaux !
PS : Au passage, les ayatollahs de l'écologie devraient au moins prendre deux fois l'avion dans leur vie : pour se rendre à Las Vegas ou Los Angeles aux Etats-Unis, puis en Chine, l'usine mondiale où sont fabriqués les «jouets» des Occidentaux !
Post-PS : Parmi toutes les activités proposées ci-dessous, estimez si on a le droit de voyager (implicitement loin et donc avec un vol en avion gros porteur pour se rendre à destination) pour les pratiquer, ou non, voire sous certaines conditions (par exemple, on pourrait profiter d'un voyage plongée à Bali pour se faire masser, mais pas se rendre à Bali que pour se faire masser au bord d'une piscine dans un «All Inclusive»), et mesurez vous-même votre taux d'adhérence au djihad climatique (et anti-voyageur) :
⎈ Culture :
➔ Visiter un musée
➔ Visiter un site ou un monument archéologique ou historique
➔ Participer à une rencontre culturelle
➔ Assister à un concert (d'un chanteur, d'un groupe ou d'un orchestre classique renommé par exemple)
➔ Assister à une pièce de théâtre
➔ Assister à un opéra
➔ Assister à un ballet (danse classique ou autre)
➔ Assister à un spectacle de danse (tango, samba, salsa, sampa, folklorique...)
➔ Prendre des cours de danse
➔ Prendre des cours de cuisine locale
➔ Manger dans un restaurant de gastronomie locale
➔ Déguster les alcools locaux (vins, bières, spiritueux)
⎈ Nature :
➔ Visiter en voiture un parc national (ou équivalent)
➔ Faire un safari en voiture dans une réserve faunique
➔ Randonner à pied (quelle que soit la durée)
➔ Randonner à vélo
➔ Randonner à cheval
➔ Se balader en quad
➔ Se balader en moto (tout-terrain ou routière)
➔ Escalader une montagne ou un glacier (alpinisme ou varappe)
➔ Pratiquer la spéléologie
➔ Se balader sur un plan d'eau en canoë ou kayak
➔ Descendre une rivière en raft
➔ Descendre une rivière en hydrospeed
➔ Descendre une montagne en parapente ou en deltaplane
➔ Pratiquer de l'accrobranche (tyrolienne, pont de singes, etc...)
➔ Sauter à l'élastique
➔ Descendre en parapente
➔ Skier (neige)
➔ Surfer une vague mythique (ou pas)
➔ Pratiquer le windsurf ou le kitesurf
➔ Se balader en foil électrique
➔ Faire un tour en parachute ascensionnel
➔ Faire un tour en bouée tractée
➔ Se balader en jetski
➔ Se balader en «stand-up paddle»
➔ Plonger en scaphandre autonome (bouteille), avec ou sans scooter sous-marin électrique
➔ Se balader en snorkeling (plongée palmes-masque-tuba), avec ou sans scooter sous-marin ou planche de natation électrique
➔ Faire une balade en bateau à fond de verre
➔ Faire de la voile (bateau)
➔ Se balader en «speed boat»
➔ Se balader en bateau traditionnel (pirogue à balanciers par exemple)
➔ Visiter un zoo
➔ Faire un vol en petit avion (par exemple, survol du Grand Canyon)
➔ Faire un vol en hélicoptère
➔ Faire un vol en montgolfière
➔ Faire en vol en planeur
➔ Pratiquer l'astronomie
➔ Observer les aurores boréales
➔ Contempler des phénomènes naturels comme des geysers ou des chutes d'eau
➔ Chasser
➔ Pêcher
⎈ Sport (sur un terrain dédié) et relaxation :
➔ Pratiquer le golf
➔ Pratiquer le tennis
➔ Pratiquer la course à pied
➔ Pratiquer le ski indoor
➔ Nager (piscine)
➔ Participer à une compétion sportive (en tant qu'amateur)
➔ Assister en tant que spectateur à une compétion sportive
➔ Faire une cure thermale
➔ Se relaxer en hammam, spa ou sauna
➔ Pratiquer le yoga (par exemple sur la plage au soleil couchant)
➔ Se faire masser
⎈ Divers et (a)variés :
➔ Danser en boîte de nuit
➔ Faire du shopping
➔ Bronzage / glandouillage sur une plage
➔ Bronzage / glandouillage au bord d'une piscine
➔ Visiter un parc d'attraction (ceux à la souris, aux Gaulois ou ceux de studios hollywoodiens, etc...)
➔ Pratiquer le ballule (ou zorbing)